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GéMagazine n°231 : Christian Lacroix

Novembre 2003

“ Un des tenants du style néo-baroque ”

Enfant, il rêvait de faire des costumes pour la scène en feuilletant les revues de mode du Second Empire. Après un passage chez Hermès et ses premières collections de haute couture chez Patou, c'est en 1987 que Christian Lacroix crée sa maison de couture financée par LVMH. Sa famille d'origine modeste et rurale compte une seule couturière, Marie Carrière (n° 17), native de Mourjou, dans le Cantal.

 

Le travail de recherche publié dans “  Un Parfum de Sud ” de Luc Antonini nous a servi de base pour cet article. Nous avons complété la ligne directe en identifiant la septième génération.

 

Arles : terre d'alliances.

Le plus lointain ancêtre connu en ligne directe est Léonard Lacroix (n° 64) ; il vivait à saint Augustin, en Corrèze, avec son épouse prénommée Marguerite et au moins un fils, autre Léonard Lacroix (n° 32) qui vit le jour le 9 décembre 1787.

Cinq régions se partagent les origines géographiques de cette ascendance. Pour un quart d'entre elles, elles se situent en Languedoc-Roussillon, dans les cantons de Beaucaire et de Génolhac. En région PACA, André Bergier (n° 24) et son épouse Marie Bayle (n° 25) sont cultivateurs à Arles, en pleine Camargue. Auguste Maître (n° 30), scieur de Long, et Jeanne Pinet (n° 31) se sont alliés le 22 mai 1868 à Arles, l’époux est originaire de Sauvessanges, dans le Puy-de-Dôme, en Auvergne, la future, de Beaucaire, dans le Gard. Benjamin Bezal (n°22) né à Largentière apporte une note ardéchoise en s'installant et prenant femme à Bessèges, dans le Gard.

 

Enfant naturel et enfant abandonné.

Comme dans bon nombre d'ascendances, on relève la présence d'un enfant abandonné, celle d'un petit garçon né de père et de mère inconnus déposé le 7 décembre 1831 à Portes, dans le Gard, à qui l'on attribua les nom et prénom de Badouric Pierre (n° 20). Ce patronyme se retrouve dans la descendance Lacroix avec Anna Badouric qui fut l'épouse de Bertin Félix Lacroix, frère d'Auguste Lacroix (n° 8). Anna Labouric est d'ailleurs la sœur de Auguste Paul Badouric (n° 10) qui eurent pour frères et sœurs : 1° Mathilde Hortense Badouric née le 27 mars 1865 à Chambon ; 2° Berthe Emilie Badouric née le 10 septembre 1867 au même lieu ; et 3° Edouard Badouric né le 26 février 1869 et allié à Rosalie Polge, patronyme des ascendants n° 42 et n° 43.

Figure aussi un enfant naturel ; c'est ainsi que l'ascendant n°14 ne nous est pas connu. Marie Louise Maître (n° 7) est née le 11 novembre 1896 à Arles (Bouches-du-Rhône), fille naturelle de Jeanne Maître (n° 15). Cette dernière est née à Arles le 21 mars 1872 de Auguste Maître (n° 30), scieur de Long, et de Jeanne Pinet (n° 31).

 

Les Lacroix de saint Augustin en Limousin.

Plusieurs familles Lacroix vivaient à saint Augustin dans la première moitié du XIXè siècle. Dans le village de Chauzeix vivent trois couples : 1° Léonard Lacroix et Jeanne Gabrielle Maury mariés le 3 juillet 1807 à saint Augustin; 2° Léonard Lacroix et Marguerite Bordes mariés mais pas à saint Augustin ; et 3° Léonard Lacroix et Françoise Faugeras, cultivateurs au village des Boiroux.

Jeanne Gabrielle Maury a donné naissance à un garçon prénommé Léonard, le 15 avril 1827. Marguerite Bordes a donné la vie à deux garçons prénommés tous deux Léonard, le premier le 9 décembre 1833 et le second le 10 août 1846. Françoise Faugeras eut deux fils prénommés Léonard : le premier né le 16 août 1825, et le second, né le 1er janvier 1828. Soit cinq Léonard Lacroix nés à saint Augustin entre 1825 et 1846. A ce moment précis, nous ne connaissons pas la filiation de l'ascendant n° 16 puisque nous sommes face à trois possibilités. Nous savons par contre grâce à l'acte de naissance de Auguste Lacroix (n° 8) qu'il s'est marié avec Marie Carrière, mais le mariage Lacroix-Carrière n'est pas enregistré à saint Augustin.

 

Les Carrière, famille auvergnate.

La famille Carrière n'est pas originaire de saint Augustin ; le patronyme n'y est jamais mentionné. Aucun enfant issu du couple Lacroix-Carrière n'y a été de plus enregistré. Un contrat de mariage fut enregistré par maître Albenque le 6 juillet 1858, notaire à Marcillac dans l'Aveyron : on en trouve mention dans la table des contrats de mariages [247Q/15] de la période 1856-1860 conservée aux Archives départementales à Tulle. Dans ce document, on trouve la mention d'un renvoi à Marcillac dans l'Aveyron où demeure alors le futur, Léonard Lacroix (n° 16), plus précisément au village de Madelbos, commune d'Auzits [canton de Rinhac, près de Décazeville, dans l'Aveyron]. L'épouse, Jeanne dite aussi Marie Carrière (n° 17) est native de Mourjou, canton de Maurs, dans le Cantal ; elle y est qualifiée de couturière. Vérification faite, le mariage Lacroix-Carrière, n'a pas eu lieu non plus à Mourjou bien que la mention du mariage figure sur la table des Contrats de mariages de Maurs de la période 1850-1864 [3Q5199/8] conservée aux Archives départementales à Aurillac. Vérifications faites, le contrat figure dans les Minutes de maître Albenque, notaire à Marcillac, conservées aux Archives départementales à Rodez [3E25118]. On y apprend que Léonard Lacroix (n° 16) est fils de autre Léonard Lacroix (n° 32) et de Jeanne Maury (n° 33), époux domiciliés à saint Augustin. Cette indication nous ramène au paragraphe précédent et nous confirme que Léonard Lacroix (n° 16) est né le 15 avril 1827 à saint Augustin. Si le contrat de mariage a été localisé, le mariage ne l'a pas été à ce jour.

Marie, prénommée alors Jeanne, Carrière (n° 33) est fille de Pierre Carrière (n° 66) et de Marie Courchinoux (n° 67). Elle apporte une origine supplémentaire, l'Auvergne. L'Auvergne est déjà présente dans cette ascendance, avec le couple Maître/Boulamois (n°60 et 61) qui sont tous deux de Sauvessanges - arrondissement de Ambert, canton de Viverols -  dans le Puy-de-Dôme.

 

[Les Carrière, famille auvergnate.

La famille Carrière n'est pas originaire de saint Augustin (Corrèze) ; le patronyme n'y est jamais mentionné. Aucun enfant issu du couple Lacroix-Carrière n'y a été de plus enregistré.

Le contrat de mariage Lacroix-Carrière fut passé par devant maître Albenque le 6 juillet 1858, notaire à Marcillac dans l'Aveyron. On en trouve la mention dans la table des contrats de mariages du canton de Corrèze [247Q/15] de la période 1856-1860 conservée aux Archives départementales à Tulle (Corrèze). Dans l'extrait de notification conservé aux Archives de la Corrèze, il est fait mention d'un renvoi à Marcillac dans l'Aveyron où demeurait alors le futur, Léonard Lacroix (n° 16) - il habitait plus précisément au village de Madelbos, commune d'Auzits [canton de Rinhac, près de Décazeville, dans l'Aveyron].

L'épouse, Jeanne dite aussi Marie Carrière (n° 17) est native de Mourjou, canton de Maurs, dans le Cantal ; elle est alors qualifiée de couturière. Vérification faite, l'acte de mariage Lacroix-Carrière ne figure pas dans l'Etat civil de Mourjou bien que la mention du mariage figure aussi sur la table des Contrats de mariages du canton de Maurs de la période 1850-1864 [3Q5199/8], document conservé aux Archives départementales du Cantal à Aurillac.

Ces deux mentions, tant aux archives de la Corrèze qu'aux archives du Cantal, nous ont permis de localiser le contrat de mariage dans les Minutes de maître Albenque, notaire à Marcillac ; il est conservé aux Archives départementales à Rodez [3E25118].

Le contrat de mariage nous apprend que Léonard Lacroix (n° 16) est le fils de autre Léonard Lacroix (n° 32) et de Jeanne Maury (n° 33), époux domiciliés à saint Augustin. Cette indication nous ramène au paragraphe précédent et nous confirme que l'ascendant n°16 est Léonard Lacroix né le 15 avril 1827 à saint Augustin. Si le contrat de mariage a été localisé, l'acte de mariage ne l'a pas été à ce jour.

Marie, prénommée alors Jeanne, Carrière (n° 33) est fille de Pierre Carrière (n° 66) et de Marie Courchinoux (n° 67). Elle apporte une origine supplémentaire, l'Auvergne. L'Auvergne est déjà présente dans cette ascendance, avec le couple Maître/Boulamois (n°60 et 61) qui sont tous deux de Sauvessanges - arrondissement de Ambert, canton de Viverols -  dans le Puy-de-Dôme.]

 

L’identité de la mère confirmée par jugement rectificatif.

Nous avons vu que l'ancêtre direct de Christian Lacroix est en fait né le 15 avril 1827 à saint Augustin, et qu'il est le fils de autre Léonard Lacroix (n° 32) et de Jeanne dite aussi Gabrielle Maurie (n° 33), tous deux nés en Corrèze. Lors de la rédaction de l’acte de naissance de Léonard Lacroix (n° 16) inscrit le 16 avril 1827  à Saint Augustin, la mère est nommée Jeanne Maury. Le 30 juillet 1858, un jugement spécifie qu’il y a eu erreur, la mère de l’enfant devra être nommée Gabrielle Maurie. Lors du mariage Lacroix-Maurie célébré le 3 juillet 1807à saint Augustin, la future y est nommée Gabrielle Maury avec un “ y ”.

 

Chambon de 1869 à 1954.

Le 27 février 1863, l’instituteur de Beauzac en Haute-Loire, Joseph Chapuis, et le garde-champêtre, Jean Antoine Merle, assistent à la rédaction de l’acte de naissance de Léon Lacroix né le 25 de Léonard Lacroix (n° 16), ouvrier mineur à Confolent, sur la commune de Beauzac, et de Jeanne Carrière (n° 17). Les recensements de la population des années 1861, 1866 et 1872 sont lacunaires, ce qui n’a pas permis de suivre la famille Lacroix sur ces années. Le patronyme Lacroix est d'ailleurs absent des listes électorales de 1850 et 1869. Hors le 14 mars 1869 naît à Chambon, dans le Gard, Auguste Lacroix (n° 8). La famille est donc installée à Chambon où va naître un autre garçon, Bertin Félix Lacroix, le 12 septembre 1870, puis deux autres enfants, Eugénie et François. Chambon va ensuite être le cadre de plusieurs événements familiaux, et ce jusqu'en 1954 : le mariage en octobre 1888 de Léon Lacroix et de Béatrix Ginoux , les naissances de Fernande Thérèse Badouric (n° 5) le 22 janvier 1900, celle d'une petite-fille, Léa Lacroix, le 11 mars 1907, le mariage de Marceau Bertin Lacroix (n° 4) le 10 juillet 1927, et pour finir le décès de Louise Bezal (n° 11) décédée le 28 mai 1954.

 

Descendance Lacroix.

Dans “ Un parfum de sud ” Luc Antonini nous présente un tableau de famille repris ci-après et qui nous permet de présenter la descendance Lacroix à partir de Léonard Lacroix (n° 16) et de Marie Carrière (n° 17).

- Léon Lacroix, fils aîné, mineur pendant 25 ans, eut de son épouse Béatrix Ginoux trois enfants : 1° Léon Lacroix né le 14 août 1891 à Chambon, “ Mort pour la France ” le 26 septembre 1916 ; 2° Fernande Lacroix née le 16 août 1899 à Chambon, décédée en juillet 1971 à saint Jean de Serre (Gard), est l'épouse de Henri Dumas, chef de Gare, dont descendance Dardon ; et 3° Louis Lacroix né le 26 août 1907 à Alès (Gard), époux de Jeanne Vallon, qui fut vice-président de la Chambre de Commerce d'Arles, dont descendance Feldmann.

- Bertin Félix Lacroix, ouvrier d'usine, est décédé le 13 octobre 1934 à Arles ; il eut de son épouse, Anna Badouric, cinq enfants tous nés à Arles : 1° Marceau Lacroix né le 25 juillet 1907, y est décédé sans alliance le 25 septembre 1976 ; 2° Pierre Léonard Lacroix né le 31 janvier 1909, décédé le 24 novembre 1991 à Nîmes, marié le 3 juillet 1937 à Arles avec Marie Louise Garena, sans postérité ; 3° Léon Lacroix né le 3 avril 1912, décédé le 2 novembre 1984 à saint Paul de Valmalle (Hérault), marié à Marguerite Pommereau, sans postérité ; et 4° Emile Lacroix né le 11 septembre 1915, y est décédé le 9 février 1994, s'y est marié le 15 janvier 1949 avec Juliette Chiraussel d'où un fils ; et 5° Yvonne Lacroix née le 18 mai 1917, alliée avec Joseph Robert, sans postérité.

- François Lacroix épousa Rose Oziol dont il eut deux enfants : 1° Léon Lacroix né en 1904 à Arles, décédé le 2 février 1982 à Bessèges (Gard), époux de Lucie Bruschet, dont descendance; et 2° Léa Lacroix née le 11 mars 1907 à Chambon, décédée le 18 avril 1992 à Alès, épouse de Marceau Génoyer, dont descendance Génoyer et Aigoin.

- Eugénie Lacroix épouse de Emile Tourette, sans postérité.

 

La famille Lacroix, aujourd'hui.

La descendance de Auguste Lacroix (n° 8), époux Béatrix Rosine Niel (n° 9) fille d'un maçon de La grande Combe (Gard), Edouard Niel (n° 18) et de Rosine Thomas (n° 19), s'organise de la manière suivante :

1° Marceau Bertin Lacroix (n° 4) né le 11 février 1903 à Arles, marié en premières noces avec Fernande Thérèse Badouric dont un fils unique : Maxime Auguste Joseph Lacroix (1928-1980), père de Christian et de Florence Lacroix.

2° Reyne Paulette Lacroix née le 18 mai 1914 à Arles, mariée en premières noces à André Nielh, en secondes noces à Louis Prestifilippo, d'où deux enfants du premier mariage.

3° Auguste Lacroix.marié et père d'un fils décédé jeune.

Christian Lacroix a épousé le 19 août 1989 à Marnac, en Dordogne, Françoise Roesensthiehl, sa compagne qui partage sa création qui allie “ modernité et tradition, dentelles arlésiennes et poufs de taffetas ”.

 

Recherches complémentaires effectuées par:

  • France BRUNON, Etude Brunon, Cantuel 15000 Aurillac
  • Isabelle MALFANT-MASSON, La Ribeyre Haute 43000 Polignac.

 

Sources:

Archives départementales de la Haute-Loire, de la Corrèze, du Cantal, de l'Aveyron.

Archives communales de Marcillac, d'Auzits, en Aveyron.

 

Bibliographie:

"Un parfum de Sud" de Luc Antonini et Magali Aillaud. 1996.

"L'album de famille de Christian Lacroix" de Pierre-Valéry Archassal. La Revue française de Généalogie. n°117 - août/septembre 1998.