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GéMagazine n°239 : Jean Piat

Juillet-août 2004

En 1980, Jean Piat nous livrait sa vie dans “ Les plumes de Paon ”. Depuis, il nous a régalé avec “ Le Parcours du combattant ” (1989), “ La Vieille dame dans la librairie ” (1991), “ Veille de fête ” (1992), “ Le dîner de Londres ” (1994), “ La jeune fille à l'avant scène ” (1995), “ Les silences et les mots ” (1996), et “ Je vous aime bien, monsieur Guitry ” (2002), et nous l'avons retrouvé sur scène avec “ Prof ! Jean Piat seul en scène ”, Jean Piat disant un texte de Jean Pierre Dopagne.

 

Des origines dans le Nord, en Belgique et aux Pays-Bas.

Jean Piat est né à Lannoy, dans le Nord. Après des études à Paris, au lycée Janson de Sailly, il entre au Conservatoire National d'art dramatique. D'artiste, Jean Piat n'en compte aucun dans sa famille, si ce n'est comme il l'écrit dans "Les Plumes de Paon", son grand-père maternel, Frédéric Timmer (n° 6), qui jouait du piston dans l'harmonie municipale de Roubaix. Dix de ses seize quartiers sont originaires de la région Nord-Pas-de-Calais, deux de Belgique, et quatre des Pays-Bas.

Les berceaux paternels sont principalement concentrés à Tourcoing avec sept naissances sur les dix localisées dans le département du Nord. Les Glorieux et Descatoire, familles du côté maternel, sont de Tourcoing et de Saint Amand les Eaux.

La branche maternelle, familles Timmer, Van Weel, Boemaers et Bollaert, est de Bréda aux Pays-bas. L'alliance Boemaers-Bollaert a toutefois été célébrée à Gand, en Belgique. Les familles Schottyman et Vancoppenolle sont de Russeignies, en Belgique, commune supprimée en 1977 rattachée à la commune de Mont-de-l'Enclus, province du Hainaut (arrondisement administratif de Tournai). La commune de Mont-de-l'Enclus est née de la fusion de Amougies, Anserœul, Orroir et Russeignies.

 

Wattrelos, berceau de la famille Piat.

L'ancêtre le plus lointain connu de la famille Piat est Antoine Piat (n° 128) qui s'est allié le 5 février 1694 à Wattrelos à Catherine Grimonpont (n° 129), fille de Josse Grimonpont (n° 258), laboureur, et de Anne Deletombe (n° 259). Trente années plus tard, plus précisément le 26 février 1724, leur fils, Jacques Antoine Piat (n° 64) épouse à Tourcoing Christine Masure (n° 65), fille d'Etienne et de Marie Marguerite Dujardin (n° 130 et 131), morte le 9 juin 1777. Tourcoing devint alors le théâtre de la vie de la famille Piat. Pierre Philippe Piat (n° 32) est né le 16 août 1731, peigneur de laines comme son père, il a épousé le 7 novembre 1758 Marie Anne Desplanques (n° 33), fille de Joseph et de Marie L'Herminet (n° 66 et 67).

Le fils et le petit-fils de Pierre Philippe Piat (n° 32) se prénomment tous les deux Alexis. Emile Piat (n° 4) et Julie Cospain (n° 5), mariés en 1887, ont eu au moins trois enfants : 1° Léonie Augustine Piat née le 1er juillet 1889 à Tourcoing, et y est décédée le 10 septembre 1889 ; 2° Emile Piat né le 28 janvier 1892 à Tourcoing et y est décédé le 3 septembre 1892 ; et 3° Gaston Piat (n° 2). Veuf le 20 novembre 1941, Gaston Piat (n° 2) a épousé en secondes noces au Consulat de France à Baden-Baden (Allemagne) le 29 octobre 1947 à Clotilde Husson née à Metz (Moselle) le 19 juin 1900, décédée le 12 octobre 1974 à Paris 15è. Elle est la fille d'un négociant, Justin Husson, et de Adeline Laurent.

 

Les Leman à Tourcoing.

Les Leman sont connus depuis Pierre Philippe Leman (n° 72), né à Tourcoing le 6 mai 1731, peigneur de laines, qui a épousé le 6 juillet 1756 Jeanne Françoise Desnoulet (n° 73) née le 21 août 1729 à Tourcoing et y est décédée le 22 janvier 1793, fille de Jean François Desnoulet (n° 146), tonnelier, et de Marie Marguerite Desprets (n° 147).

Narcisse Bruno Leman (n° 36) est lui aussi né à Tourcoing le 25 février 1765. C'est comme peigneur de laines qu'il s'y est allié le 3 mai 1791 avec Rufine Lefebvre (n° 37), native elle aussi de Tourcoing, elle y est née le 12 août 1763 de Jean Baptiste Lefebvre (n° 74), cordonnier, et de Martine Jeanne Lechantre (n° 75) ; ces derniers se sont mariés à Tourcoing le 8 janvier 1753. Leur petite-fille, Augustine Leman (n° 9) a épousé en premières noces le 16 août 1847 à Tourcoing Célestin Deledicque né à Tourcoing le 5 avril 1823, et y est décédé le 5 décembre 1848, fils de Damase Deledicque et de Agnès Leclercq.

 

Marié par trois fois.

L'ascendance de la famille Cospain est connue depuis Thomas Cospain (n° 320) allié sur la paroisse saint Maurice à Lille (Nord) le 23 septembre 1663 avec Antoinette Delbar (n° 321).

Un fils prénommé Jean Baptiste Cospain (n° 160) fut baptisé sur la même paroisse le 18 août 1668 ; il y épousa d'ailleurs le 8 octobre 1695 Marie Madeleine Delemazure (n° 161), fille de Jean et de Marie Jeanne Leman (n° 322 et 323). Jean Baptiste Cospain (n° 160) et Marie Madeleine Delemazure (n° 161) ont donné le baptême à leur fils, Joseph François Cospain (n° 80), le 18 septembre 1703. Ce dernier eut de son épouse, Marie Barbe Honoré (n° 81), un fils né à Roncq (Nord), Chrétien Cospain (n° 40) qui s'est éteint le 11 janvier 1801 à Tourcoing après avoir convolé par trois fois : 1° avec Marie Leclercq ; 2° avec Marguerite Agache ; et 3° avec Augustine Petit (n° 41), fille de Pierre Philippe et de Marie Françoise Delebarre (n° 82 et 83). Julie Cospain (n° 5), grand-mère paternelle de Jean Piat descend de cette dernière union.

 

Marcq en Barœul à Tourcoing, en passant par Roubaix.

Marcq en Barœul est le berceau de la famille Lutun. Jean François Lutun (n° 176) y est mort le 10 novembre 1752. Son épouse, Marie Marguerite Lernould (n° 177), s'y est éteinte le 9 décembre 1783. Ghislain Lutun (n° 88) y a vu le jour dans les années 1722, et y est décédé le 11 septembre 1807; il y avait d'ailleurs épousé le 28 septembre 1751, Marie Anne Dubar (n° 89), fille de François et de Marie Anne Legrand (n° 178 et 179).

Louis Lutun (n° 44) est né quelques quatorze années après le mariage de ses parents, le 13 octobre 1765, marié le 5 mai 1795 à Croix (Nord) avec Alexandrine Montagne (n° 45), née le 17 mars 1766, fille de Pierre et de Marie Catherine Lemaire (n° 90 et 91).

La famille s'est déplacée de Marcq en Barœul à Croix par le mariage Lutun-Montagne. La naissance de Jean Baptiste Lutun (n° 22) fut toutefois enregistrée à Roubaix. Le mariage Lutun-Decottignies fut célébré à Tourcoing, ville où la famille s'installe alors, et ce sur jusqu'en 1896 au moins.

 

Un enfant naturel né en 1811.

La famille Glorieux est connue depuis Pierre Glorieux (n° 1824), époux de Anne Duchatellé (n° 1825), dont au moins un fils, autre Pierre Glorieux (n° 912) baptisé le 8 décembre 1658 à Tourcoing.  Il s'y est allié le 17 avril 1681 à Marie Jeanne Philippo (n° 913), née le 10 août 1660, fille de Philippe et de Gillette Dubois (n° 1826 et 1827).

La descendance se continue avec Jean Baptiste Glorieux (n° 456) né le 13 janvier 1685, allié le 8 février 1709 avec Marie Catherine Desplanque (n° 457), baptisée le 2 août 1685, fille de Jean et de Marie Françoise Descamps (n° 914 et 915). Et se poursuit - avec Antoine Glorieux (n° 228), cordonnier à Tourcoing, allié le 3 avril 1742 à Marie Françoise Delmasure (n° 229), fille de Chrétien et de Marie Jeanne Catoire (n° 458 et 459), - avec Denis Glorieux (n° 114) né le 2 juin 1742, peigneur de laines, allié le 18 juin 1765 à Marie Pélagie Lefebvre (n° 115), née le 22 avril 1743, fille de Charles Louis et Jeanne Françoise Glorieux (n° 230 et 231). Dont Rosalie Glorieux (n° 57) baptisée à Tourcoing le 24 mai 1784, décédée le 13 février 1856 qui eut un fils naturel, César Glorieux (n° 28), grand-père paternel de Sylvie Glorieux (n° 7), grand-mère maternelle de Jean Piat.

 

Parenté avec monseigneur Lefebvre.

La famille Lorthiois apparaît dans la généalogie de Jean Piat avec Marie Jeanne Thérèse Joseph Lorthiois (n° 35), l'épouse de Jean François Joseph Leblanc (n° 34). Cette famille originaire de Flandre, dont les représentants sont peigneurs de laines de 1600 au milieu du XVIIIè siècle, a fait fortune dans le négoce et l'industrie.

Une parenté existe entre monseigneur Lefebvre et Jean Piat. La famille Lorthiois est connue depuis Allard de Lorthiois alias Lorthioir, vivant à Tourcoing en 1606. Sa descendance est suivie jusqu'à Jacques Lorthiois (n° 70), laboureur à Wattrelos, né à Tourcoing le 25 octobre 1705 de Guillaume Allard Lorthiois (n° 140) et Marie Destombes (n° 141). Jacques Lorthiois (n° 70) s'est marié par trois fois. Son premier mariage fut célébré le 12 février 1732 à Mouvaux (Nord) avec Marie Cécile Delcour qui meurt quelques semaines après la naissance de Jean Baptiste Lorthiois dont descend monseigneur Lefebvre. Veuf, Jacques Lorthiois (n° 70) épouse en deuxièmes noces le 9 février 1734 à Marcq en Barouel Marie Anne dite Françoise Deledicque, née à Marcq en Barœul le 17 septembre 1701. Cette dernière s'éteint à Wattrelos le 27 mai 1742 après lui avoir donné cinq enfants : 1° Marie Françoise née en 1734 ; 2° Jacques Joseph ; 3° Pierre Joseph né en 1737 et décédé en 1761 ; 4° Louis François né en 1739 ; et 5° Marie Anne Joseph née en 1741, décédée en 1812, qui se maria par deux fois dont postérité.

Du troisième lit, Jacques Lorthiois (n° 70) eut dix enfants : 1° Vincent Joseph né en 1744, mort jeune ; 2° Jeanne Thérèse née en 1745, décédé jeune ; 3° Angélique Joseph née en 1747, morte jeune ; 4° Denis Joseph né en 1749, mort jeune ; 5° Séraphine Joseph née en 1751, mariée deux fois dont postérité ; 6° Marie Catherine Joseph née en 1752, mariée dont postérité ; 7° Denis Joseph né en 1753, mort jeune ; 8° François Joseph né en 1755, mort jeune ; 9° Marie Jeanne Thérèse Joseph (ascendant n° 35) ; et 10° François Joseph né en 1760.

Jean Baptiste Lorthiois dont descend monseigneur Lefebvre et Marie Jeanne Thérèse Joseph Lorthiois dont descend Jean Piat étaient donc frère et sœur.

 

Descendante de la duchesse de Dino.

Jean Piat a épousé en 1948 Françoise Engel, artiste dramatique et pensionnaire de la Comédie Française. Fille d'un docteur en droit, Albert Engel, elle est aussi la petite-fille de Charles Guillaume Engel, artiste lyrique.

De par sa mère, Germaine du Bousquet, artiste dramatique, elle serait selon la tradition familiale, arrière-petite-fille de la duchesse de Dino, née Dorothée Biron de Courlande.

Germaine du Bousquet est née le 3 décembre 1883 à Brest (Finistère) de Bénédict du Bousquet, journaliste et homme de Lettres, et de Berthe Destigny. Bénédict du Bousquet est né le 21 octobre 1850 à Hyères de Gustave du Bousquet (1812-1874) et de Marie Henriette Dessales (1816-1905), non mariés. Marie Henriette Dessales, enfant abandonné, est née le 15 septembre 1816 à Bourbon l'Archambault (Allier) et serait la fille de la duchesse de Dino. La question a été d'ailleurs étudiée, entre autres dans “ Le prince de Talleyrand à Bourbon-l'Archambault ”, d'Augustin Bernard. Marie Henriette Dessales eut une dot de 90.000 francs, ce qui confirme pour cette enfant abandonnée une parenté qui lui assura quelques protections.

 

Bibliographie :

“ A la découvert de leurs racines ” Joseph Valynseele et Denis Grando. Généalogies de 80 célébrités. Seconde série. ICC. 1994.

“ Recueil Généalogique de la Bourgeoisie Anciennes ”. André Delavenne (Paris 1955, Tome 2).