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GéMagazine n°211 : Marcel Aymé

Janvier 2002

(1902-1967)

Marcel Aymé est né à Joigny en 1902, il aurait eu cent ans en mars prochain. Après une enfance campagnarde, Marcel Aymé vint à Paris dans les années 1925 où il exerça divers métiers dont celui de journaliste. Après le récit “ La Jument verte ” écrit en 1933, Marcel Aymé se consacra entièrement à l'écriture. Son œuvre est une peinture de mœurs ponctuée d'un langage populaire savoureux. Marcel Aymé s'est intéressé également au théâtre et bon nombre de ses récits furent adaptés au cinéma.

 

Des enfants doués pour les études.

Faustin Aymé (n°2) et Emma Monamy (n°3) eurent huit enfants. Les quatre premiers sont nés à Gray (Haute-Saône) où fut incorporé Faustin Aymé comme 2e classe le 13 novembre 1880 au 1er Régiment de Dragons : 1° Arthur Aymé né le 10 juillet1887 admis à la première partie du baccalauréat à tout juste quinze ans, lieutenant au 4e d'Infanterie, officier topographe, qui trouva la mort en Annam (ancien empire indochinois) le 28 juillet 1913 en se noyant dans la Sélanong ; 2° Camille Aymé fille jumelle née le 7 juillet 1888 entrée à l'Ecole Supérieure de Jeunes Filles qui réussit le concours d'entrée aux Ecoles normales de jeunes filles, mariée à Paul Muster le 7 septembre 1921 à Dole, décédée le 14 mai 1974 à Saint-Raphaël (Var), écrivit sous le pseudonyme de Laurence Duparc; 3° Maurice Aymé, jumeau, qui sera emporté par une méningite en novembre 1888 à Gray ; 4° Georges Aymé né le 27 décembre  1889 brillant élève sorti de Saint Cyr, lieutenant-colonel, breveté de l'Ecole de guerre, docteur en droit et Officier de la légion d'honneur qui termina sa carrière au grade de Général ; il épousa le 7 juillet 1931 à Paris 17e Alix Hava et mourut le 25 janvier 1950 à Paris 5e. Le 12e Hussards remplaça à Gray le 1er Dragons qui partit pour Lure (Haute-Saône) où naquit 5° Raymond Aymé né le 1er février 1892 qui fit de solides études, épousa en premières noces le 31 août 1915 à Paris 5e Rose Denise Viala, en deuxièmes noces le 6 septembre 1921 à Paris 10e Hermance Martinet, en troisièmes noces le 19 septembre 1936 à Paris 18e Luce Renée Demougeot, et décéda le 3 mai 1975 à Paris 19e. Puis en 1897 de nouveau c'est un déménagement et cette fois-ci pour Joigny (Yonne) où furent enregistrées la naissance de 6° Suzanne Aymé née le 21 février 1900 qui devint comme sa sœur aînée enseignante, alliée le 9 août 1928 à Paris 8e avec Edouard Muller, décédée le 15 novembre 1984 à Dole ; 7° celle Marcel Aymé né le 29 mars 1902, marié le 16 avril 1931 à Paris 18e avec Marie Antoinette Arnaud et 8° un enfant mort né qui coûta la vie à Emma Monamy.

 

Faustin Aymé : “ Le père Aymé ” comme on l'appelait à Reugny.

Faustin Aymé (n°2) né le 29 avril 1859 avait tout juste dix ans lorsque son père Jean François Aymé (n°4) meurt. Jean François Aymé laisse une veuve avec six enfants à élever. Anne Gray (n°5) a donné naissance à onze enfants dont cinq sont décédés en 1869, entre autres Zélie Aymé née le 7 novembre 1844 et décédée le 12 septembre 1846, Augustine Aymé née le 10 février 1863 et décédée le 12 septembre de la même année, et Pierre Aymé né en 1845 et mort à douze ans. Anne Gray épousera en secondes noces en 1876 Jean Pierre Pernin, cantonnier à Deschaux. Le fils aîné Claude Aymé restera à Deschaux tandis que Marie Hortense Aymé s'installera avec son époux Claude Gauthey, maréchal-ferrant à La Chassagne (Jura). C'est d'ailleurs à La Chassagne que se trouve Faustin Aymé comme apprenti maréchal-ferrant chez son beau-frère en 1876 avant de partir effectuer son tour de France qui l'amènera à Bordeaux ville où il fut recensé en 1879. C'est en tant que brigadier maître maréchal-ferrant que Faustin Aymé épouse le 18 février 1886 à Villers-Robert Emma Monamy (n°3) ; il obtint le grade de Maréchal des logis en 1892. Mis en retraite d'office le 29 avril 1902, Faustin Aymé fut réintégré en juin 1903 mais au 8e Régiment de Cuirassiers en garnison à Tours (Indre-et-Loir). Après la mort de sa femme survenue moins d'une année après leur installation à Tours, il trouva auprès de la loge du Grand Orient de France une nouvelle famille, fut initié en octobre 1904 et resta franc-maçon jusqu'à sa mort en 1947. Il avait mis les aînés en pension et avait confié ses deux plus jeunes enfants à leur grand-mère maternelle Marie Françoise Curie (n°7). Retraité de l'armée en 1909, Faustin Aymé trouva une place de régisseur à Reugny (Indre-et-Loir) au château de Launay dont le propriétaire était Victor Lefébure, conseiller général, emploi qu'il occupa jusqu'en 1940 année où il fut admis dans une maison de retraite à Ris-Orangis (Essonne). Agé de cinquante cinq ans, il fut mobilisé à Luçon (Vendée) en 1914 et survécut à la Grande Guerre.

 

Des origines franc-comtoises.

Tous les lieux d'origine sont situés dans le département du Jura, et sur deux arrondissements : Dole et Lons-le-Saulnier. La famille Aymé est commue depuis Philibert Aymé (n°64) qui s'allia avec Claudine Poivié alias Poirier (n°65). Un de leur fils Bonaventure Aymé (n°32) naquit le 11 février 1747 à Pleure, il s'y est éteint le 20 février 1810, après avoir épousé Jeanne Recouvreux (n°33) morte le 3 mars 1783 âgée de trente sept ans. Le 25 octobre 1775 fut baptisé leur fils Jean Aymé (n°16) à Pleure. Il y épousa le 5 mars 1794 Françoise Bertrand, native de Foulenay, et fille de Désiré Bertrand (n°34) et de Claude Françoise Thiébaud (n°35). Veuf Grégoire Aymé (n°8) épousa en secondes noces Pierrette Guillemin. Il avait eu de sa première épouse, Jeanne Bonnin (n°9) trois fils et plusieurs filles : Jean François Aymé l'aîné et grand-père paternel de Marcel Aymé, Jean Aymé et Pierre Aymé. Cultivateur, Grégoire Aymé signa un bail à ferme de deux pièces de terre situées sur le territoire de Villers-Robert par la famille de Vaulchier, seigneurs de Deschaux, en janvier 1856.

Veuf Jean Pierre Gay (n°10) se remaria avec Marie Coste. Il en fut de même de Marie Jeanne Richard (n°13) qui s'allia en secondes noces à Tassenières le 4 décembre 1844 à Laurent Jacquard né à Desnes (Jura) le 26 décembre 1817, tuilier comme son premier mari, fils de Philibert Jacquard et de Marie Guillaume. Françoise Lamarche (n°15) veuve aussi en premières noces convola en secondes le 14 juillet 1849, et ce à Villers-Robert avec Charles Gagneur né à Arbois (Jura) le 28 janvier 1822 et décédé à Séligney le 25 mars 1877, domestique puis cultivateur.

 

Maire de Villers-Robert de père en fils.

Auguste Monamy (n°6) était né le 22 juillet 1836 à Tassenières et avait épousé le 9 novembre 1858 à Villers-Robert Marie Françoise Curie (n°7). Auguste Monamy s'intéressa à la vie de sa commune : Villers-Robert ou Vlarouba, nom local de Villers-Robert. De 1865 à 1895, Auguste Monamy y fut conseiller municipal, puis maire d'octobre 1870 à février 18 71, et de février à avril 1872. De même il s'impliqua dans la vie de son canton et de son arrondissement puisqu'on le retrouve Délégué cantonal de 1885 à 1895 et Conseiller d'arrondissement de 1883 à 1895, élu cinq fois présidente cette assemblée. La famille d'Auguste Monamy et de Marie Françoise Curie fut nombreuse : 3 garçons et cinq filles. L'aîné, Arthur Monamy, né le 20 avril 1859 à Villers-Robert, lieutenant d'infanterie coloniale, fut tué en 1886 en Cochinchine. Le deuxième fils naquit le 30 septembre 1860 et s'éteignit le 8 octobre suivant. Puis vinrent : Alix Monamy qui reprit le moulin et fut maire de Villers-Robert comme son père - né le 18 octobre 1861 et décédé le 23 juillet 1944 il eut deux garçons Georges Monamy qui lui aussi reprit le moulin et André Monamy qui fit le tour du monde en tant qu'ingénieur ; Emma Monamy (n°3) ; Malte Monamy née en 1865 ; Cécile Monamy née en 1871 épouse Girardon qui eut deux filles Jeanne Girardon et Renée Girardon , cette dernière bibliothécaire du Conservatoire de Paris puis à la Faculté de médecine de Montpellier ; Céline Monamy née en 1873 ; et Léa Monamy née le 30 mars 1876 et décédée le 17 avril 1935, alliée le 28 août 1902 avec Pierre Cretin, employé de commerce. Léa Monamy et Pierre Cretin ont pris en charge les mineurs Aymé à la mort de leurs grands-parents maternels.

 

Ils ont bénéficié de la généralisation de l'instruction publique.

La mère de Marcel Aymé est décédée alors qu'il était à peine âgé de plus de deux ans. Toutefois l'espérance de vie des trois premières générations tourne autour de 65 ans. 25 décès sur quarante trois ont eu lieu avant 60 ans.

Issu d'un milieu paysan, cultivateurs ou laboureurs, les représentants des familles Aymé et Monamy ont profiter de la généralisation de l'instruction publique pour entreprendre une ascension sociale qui leur a permis d'accéder aux classes moyennes ou supérieures. Il faut dire toutefois que les parents tout comme les enfants parlaient français et non patois comme c'était l'usage à l'époque. A l'instar de certains qui grâce à l'armée ont fait des carrières brillantes. Du côté maternel nous avons une longue tradition de tuiliers. Marcel Aymé, lui, sera écrivain. Auguste Monamy (n°6) était anticlérical, et Marcel Aymé ne sera baptisé qu'après la mort de son grand-père maternel à Dôle le 8 mai 1910.

 

Bibliographie :

“ A la découverte de leurs racines ” Joseph Valynseele et Denis Grando. Première série ICC1988.

“ Marcel Aymé un honnête homme ” Michel Lécureur. Les Belles Lettres / Archimbaud 1997.

“ Aymé ” Pol Vandromme. La Bibliothèque Idéale. Gallimard.