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GéMagazine n°224 : Gustave Eiffel

Mars 2003

“ Le magicien du fer ”

Ingénieur, auteur d'ouvrages monumentaux, Gustave Eiffel et sa Tour sont deux symboles de l'innovation et de l'audace. Notre ancien billet de 200  francs français émis fin octobre 1996 à l'effigie de Gustave Eiffel a rendu hommage au génie créatif et au talent de cet ingénieur en présentant toutes les facettes de ses travaux.

 

Gustave Eiffel, Chevalier de la Légion d'honneur

Né à Dijon - quai Nicolas Rolin - en 1832, Gustave Eiffel meurt le 27 décembre 1923 à l'âge de 91 ans à Paris. Gustave Eiffel commença ses études dans sa ville natale, puis au Collège Sainte-Barbe à Paris et sorti de l'Ecole Centrale. Il s'est allié à Dijon (Côte-d'Or) le 7 juillet 1862 à Geneviève Emilie dite Marguerite Gaudelet née le 30 juin 1845 à Dijon et décédée le 8 septembre 1877 à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Marguerite Gaudelet est la fille de Jean Baptiste Gaudelet, propriétaire, et de Françoise dite Fanny Regneau. Elle lui a donné cinq enfants : 1° Claire Eiffel née le 19 août 1863 à Clichy (Hauts-de-Seine), décédée le 30 décembre 1934 à Paris 8è, alliée à Paris 17è le 25 février 1885 à Adolphe Salles (1858-1923), ingénieur civil des mines ; 2° Laure Eiffel née le 16 octobre 1864 à Clichy, décédée le 11 janvier 1958 à Paris 8è, alliée à Paris 17è le 14 mai 1884 à Maurice Le Grain (1857-1916), chef d'escadron d'artillerie ; 3° Edouard Eiffel né le 27 avril 1866 à Paris 8è, décédé à Bordeaux le 23 mars 1933, ingénieur, propriétaire viticole, allié à Bordeaux le 4 octobre 1897 à Marie Louise Bourgès (1875-1949) ; 4° Valentine Eiffel née le 25 février 1870 à Levallois-Perret, décédée le 9 juin 1966 à Paris 16è, alliée à Paris 17è le 31 janvier 1890 à Camille Piccioni (1859-1932), ministre plénipotentiaire ; et 5° Albert Eiffel né le 6 août 1873 à Levallois-Perret, décédé à Nice le 8 juillet 1941, ingénieur agronome, artiste peintre, allié à Nice le 6 juin 1941 à Lucie Delpué (1888-1977). Propriétaire du château Vacquey sur la commune de Sallebœuf (Gironde), Gustave Eiffel y séjournait régulièrement avec sa famille. Gustave Eiffel était aussi un habitué de Beaulieu, entre Nice et Monaco, où il effectuait de fréquents séjours dans sa propriété de la Pointe des Fourmis, dans la “ Villa Durandy ” qui a pris depuis le nom de “ Résidence Eiffel ”. Gustave Eiffel reçut la Légion d'honneur (Dossier AN-L0892060].

 

Concessionnaire des mines de houille.

Les parents de Gustave Eiffel ne sont pas très riches et ont trois enfants. La mère, Catherine Mélanie Monneuse (n° 3), a connu son mari quand celui-ci se trouve en garnison à Dijon. Très entreprenante, elle décide de se lancer dans le commerce de la houille et devient dépositaire pour Dijon des mines d'Epinac. La famille s'installe alors dans un certain confort. Gustave Eiffel eut deux sœurs : 1° Marie Boenickhausen-Eiffel née à Dijon le 4 novembre 1834, décédée le 28 mai 1901 à Paris 8è, alliée en premières noces à Dijon le 3 novembre 1852 à Armand Husson-Morel (1827-1871), minotier à Dole (Jura), puis trésorier à Bordeaux, mariée en secondes noces à Levallois-Perret le 8 février 1872 à Albert Léon Hénocque (1840-1902), docteur en médecine ; et 2° Laure Boenickhausen-Eiffel née le 23 mars 1836 à Dijon, décédée le 11 août 1864 à Clichy, alliée à Dijon le 23 octobre 1854 à Joseph Collin, négociant, directeur de fonderie, puis briquetier.

 

Les Boenickhausen de Eifel.

L'histoire débute avec Léo Henri Boenickhausen dit Eiffel (n° 32), maître d'école à Marmagen, près de Cologne en Allemagne, allié à Judith Schnorrenberg (n° 33). Gustave Eiffel descendait d'un émigré rhénan établi à Paris vers 1710, du nom de Boenickhausen auquel il avait adjoint celui de Eiffel, nom du pays “ Eifel ” en Allemagne dont il était originaire, plus facile à prononcer. Ce nom additionnel ne devint le seul patronyme légal de la famille par décret du 1er avril 1879. Son ascendance compte des tapissiers et des militaires.

La famille Eiffel est donc installée à Paris.

Jean René Boenickhausen dit Eiffel (n° 16) est décédé âgé de 75 ans le 7 janvier 1734 à saint Valéry sur Somme (Somme), il est sous-brigadier des fermes du Roi, et s'est allié à Paris par contrat le 30 avril 1711 à Marguerite Frédérique Lideriz (n° 17), fille de Charles Lideriz (n° 34), cocher du comte d'Armagnac, garde-suisse du duc de Gramont, et de Marguerite Bompain (n° 35). Veuve en 1764, Marguerite Frédérique Lideriz s'est alliée par contrat le 4 juillet 1734, puis religieusement à saint Sulpice le 6 suivant, à Jean Dosseur, bourgeois de Paris.  De son premier mariage, Marguerite Frédérique Lideriz (n° 17) a eu trois enfants : 1° Jean Pierre Boenickhausen-Eiffel (n° 8) ; 2° Marie Marguerite Boenickhausen-Eiffel inhumée dans la paroisse saint Roch de Paris le 8 décembre 1745, qui avait épousé à saint Sulpice Charles Louis Mion, compositeur ; 3° Catherine Suzanne Boenickhausen-Eiffel baptisée à saint Sulpice le 30 décembre 1730, alliée à sainte Marie Madeleine de la ville l'Evêque le 20 septembre 1758 à Arnould Neffgens dit cousin, marchand tailleur. De sa seconde union, elle donna naissance à Jean Alexandre Dosseur, bourgeois de Paris en 1764. Marguerite Frédérique Lideriz (n° 17) avait un frère Charles André Lideriz (1701-1759), tapissier ordinaire de la chambre de ma Dauphine.

 

Maître-tapissier et bourgeois de Paris.

Alexandre Boenickhausen-Eiffel (n° 4), maître tapissier comme son père qui fut un temps valet de chambre du marquis de Gouvernet, avait au moins deux frères et trois sœurs : 1° Charles Gervais Boenickhausen-Eiffel qui est cité dans deux actes notariés passés en 1771 et 1790 ; 2° Jean Baptiste Boenickhausen-Eiffel, bourgeois de Paris, baptisé dans l'église de saint Gervais de Paris le 7 juin 1749, décédé sans alliance le 16 juillet 1797 à Paris ; 3° Jeanne Marie Boenickhausen-Eiffel portée sur les fonds baptismaux de Saint Gervais le 17 avril 1754, décédée le 10 octobre 1804 sur le 7è arrondissement ancien de Paris, alliée en premières noces dans l'église de Saint Gervais de Paris le 12 avril 1779 à François Gabriel Lemoine, remariée au même lieu le 26 novembre 1783 à Robert Antoine Potin, bourgeois de Paris ; 4° Suzanne Henriette Boenickhausen-Eiffel baptisée à saint Eustache le 21 février 1762, morte avant 1790 ; et 5° Agathe Eugénie Boenickhausen-Eiffel, mineure en 1790.

François Alexandre Eiffel (n° 2) passa entre autres un acte notarié le 24 juin 1851 devant maître Eugène François Lavocat [Caran-MC-XLVII] avec un certain Jules Emile Denis. François Alexandre Eiffel (n° 2), avait une sœur Eugénie Henriette Boenickhausen-Eiffel née le 15 novembre 1799 sur le 5è arrondissement ancien de Paris, décédée le 19 juillet 1837 sur le 7è arrondissement ancien de Paris. Elle s'est alliée dans la paroisse Saint Gervais de Paris le 8 mai 1821 à Jean François Leroy, marchand parfumeur, fils de Philibert Pierre Leroy et de Marie Françoise Dumay.

 

Racines dans le Nord : les Monneuse, Tofflin et Lanthier.

Jean Baptiste Monneuse (n° 6) et Jeanne Peuriot (n° 7) eurent trois enfants, la première née avant leur union célébrée en 1799 à Dijon : 1° Catherine Monneuse née le 12 mai 1792 à Nuits-St-Georges (Côte-d'Or), décédée à Toulon (Var) le 7 janvier 1862, mariée en premières noces à Dijon le 14 avril 1817 à Philibert Menot (1775-1823), marchand chapelier, remariée à Dijon le 27 juillet 1830 à Jean Baptiste Mollerat (1772-1855) directeur de manufacture de produits chimiques ; 2° Catherine Mélanie Monneuse (n° 3) ; et 3° Bernard Gilles Monneuse né à Dijon le 21 décembre 1801 pharmacien à Gray (Haute-Saône).

Jean Baptiste Monneuse (n° 6) est un négociant en bois installé à Dijon ; sa région d'origine le Nord, plus particulièrement la commune de Maurois. Ses parents, Jean Charles Monneuse (n° 12) et Angélique Aldegonde Josèphe Tofflin (n° 13), se sont mariés le 4 janvier 1756 à Viesly (Nord). Le père est de Escaupont, la mère, de Wambaix ; ils sont tous deux décédés à Bavay.

Seule la famille Tofflin alias Taufflin trouve ses racines dans le Nord avec Philippe Tofflin (n° 208), ascendant de la huitième génération, censier d'Hasnon à Awoingt et époux de Marie Vilette (n° 209), et père de Pierre Tofflin (n° 104).

La famille Tofflin s'est alliée avec une autre famille du Nord, la famille Lanthier. Jean-François Tofflin (n° 26) a épousé Marie Aldegonde Lanthier (n° 27), native de Masnières (Nord).

 

Léon Lanthier, bourgeois d'Arras.

Marie Aldegonde Lanthier (n° 27) est née de Philippe Lanthier (n° 54), censier de Bracheux à Masnières, natif de Crèvecœur sur l'Escaut  (Nord) qui épousa en premières noces par contrat le 18 février 1692 Michelle Nourœux, puis en secondes noces Marie Josèphe Chauwin (n° 55), native de Sancourt, fille de Pierre Chauwin (n° 110), censier de Bouveneuil à Verchain (Nord) et de Jeanne Taquet (n° 111).

Guislain Lanthier (n° 108), censier de Bonabus à Crèvecœur dès 1677, et Catherine Clicquart (n° 109), fille de Pierre Clicquart (n° 218), censier de Bilhen à Trescault (Pas-de-Calais), et de Jeanne de Limal (n° 219) qui furent tous deux inhumés dans l'église de Crèvecœur. André Lanthier (n° 216), le père, censier de Bonabus épousa Marguerite Dupont (n° 217), L'ascendance se poursuit jusqu'à la treizième génération de Guislain Lanthier (n° 432), censier de la Bassecour de Vaucelles, en passant par Jean Lanthier (n° 864), censier de Bonavis puis de la Bassecour de Vaucelles, par autre Jean Lanthier (n° 1728), censier du chapitre de Cambrai à Ruyaulcourt (Pas-de-Calais), par autre Jean Lanthier (n° 3456), seigneur de Fermont à Billy, bourgeois d'Arras par relief en 1476, et pour finir par Léon Lanthier (n° 6912), seigneur de Fermont à Billy, bourgeois d'Arras, licencié es lois qui vivait en 1478.

 

Comment l'année 1889 marqua la fin de la carrière d'entrepreneur de Gustave Eiffel ?

Sorti de l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures en 1855, on lui confia très vite la charge de surveiller les travaux d'envergure comme le pont de chemin de fer de Bordeaux. Après avoir fait ses preuves, Gustave Eiffel s'installe à son compte en 1864 comme “ constructeur ”. Il va alors construire des ouvrages en tout genre de par le monde, le pont sur le Douro au Portugal, le viaduc de Gabarit dans le Cantal, la gare de Pest en Hongrie, la coupole de l'Observatoire de Nice, la structure de la Statue de la Liberté de Bartholdi à New York (1885), pour terminer par la Tour Eiffel.

La Tour Eiffel fut construite à l'occasion de l'Exposition Universelle de 1889 par la société Gustave Eiffel & Compagnie, entreprise spécialisée dans les charpentes métalliques. Les études furent réalisées en 1884 par Maurice Koechlin et Emile Nouguier, ingénieurs en charge du projet, avec le concourt de Stephen Sauvestre, architecte. Son exécution demanda deux ans, deux mois et 5 jours, de 1887 à 1889. En 1887, Gustave Eiffel a accepté de construire les écluses du canal de Panama, mais la mise en liquidation de la Compagnie du Canal le 4 février 1889 entraîna la ruine de 85.000 souscripteurs et l'inculpation de Gustave Eiffel pour escroquerie. Alors qu'il n'a rien à se reprocher, il est atteint dans son honneur, et Gustave Eiffel prend la décision en cette année 1889 où son œuvre culmine  de se retirer du monde des affaires. Durant cette retraite, Gustave Eiffel va consacrer le reste de sa vie à la recherche expérimentale comme des études sur la résistance de l'air, la collecte de données météorologiques, la radiotélégraphie et l'aérodynamisme (chute d'objets d'une grande hauteur).

 

Bibliographie :

“ Gustave Eiffel ” de Eric Deschodt. Pygmalion 2003.

“ A la découverte de leurs racines ” Joseph Valynseele et Denis Grando. ICC 1994.

“ Ils ont des racines en Nord. Gustave EIFFEL ”, article de Jean Doffe et Robert Roland.

 

Pour en savoir plus :

www.tour-eiffel.fr