Logo

GéMagazine n°230 : Philippe Noiret

Octobre 2003

“ 50 ans de carrière ”

Philippe Noiret est entré au TNP en 1953. Elève de Jean Vilar, il y interprète plus de quarante rôles, et y rencontre Monique Chaumette, son épouse.

Parallèlement, il forme avec Jean-Pierre Darras un duo comique et début au cinéma en 1956 dans le film d'Agnès Varda “ La Pointe courte ”. Paysan rêveur et bucolique dans “ Alexandre le Bienheureux ” de Yves Robert en 1967, Philippe Noiret passe au statut de star grâce au film de Robert Enrico “ Le Vieux Fusil ”, rôle pour lequel il a reçu le César du meilleur acteur en 1976, récompense qu'il recevra à nouveau en 1990 pour son interprétation dans “ La Vie et rien d'autre ” de Bertrand Tavernier. Depuis, Philippe Noiret alterne le théâtre et le cinéma pour le bonheur d'un public fidèle.

 

Le berceau de la famille Noiret, toutes branches confondues, est bien planté en Picardie, entre Abbeville et Amiens. Ses origines maternelles sont partagées entre la province de Namur et la Flandre Occidentale en Belgique. L'union entre les familles Noiret et Heirmann se fit en 1923.

 

Du faubourg de Rouvroy à Abbeville.

Jean Philippe Noiret (n° 64) et Marguerite Tonnelier (n° 65) ont eu un fils prénommé François Ambroise dans le quartier de Rouvroy à Abbeville. Toute la vie de la famille Noiret va se dérouler dans ce périmètre sur cinq générations. François Ambroise Noiret (n° 32) y a épousé le 25 janvier 1777 Marie Françoise Félicité Moitrel (n° 33), fille de Jean et de Marie Véronique Durand. Ils y eurent au moins trois garçons : 1° Jean François Ambroise Noiret né en 1780 ; 2° Félix Emmanuel Isidore Noiret né en 1784 ; et 3° Antoine Noiret (n° 16) qui y vint au monde le 6 octobre 1789. Antoine Noiret (n° 16) perdit très tôt ses parents. Sa mère, Marie Françoise Félicité Moitrel, s'éteignit le 3 octobre 1795 (11 Vendémiaire an 04) ; il venait tout juste de fêter ses six ans. Son père, François Ambroise Noiret, mourut le 9 octobre 1802 (17 Vendémiaire an 11). Orphelin à treize ans, il épousa en premières noces le 30 mai 1810 Marie Anne Victoire Delacloye, fille de Pierre Antoine et de Marie Catherine D'Acquet. Un Conseil de famille reçu le 28 mai 1810 devant monsieur Lefebvre, juge de paix à Abbeville, lui donna le consentement requis par sa minorité. Antoine Noiret, conscrit de l'an 1809, avait obtenu au tirage le n° 177, numéro non appelé pour l'armée active.

 

Remarié dans le mois qui suivit son veuvage.

Veuf de Marie Anne Victoire Delacloye décédée le 16 juin 1812, Antoine Noiret (n° 16) épousa le 15 juillet 1812 à Abbeville Geneviève Scholastique Poyelle (n° 17), soit tout juste un mois après son veuvage. Geneviève Scholastique Poyelle est née le 8 août 1787. Ses parents, Nicolas Joachim Poyelle (n° 34) et Marie Joséphine Tellier (n° 35), s'étaient mariés eux aussi au faubourg de Rouvroy le 17 juin 1780. Lors de leur mariage célébré en 1812, seule l'épouse est accompagnée de sa mère, Marie Josèphine Tellier qualifiée alors de “ rentière ” ; son père est décédé le 15 octobre 1801 (23 Vendémiaire an 10). La future est aussi entourée de ses deux cousins germains, Pierre et Pierre Marie Tellier. Cette seconde union sera suivie de la naissance de deux enfants : 1° Pierre Georges Gaëtan Noiret (n° 8) ; et 2° Marie Joséphine Noiret née le 27 octobre 1826.

 

Les Noiret quittent le faubourg Rouvroy pour Condé-Folie.

Pierre Georges Gaëtan Noiret (n° 8) est né le 7 août 1819 à Abbeville. Son premier mariage y fut célébré le 8 septembre 1847 avec Rose Cécile Apollonis Galland qui le laissa veuf le 7 août 1859, le jour de son quarantième anniversaire. Le premier avril 1860 est enregistré le décès de Geneviève Scholastique Poyelle (n° 17), sa mère, morte du 31 mars à l'Hospice des Pauvres d'Abbeville.

Sa seconde épouse, Fanny Anna Collier alias Caullier (n° 9), est domestique chez monsieur Boursist, un brasseur rue de la Briolerie à Abbeville. Leur mariage fut célébré le 15 septembre 1860 à Abbeville où va naître un fils, Georges Léopold Noiret (n° 4). En 1863, année du décès de Antoine Noiret (n° 16), son père, la famille de Pierre Georges Gaëtan Noiret est domiciliée à Longpré les Corps Saints. La naissance d'un petit garçon, Emile Alphonse Noiret, est par contre enregistrée le 15 septembre 1867 à Condé-Folie ; son décès suivra le 18 septembre. Quelques mois plus tard, on y enregistre la mort de Fanny Anna Collier (n° 9), puis le troisième mariage de Pierre Georges Gaëtan Noiret célébré le 24 juin 1869 avec Marie Françoise Gueudré, née le 11 août 1830 à Bernaville de Pierre François Gueudré et de Florentine Sevel. Pierre Georges Gaëtan Noiret y est encore domicilié en 1891 lorsque son fils Georges Léopold Noiret (n° 4) épouse à Amiens Juliette Alphonsine Poiret (n° 5).

 

Jardiniers au faubourg de Rouvroy.

Fanny Anna Collier alias Caullier (n° 9) est la fille de François Théophile Collier (n° 18) et de Cécile Sophie Allain alias Allin, Alin (n° 19) ; elle est née le 24 septembre 1833. François Théophile Collier (n° 18), né le 7 janvier 1799 (16 Nivôse an 07), a épousé le 10 avril 1822 Cécile Sophie Allain (n° 19), née le 17 septembre 1799 (premier jour complémentaire de l'an 07) de Jean Allain et de Marie Françoise Pruvot. La famille Allain compte de nombreux jardiniers localisés Chaussée d'Hocquet à Abbeville, tout d'abord la fille, Cécile Sophie Allain (n° 19), ses deux frères, Pierre Jean Baptiste Allain et Claude Adrien Marie Allain, son père, Jean Allain (n° 38).

Les parents de François Théophile Collier, Jean Charles Collier (n° 36) et Rosalie Dufossé (n° 37) se sont mariés le 3 juillet 1794 (15 Messidor an 02). Jean Charles Collier (n° 36) est décédé le 6 septembre 1804 (19 Fructidor an 12). Les Collier sont jardiniers sur quatre générations au moins puisque François Théophile Collier (n° 18), Jean Charles Collier (n° 36), Jean Collier (n° 72) époux de Marie Anne Carouge, et Jacques Collier (n° 144) sont tous quatre qualifiés de jardiniers. A noter aussi, autre Jean Charles Collier et François Dufossé, frère et oncle maternel de François Théophile Collier (n° 18), qui sont tous deux qualifiés de jardiniers.

 

Ouvriers sayetteurs.

Les Poiret, les Sauval et les Picard , de la branche maternelle de Philippe Noiret, sont localisés à Guignemicourt où la majorité des ascendants sont qualifiés de sayetteurs[1]. Zélie Joséphine Legueur (n° 23) est native de Pont de Metz où ses parents, Benoît Legueur (n° 46) et Marie Honorée Riquier (n° 47), sont cultivateurs. Jean Baptiste Bourgeois (n° 22) vint se marier à Pont de Metz en 1826 avec une demoiselle Legueur. Il est domicilié alors avec ses père et mère à Montières les Amiens, à la périphérie de la ville. Les membres de la famille Bourgeois y sont ménagers ou manouvriers.

 

De la province de Namur.

Lorsque Pierre Georges Noiret (n° 2) épouse le 18 juin 1923 à Amiens Lucy Clémence Ghislaine Heirmann (n° 3), le futur  est employé de commerce au n° 155 de la rue Saint Fuscien à Amiens, la future, est elle aussi employée de commerce, mais à Saint-Quentin (Aisne) où elle demeure. Elle est née à Namur en Belgique et a perdu ses parents, Gérard Joseph Heirmann alias Hierman (n° 6) décédé à Douai (Nord) le 21 octobre 1901, et Augustine Françoise Narcisse Carlier, décédée entre 1901 et 1923.

Gérard Joseph Heirmann (n° 6) est né à Liège le 24 septembre 1868, du mariage de Séraphin Joseph Heirmann (n° 12) et de Hortense Hermanie Brock (n° 13) célébré le 27 mars 1862 à Liège ; ils sont tous deux originaires de la province de la Flandre Occidentale (West Vlaaderen), lui de Verrebroeck, elle de Ostende. Ils ont, semble-t-il, suivi leurs parents respectifs à Liège, puisque Jean Heirmann (n° 24) et Nathalie Vereecken (n° 25) y sont tous deux décédés, le premier en 1875, la seconde, en 1890, et Henri Brock (n° 26) et Caroline Bernaert (n° 27) y demeurent encore en 1862.

 

Les Carlier de Marchiennes au Pont, de la province de Namur.

L'histoire débute avec les noces de Jean Baptiste Carlier (n° 228) et Marie Heck (n° 229) à Marchiennes au Pont le 18 septembre 1748.  La vie de la famille Carlier va s'y dérouler jusqu'à la naissance de Isidore Joseph Carlier (n° 28) né le 26 décembre 1819. Isidore Joseph Carlier (n° 28) est le fils naturel de Marie Elisabeth Carlier (n° 57). Elle y est née le 21 mai 1787 et y est morte le 23 mars 1859 après y avoir épousé le 24 novembre 1825 Augustin Joseph Lefèvre. Augustin Joseph Lefèvre est chaudronnier à Marchiennes et natif de Charleroi où il a vu le jour le 17 avril 1803 (27 Germinal an 11) de Pierre Gaspard Lefèvre et de Gabrielle Archange Level ;  cette dernière est décédée à Charleroi le 16 mars 1815. Les grands-parents maternels de Isidore Joseph Carlier (n° 28), Jean Jacques Joseph Carlier (n° 114) et Marie Joseph Bastin (n° 115) s'y sont mariés le 3 août 1779.

 

Un enfant exposé légitimé par ses parents.

Auguste Carlier (n° 14) est en fait un enfant trouvé et exposé sous le nom de Auguste Paine. Le 13 juin 1845 deux témoins domiciliés à Namur déclarent que “ vers neuf heures du soir, ils ont trouvé un enfant nouvellement né rue du Four dans l'allée de la maison occupée par le sieur Dehy ayant sur la tête un bonnet de bazin blanc rayé, doublé de même étoffe, un serre-tête de coton blanc, garni de pointe, emmailloté d'un lange de coton violet, gris et rouge, deux langes de laine rouge et bleu, un drap de toile à carreaux, des morceaux de mousseline à carreaux, et une brassière de coton blanc ”. Isidore Joseph Carlier (n° 28) et Joséphine Françoise Delaitte (n° 29) ont reconnu et légitime cet enfant par leur mariage célébré le 9 juillet 1846 à Namur. Voilà bien une histoire qui se termine bien !

 

Sources :

- Recherches en Belgique - communes de Basel, Couthuin, Floreffe, Héron, Liège, Marches les Dames, Marchiennes au Pont, Namur, Ostende et Verrebroeck - effectuées par Chantal MOUGEL, généalogiste professionnelle, 19, route d'Avesnes 59440 Haut-Lieu tel. 03.27.61.19.12.

 - Recherches aux archives départementales de la Somme à Amiens - communes de Amiens, Abbeville, Condé-Folie, Guignemicourt, Pont-de-Metz - effectuées par Myriam PROVENCE, généalogiste professionnelle, 29, rue Tandou 75019 Paris tel. 01.42.40.58.26.

 

[1]  Sayetteurs. Faiseurs de tissus de laine dits sayettes, dans lesquels entraient quelques fils de soie. Les sayetteurs furent constitués en maîtrise le 20 septembre 1481. Ils disparaissent ensuite, soit qu'on les ait réunis à la corporation des tissutiers-rubaniers, soit qu'ils aient été s'établir à Amiens, où ce métier était encore représenté à la fin du 17è siècle [Source : Dictionnaire historique des arts, métiers et professions exercés dans Paris depuis le XIIIè siècle. Alfred Franklin. Ed. Jeanne Laffitte].