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GéMagazine n°234 : Jean Mermoz

Février 2004

“ Héros parmi les Héros ”

Il y a un peu plus de cent ans, les frères Wright donnaient naissance à l'aviation, c'est en effet, le 17 décembre 1903 qu'ils quittaient le sol pour un saut de puce d'une minute. Cet événement marqua le début d'aventures humaines dont Jean Mermoz fut un des héros.

L'ascendance paternelle de Jean Mermoz nous a été transmise par monsieur Daniel Vallet et madame Colette Bringard, chacun s'étant attaché à remonter au plus loin les branches alliées en Savoie. Trois dates de décès posent problème : François René Téron (n° 10) est-il mort en 1855 ou en 1865 ? Antoinette Desrippes (n° 17) est-elle décédée en 1817 ou en 1818 ? Et Marie Jeanne Bourdon (n° 19) s'est-elle éteinte en mai ou en juin 1824 ?

 

Jean Mermoz et l'Aeropostale.

Jean Mermoz, aviateur et officier de la Légion d'honneur, épouse le 23 août 1930 à Paris 15è Gilberte Henriette Rose Chazottes en présence de Marcel Bouilloux-Lafont, alors président de la Compagnie générale aéropostale, officier de la Légion d'honneur, domicilié alors 3 avenue de Friedland à Paris 8è. L'histoire entre Jean Mermoz et l'Aéropostale avait débuté bien avant, plus précisément en 1927, année où la société Latécoère est rachetée par Marcel Bouilloux-Lafont. Jean Mermoz après s'être engagé pour quatre ans le 26 juin 1920 dans l'aviation, avait rejoint dès 1924 l'aviation civile en étant accepté chez Latécoère.

 

Ses liens avec l'Amérique du Sud.

Après l'ouverture de la ligne aérienne postale entre Paris et l'Amérique du Sud en avril 1930, Jean Mermoz affirme son intérêt pour ce continent en épousant une française née en Argentine. Gilberte Henriette Rose Chazottes est née en 1910 à Bahia-Blanca. Elle est la fille d'un négociant, Ernest Emile Chazottes et de Marguerite Baudrier. Marguerite Baudrier est aussi née en Argentine, à Rosario, Santa Fé, le 11 décembre 1890 de Auguste Constant Baudrier et de Henriette Rosalie Perruchet. Lors du mariage célébré en 1930, Gilberte Henriette Rose Chazottes, la future épouse est accompagnée d'un certain Auguste Baudrier, qualifié de rentier et domicilié alors à Paris 11è.

 

Des ancêtres savoyards.

L'ascendance en ligne directe remonte à Aimé Mermoz (n° 128) né dans les années 1636 au Pontet, en Savoie. Par son mariage célébré le 21 février 1686 avec Louise Marfaux (n° 129), fille de Claude Marfaux (n° 258) et de Claude Favre (n° 259), Aimé Mermoz s'installe à Seythenex où sa descendance verra le jour jusqu'à Charles Mermoz (n°8).

Aimé Mermoz (n° 128) et Louise Marfaux (n° 129, se sont éteints le premier à l'âge de cinquante ans, le 26 avril 1686, la seconde, âgée de soixante-huit ans, le 29 novembre 1726. De leur union est né au moins un fils, Sigismind Mermoz (n° 64), le 24 décembre 1686. Son épouse, Jeanne Françoise Gay dit Gollet (n° 65) est de Viuz Faverges, comme l'étaient son père, Michel Gay dit Gollet (n° 130) et son grand-père, François Gay dit Gollet (n° 260).

L'histoire des ancêtres savoyards de Jean Mermoz se confond avec l'histoire de la Savoie. Annexée par la France en 1796, la Savoie forma jusqu'en 1814 le département du Mont-Blanc et une partie de celui du Leman. A la chute de Napoléon, la Savoie fut restituée à la Maison de Savoie, puis revint à la France par le traité de Turin depuis le 24 mars 1860. Leur berceau est concentré sur l'arrondissement d'Annecy, dans le canton de Faverges, à Faverges, Saint-Férreol et Marlens, et dans le canton de Thônes, à Serraval.

 

Des grands-parents paternels picards.

A l'exception de la branche directe, les grands-parents paternels de Jean Mermoz sont du département de l'Aisne.

Marie Marguerite Ambroisine Bouchard (n° 9) est née le 20 avril 1811 à Mont-Saint-Jean. C'est en cette commune que le mariage Mermoz-Bouchard fut célébré le 17 mai 1836. Jules Athanase Mermoz (n° 4) y a vu d'ailleurs le jour le 19 juillet 1838. Bien qu'installé à Vervins, Jules Athanase viendra accompagner ses parents à leurs dernières demeures en 1897, en janvier pour son père, et en décembre pour sa mère.

Vervins est la commune de naissance de Augustine Téron (n° 5) épouse de Jules Athanase Mermoz (n° 4). C'est en ce lieu que sont nés et décédés François René Téron (n° 10) et Augustine Mauclère (n° 11).

 

Bottier à Paris.

La famille Gillet est localisée dans la Meuse, tandis que les Laurent sont seine-et-marnais. Le mariage de Jean Baptiste Gillet (n° 6) et de Stéphanie Laurent (n° 7) fut célébré le 23 février 1878 à Favières, en Seine-et-Marne. Bien que Jean Baptiste Gillet (n° 6) soit né à Ecurey et que ses parents, Christophe Gillet (n° 12) et Louise Madeleine Charpentier (n° 13) y demeurent en 1878, le futur est dit cordonnier demeurant à Paris rue Tiquetonne n°57. C'est à cette adresse que deux petites filles vont naître : 1° Madeleine Virginie Gillet née le 2 février 1879 et 2° Georgette Gabrielle Gillet (n° 3) née le 24 septembre 1880. Les bottins du commerce nous révèlent la présence de Jean Baptiste Gillet comme bottier au n° 57 rue Tiquetonne de 1878 à 1884. A cette adresse sont localisés en 1877 : 1° Un établissement Goiset Frères, fabricant de talons pour chaussures ; 2° Un monsieur Lecocq, cordonnier ; et 3° Un monsieur Routière, bottier et chaussures. En 1885, le n° 57 de la rue Tiquetonne n'existe plus. La famille s'installe ensuite au 29 de la rue Richelieu.

 

Mort prématurée de Stéphanie Laurent.

Le 22 janvier 1884, un employé du n°6 de la rue Geoffroy, Victor Lemaire, et un employé du n°6 de la rue Cardinet, Eugène Hautemille, viennent déclarer à la mairie du 2è le décès de Stéphanie Laurent (n° 7) survenu le 21 à sept heures et demi du matin au 67 de la rue Tiquetonne où elle se trouvait momentanément. La famille habite depuis l'expropriation du 57 de la rue Tiquetonne au 29 de la rue de Richelieu.

Orphelines de mère, Madeleine Virginie et Georgette Gabrielle Gillet ont sous la tutelle légale de leur père. Le 20 mars 1884 maître Paul Girardin, notaire à Paris, dresse l'inventaire de la communauté. Le détail de cet inventaire fait état d'un mobilier prisé 540 francs, de matériel estimé à 285 francs, de 2458 francs de marchandises, d'un fonds de commerce évalué à 4000 francs, et fait état d'une indemnité d'expropriation du 57 rue Tiquetonne d'un montant de 17500 francs. Jean-Baptiste Gillet (n°6) qui épousera en secondes noces Marie Philomène Arsène Cotte. Cette dernière adoptera en vertu d'un jugement du Tribunal Civil de Rethel (Ardennes) rendu le 19 juin 1926 Madeleine Virginie Gillet et Georgette Gabrielle Gillet (n° 3). Madeleine Virginie Gillet est décédée le 25 octobre 1951 à Eaubonne (Val-d'Oise).

 

Une tradition familiale : la chaussure.

L'union de Jean Baptiste Gillet (n° 6) et de Stéphanie Laurent (n° 7) ne fut pas précédée de la signature d'un contrat de mariage. Le futur était accompagné de son frère, Jules Gillet, cordonnier à Séry dans les Ardennes (33 ans en 1878), et de son beau-frère, Victor Isidore Lemaire, employé de bureau à Paris rue Deaudeville au n°96 (39 ans en 1879). La future est assistée de deux oncles, Julien Simonet, propriétaire à Villeneuve Saint Denis (72 ans en 1878) et Joseph Marie, cordonnier demeurant à Paris, rue Poulet n°35 (59 ans en 1878).

Christophe Gillet (n° 12) et Louise Madeleine Charpentier (n° 13) ont eu au moins trois enfants : 1° Une fille mariée à Victor Isidore Lemaire ; 2° Jules Gillet ; et 3° Jean Baptiste Gillet (n° 6).

Bottiers ou cordonniers, à Paris ou dans les Ardennes, la chaussure semble être leur univers de prédilection.

 

Des origines seine-et-marnaises.

François Laurent (n° 14) et Virginie Honorine Crettet (n° 15) vivent tous deux à Favières en 1878. François Laurent (n° 14) a vu le jour le 12 février 1819 à Villeneuve Saint Denis, c'est là d'ailleurs que réside en 1878 un oncle par alliance, Julien Simonet. Léon Géligné, cantonnier à Villeneuve Saint Denis en 1893, puis garde particulier à Favières en 1901, a déclaré les décès de ses beaux-parents survenus les 13 avril 1893 et 27 mai 1901 ; C'est dans son domicile à La Quinterie que s'éteindra Virginie Honorine Crettet (n° 15).

François Laurent (n° 14) et Virginie Honorine Crettet (n° 15) ont eu au moins trois enfants : 1° Stéphanie Laurent (n° 7) ; 2° Une fille mariée avec Léon Géligné ; et 3° Auguste Laurent, manouvrier âgé de 38 ans en 1893.

 

De héros en héros.

Jean Mermoz n'a pas dix-neuf ans lorsqu'il s'engage dans l'aviation. En octobre 1927, il relia Toulouse à Saint-Louis du Sénégal et fit le premier vol de nuit lorsqu'il réalisa le vol Rio-de-Janeiro-Buenos Aires en 1928. Sa carrière fut ponctuée aussi de quelques accidents dont il réchappa comme lorsque son avion s'abîma en mer ou bien lorsque son appareil explose en mer. En décembre 1936, la Croix du Sud disparaît en mer en engloutissant Jean Mermoz. Son prestige est immense, si plusieurs écoles à travers le monde portent son nom, un film fut tourné en 1943 par Louis Cuny. Le rôle de l'aviateur était tenu par Robert Hugues-Lambert, né Hugues Lambert (1908-1943), qui est mort déporté dans le camp nazi de Buchenwald, alors que le film dont il est le héros passe sur les écrans parisiens. L'histoire de ce dernier fut racontée dans un film de Marcel Bluwal en 1999 intitulé “ Le Plus Beau Pays du monde ”.

 

Bibliographie :

“ Who's who in France. XXe Siècle 1900-2000 ”. Editions Jacques Lafitte. Paris.

 

Remerciements :

Monsieur Daniel VALLET et madame Colette BRINGARD.

Mairie de Favières 5, rue de la Brie 77220 Favières.