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GéMagazine n°196 : Charles Trenet

Septembre 2000

"Le fou chantant"

Charles Trenet est né le 18 mai 1913 à Narbonne. Interprète de plus de 350 chansons, il est l'auteur de plus d'une centaine d'entre elles. Ses études se sont déroulées au Collège de Béziers, puis au Lycée de Perpignan. Sa carrière a débuté comme accessoiriste et régisseur de cinéma. C'est avec Johny Hess qu'il entama son premier tour de chant, qu'il prolongea seul. On le trouve devant les caméras comme interprète de plusieurs films. Son talent l'amène tout naturellement à écrire quelques romans. En 1979, il a reçu le Grand prix national des Arts et des Lettres pour ses chansons.

Cette étude a été rendue possible grâce aux recherches effectuées par Joseph Valynseele et Denis Grando, résultats qui figurent dans "A la découverte de leurs racines", et dans l'ouvrage de Luc Antonini paru à compte d'auteur "Un parfum de Sud".

 

Rhône-Alpes et Languedoc-Roussillon.

Les origines géographiques sont localisées pour les familles Trenet et Liant dans la région Rhône-Alpes: trois sont natifs de Lyon - Charles Trenet (n°16), Jeanne Adrienne Rivoire (n°17) et Thérèse Gandy (n°19) - , et un, de Villeurbanne - Joseph Liant (n°18) - . Toutes les autres branches ont leur berceau dans la région Languedoc-Roussillon. Trois départements sur les cinq qui constituent cette région : les Pyrénées-Orientales, l'Aude et l'Hérault. Les familles Pélissier et Saulère alias Solère sont localisées à Latour-de-France et à Ille-sur-Têt, dans les arrondissements de Perpignan et de Prades dans les Pyrénées-Orientales. Les familles Caussat et Robert sont narbonnaises. Quant aux familles Marcouire, Villebrun, Gras, Sicard et Cazals, elles sont circonscrites dans l'arrondissement de Béziers, à l'exception de la famille Chauvain, que l'on trouve dans l'arrondissement de Montpellier.

 

Deux frères et une soeur.

Charles Trenet est resté célibataire. Le mariage de ses parents fut dissous en 1919 laissant la garde des deux enfants nés de cette union, Antoine et Charles Trenet, à leur mère. Antoine Trenet (1909-1969) fut clerc de notaire, puis exploitant agricole. Leur père, Lucien Trenet (n°2), remarié le 15 septembre 1927 à Perpignan avec Françoise Rosine Prats (1900-1992), d'origine espagnole, eut deux autres enfants de cette seconde union : 1° Claudius dit Claude Trenet et Lucienne Trenet, tous deux nés à Perpignan, le premier en 1927, et la seconde, en 1932. Claudius dit Claude Trenet, fut artiste lyrique, pianiste et compositeur, avant de reprendre le commerce de produits catalans ouvert par sa mère à Paris. Quant à Marie Louise Caussat (n°3), elle n'eut pas d'autre enfant de l'union qu'elle contracta le  11 août 1921 à Narbonne avec Benoît Philippe Weinfeld (1889-1965), auteur dramatique, scénariste et metteur en scène sous le pseudonyme de Benno Vigny. Elle publia en collaboration avec son fils, Charles Trenet "Mes jeunes années, racontées par ma mère et moi".

 

Les Trenet à Lyon.

L'ancêtre direct le plus lointain connu est Laurent Trenet (n°64) qui s'allia avec Agathe Peisson (n°65) à Lyon. Leur fils, Jean Trenet (n°32)  était charpentier à Lyon ; c'est dans la paroisse de Sainte-Croix qu'il épousa le 12 janvier 1762 Madeleine Meunier (n°33), fille de Jean Etienne Meunier (n°66) et de Jeanne Michaud (n°67). Charles Trenet (n°16), premier du nom, vit le jour à Lyon le 28 décembre 1846 ; comme son père, il devint charpentier à Lyon où il épousa le 28 décembre 1803 Jeanne Adrienne Rivoire (n°17), faiseuse de cordonnette, elle-même fille d'un tireur d'or, Jacques Rivoire (n°34) et de Benoîte Rochan (n°35). Mariés en 1803, il leur naît un fils, Etienne Trenet (n°8), le 21 novembre 1807 à Lyon. Ce dernier, installé comme marchand de vins à Lyon, y épousa en premières noces le 22 juillet 1837 Jeanne Liant (n°9) qui s'éteindra à Alger (Algérie) en 1853. Veuf, Etienne Trenet (n°8) s'allia en secondes noces avec Marie Desgranges. De la première union sont nés au moins deux garçons : 1° Joseph Trenet né le 8 juin 1840 à Lyon, qui s'y maria le 11 septembre 1869 avec Marie Laurence Pernot, fille de Jacques Pernot et de Antoinette Desgranges, qui continue par la descendance de leur unique fille, Marie Trenet épouse de Maurice Laigre de Grainville ; et 2° Claudius Trenet (n°4), architecte à qui nous devons, entre autres le bâtiment de la banque de France de Perpignan.

 

Paul Pélissier, instituteur.

Paul Pelissier (n°10) fut instituteur public à Amélie-les-Bains - arrondissement de Céret, canton de Arles-sur-Tech - de 1847 à 1850, à Saint-Jean-Pla-de-Corts - arrondissement de Céret, canton de Céret - de 1850 à 1853, période durant laquelle il vit le décès de son épouse, Marie Giralt (n°11) décédée le 13 octobre 1852. Il sera ensuite en poste de 1853 à 1859 à Boule-d'Amont - arrondissement de Prades, canton de Vinça. Devenu instituteur libre, il s'installa à Latour-de-France de 1859 à 1862, puis à Estagel - arrondissement de Perpignan, canton de Latour-de-France - à partir de 1862. Veuf depuis le 13 octobre 1852, il épousa à Céret le 11 janvier 1853 Thérèse Cattla, native de Saint-Génis-des-Fontaines - arrondissement de Céret, canton de Argelès-sur-mer - fille de Joseph Cattla et de Marguerite Astich. Paul Pélissier (n°10) est le fils de François Pélissier (n°20), maçon-couvreur, et de Espérance Saulère alias Solère (n°21), fille de Gaudérique Solère (n°42) et de Françoise Pocabel (n°43).

 

De cordonnier à coiffeur.

La famille Caussat remonte à Raymond (n°48), premier du nom, cordonnier à Narbonne où il avait épousé Hélène Puiburque (n°49). Leur fils, autre Raymond Caussat (n°24), a vu le jour à Narbonne le 18 juin 1772. Veuf de Louise Durant, il avait épousé le 8 février 1799 Véronique Marcouire (n°25), fille de Joseph Marcouire (n°50) et de Madeleine Tarbouriech (n°51).

Après deux générations de cordonniers, Raymond Caussat (n°12), troisième du nom, est devenu coiffeur à Narbonne. Marié le 15 novembre 1843 à Louise Villebrun (n°13), il lui est né un petit garçon, Augsutin Caussat (n°6).

Augustin Caussat (n°6), négociant en bois, fabriquait des tonneaux ; il épousa en premières noces le 27 décembre 1884 à Narbonne Marie Anne Gras. Cette dernière s'éteignit le 21 septembre 1918. Veuf, Augustin Caussat (n°6) se remaria le 7 octobre 1919 à Encausse-les-Thermes - arrondissement de Saint-Gaudens, canton de Aspet (Haute-Garonne) - avec Marie Jeanne Viguié (1871-1960), fille d'Aristide Viguié et de Marie Galdots.

 

Les familles alliées.

La famille Liant débute avec Louis Liant (n°36), cultivateur à Villeurbanne à la fin du XVIIIème siècle, épousa une demoiselle Bouchard. Leur fils, Joseph Liant (n°18), natif de Villeurbanne et décédé à Lyon, a épousé le 17 décembre 1817 Thérèse Gandy (n°19), fille de Claude Gandy (n°38). Fabricant de tulle, puis cabaretier, Claude Gandy (n°38) est né dans les années 1768 à Feyzin - arrondissement de Lyon, canton de Saint-Simphorien-d'Ozon - .

Baptiste Villebrun (n°52) est le premier représentant de cette famille; cultivateur à Vieussan, dans l'Hérault ; il s'est allié avec Françoise Cairol (n°53). Pierre Villebrun (n°26) a vu le jour dans les années 1780. Installé comme boulanger à Narbonne, il y épousa le 27 novembre 1805 Marguerite Robert (n°27), fille d'un marchand, Henri Robert (n°54) et de Marie Alengri (n°55). Veuf en 1821, il épousa en secondes noces le 12 septembre 1827 à Mailhac - Arrondissement de Narbonne, canton de Ginestas - avec Marie Brocard, fille d'un maçon, Jacques Brocard et de Elisabeth Moulins.

La famille Chauvain est localisée à Sète. André Chauvain (n°60) y est poissonnier ; il est allié avec Anne Lavaivre (n°61). Leur fils, Jean Baptiste Chauvain (n°60) y est né le 28 octobre 1797; il fut successivement cuisinier, charcutier et teinturier. Il épousa le 11 janvier 1836 une fille de Béziers, Claire Catherine Cazals, qui n'eut que le temps de lui donner une petite fille. Marie Chauvain (n°15) est née le 3 juillet 1838, Claire Catherine Cazals (n°31) s'éteint le 2 août suivant. Jean Cazals (n°62), cordonnier à Béziers, y était décédé le 7 août 1833, laissant une veuve Jeanne Arual (n°63).

 

Espérance de vie: une forte progression.

Une espérance de vie élevée puisqu'elle dépasse 86 ans à la deuxième génération. Une progression qui gagne plus ou moins dix ans entre les générations : de 53 ans à 62 ans de la cinquième à la quatrième, de 62 ans à 73 ans de la quatrième à la troisième génération, de 73 ans à 86 ans, de la troisième génération à la deuxième. La moitié des décès répertoriés ont eu lieu avant 60 ans : 2 décès d'hommes - Joseph Liant (n°18) et Fréféric Gras (n°28) - , et 5 décès de femmes - Marie-Anne Gras (n°7), Jeanne Liant (n°9), Jeanne Adrienne Rivoire (n°17), Marguerite Robert (n°27) et Claire Catherine Cazals (n°31) - , dont quatre sont survenus avant 35 ans : n°9, n°17, n°28 et n°31. Toutefois, la majorité des personnes ont trépassé entre 65 et 84 ans - onze décès sur vingt.

 

Un monde d'artisans.

Les ancêtres de Charles Trenet ont été charpentiers, cordonniers et charrons, et ce, de père en fils: Jean et Charles Trenet (n°32 et 16), Raymond et autre Raymond Caussat (n°48 et 24), et Jean et Frédéric Gras (n°56 et 28). Joseph Liant (n°18), fabricant de tulle, épousa la fille d'un autre fabricant de tulle, Claude Gandy (n°38); il devint ensuite marchand de vins alors que son beau-père fut cabaretier.

La fille de Paul Pelissier (n°10), instituteur, fils de maçon-couvreur, petit-fils d'un brassier, Célestine Pelisssier (n°5) épousa un notaire, Lucien Trenet (n°2), lui-même fils d'un architecte, Claudius Trenet (n°4). En somme, peu de cultivateurs, des artisans en majorité et des marchands.

 

Bibliographie:

"A la découverte de leurs racines" de Joseph Valynseele et Denis Grando. Généalogies de 80 célébrités - seconde série - ICC 1994.

"Un parfum de Sud" de Luc Antonini et Magali Aillaud. Chez l'Auteur 1996.