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GéMagazine n°195 : Jacques Demy

Juillet-Août 2000

Cinéaste - Palme d'or au Festival de Cannes 1964

Il y a dix ans disparaissait Jacques Demy, cinéaste. Le festival de Cannes vient de fermer ses portes, et il nous semble important de rendre ce modeste hommage à ce cinéaste trop tôt disparu. Après des études au collège technique et à l'Ecole des beaux-arts de Nantes, Jacques Demy est entré à l'Ecole nationale de photographie et de cinématographie. Réalisateur de courts métrages dont le "Sabotier du Val-de-Loire", et de longs métrages dont "les Parapluies de Cherbourg" et "les Demoiselles de Rochefort", il reçut le prix Louis Delluc, la Palme d'or du Festival de Cannes et le prix Meliès en 1964. Son épouse, Agnès Varda, elle-même auteur de films, est native de Ixelles en Belgique. Elle reçut le prix Meliès, le prix Louis Delluc, est chevalier de la Légion d'honneur et officier des Arts et des Lettres. Elle lui a donné  un fils, Mathieu.

 

Les pays de Loire.

Les différents berceaux des ancêtres de Jacques Demy sont concentrés essentiellement dans la région des Pays de Loire, avec une très large majorité d'entre eux dans le département de la Loire Atlantique. Une région, deux départements, trois arrondissements et huit cantons, des chiffres qui sont le reflet même du rassemblement des lieux d'origine des seize quartiers de l'ascendance de Jacques Demy.

La famille Ménard est originaire, semble-t-il, de Le Puy Saint Bonnet, commune qui dépendait alors du département des Deux-Sèvres, ce qui élargirait les origines à la région Poitou-Charentes. Mais la commune de Le Puy Saint Bonnet a été rattachée au département du Maine-et-Loire en 1973, département qui fait partie de la région Pays de Loire, ce qui nous ramène à une seule région d'origine.

 

Sept générations de laboureurs à Sévérac.

La famille Demy ou Demi est connue depuis un certain Jan Demy (ancêtre n°512) né dans les années 1645 à Sévérac. C'est comme laboureur qu'il y décède le 25 septembre 1700 âgé de 55 ans environ. Il avait épousé dans les années 1672 au même lieu Louise Joubier, fille de Jan Joubier et de Jacquette Richard.

Sept générations de laboureurs, du village de Malagué au village de Beuillac, en passant par le village de la Cheminais, vont ainsi se succéder dans cette petite paroisse de Sévérac. Philippe Demy (n°256) qui suit fut baptisé le 3 novembre 1679. Il a 22 ans quand il épouse Thérèse Roux, elle-même native de Sévérac, et fille de Jacques Roux et de Perrine Mabon. Leur fils prénommé Antoine [Demy] (n°128) s'installe au village de Malagué où il décède le 17 mai 1785, âgé de 84 ans, et veuf depuis l'année 1758 de Elisabeth Loyseau, fille de Jan Loyseau et de Janne Guiho.

Vont suivre trois Jean Demy; le premier du nom est né le 29 avril 1745, il s'est éteint âgé de 39 ans; s'étant allié le 17 février 1778 avec Marie Le Lièvre (n°65), fille de Jean Le Lièvre et de Françoise Guillet, celle-ci lui donna au moins un fils. Jean Demy (n°32), deuxième du nom, est le premier né du couple précédent qui vit le jour le 25 août 1779; il fut laboureur au village de la Cheminais. Son mariage fut célébré pendant la période révolutionnaire, le 29 messidor de l'an XI, correspondant au 18 juillet 1801, avec Renée Toupel, fille de Olivier Toupel et Julienne Getin. Le troisième du nom est l'ascendant n°16 qui épousa Louise Houis.

 

Une seconde famille Demy de Sévérac.

Le patronyme Demy apparaît une seconde fois avec Jeanne Demy (n°9). Cette seconde famille Demy est aussi installée à Sévérac, mais n'a pas d'ancêtre commun avec la précédente famille Demy, et ce en l'état actuel des recherches. Le premier maillon connu est Jan dit le jeune Demy (n°288) qui naît dans les années 1655 à Sévérac. Mort le 14 avril 1719, il avait épousé à Sévérac le 15 septembre 1686 Janne Marchand (n°289).

Leur fils, Julien Demy (n°144) est né et décédé au même lieu respectivement le 14 août 1687 et le 28 février 1735. Son épouse, Janne Bellavoir (n°145), fille de Pierre Bellavoir et de Guillemette Crete, a juste quelques mois de moins puisqu'elle est née au mois de décembre 1687; elle lui a survécu dix huit années pour s'éteindre le 5 octobre 1753. Leur mariage fut célébré le 19 février 1713. Leur fils, Jacques Demy (n°72) a vu l e jour le 12 décembre 1725; il s'éteignit en l'an V (1797). Marié le 31 août 1769 avec Renée Morand, fille de Guy Morand et de Anne Le Nüe, la naissance d'un garçon suivra  le 19 mai 1770, il fut prénommé Antoine. Antoine Demy (n°36) a épousé le 30 novembre 1800 Laurence Lopion; elle mourut le 19 novembre 1833, lui le 30 décembre 1836; ce sont les parents de Ollivier Demy (n°18).

 

Les Viaud de Malville et de Montbert.

Le patronyme Viaud apparaît à la fois dans la branche paternelle, avec Magdelaine Viaud (n°83) et, dans la branche maternelle, avec Adèle Marie Esther Viaud (n°7).

Magdelaine Viaud (n°83) est l'épouse de Guillaume Tessier, dont Marie Tessier (n°41). Magdelaine Viaud (n°83) est née à Malville le 26 mai 1731, elle y est décédée le 25 janvier 1774. Fille de Pierre Viaud alias Viau (n°166) et de Isabelle Davy (n°167), sa descendance porte le nom de Taugain, du nom de l'époux de sa fille, Guillaume Taugain (n°40), et se continue par Mélanie Marie Taugain (n°5).

Du côté de la grand-mère maternelle de Jacques Demy, Adèle Marie Esther Viaud (n°7) descend à la sixième génération de Jean Viaud (n°56) et de Marie dite Renée Suteau, tous deux cultivateurs au village de Geneston à Montbert. Malville et Montbert sont dans le département de la Loire-Atlantique, sur deux arrondissements, mais il n'y a pas de lien apparent entre les deux familles.

Du côté paternel, la recherche dévoile une autre porteuse du patronyme Viau, Catherine Viau (n°163), fille de Guillaume Viau (n°326) et de Barbe Brizai (n°327) tous deux de Malville. Celle-ci épousa le 21 novembre 1741 à Malville Nicolas Pelard (n°162), dont Perrinne Pelard (n°81) née le 21 février 1743. Cette dernière s'allia le 7 octobre 1760 à Malville avec Jean Taugain (n°80); ils furent les parents de Guillaume Taugain (n°40), futur époux de Marie Tessier (n°41), dont on parle plus haut.

 

Un grand-oncle mort pour la France.

Adèle Marie Esther Viaud (n°7) est née dans le village de Geneston dépendant de la commune de Montbert. Son décès fut enregistré à Nantes où elle demeurait au 22 rue Foué, et ce, sur la déclaration de son gendre, Raymond Demy (n°2) alors âgé de 50 ans, garagiste 9 allée des Tanneurs. Son mariage eut lieu à Montbert, commune d'où était originaire son époux, Louis Eugène Marie Leduc (n°6); les futurs étaient accompagnés de Marcel Viaud, cordonnier à Geneston, frère de l'épouse, de Ernest Lemasle et Stanislas Lemole, tous menuisiers et cousins germains de l'épouse, et de Léon Leduc, maçon, et frère de l'époux. Ce dernier, Léon Pierre Louis dit Léon Leduc, de trois ans plus jeune que son frère, est mort pour la France; soldat de deuxième classe au 147ème Régiment d'Infanterie, 3ème bataillon, 10ème compagnie, il fut tué au champ de bataille le 3 juillet 1915 à Eparges, dans la Meuse.

 

De Brechet à Brechet.

Lors du mariage célébré le 13 octobre 1879 à Touvois, union entre François Louis Leduc (n°12) et Rosalie Bechet (n°13), le nom de l'épouse est bien dit et orthographié Bechet. Rosalie Bechet (n°13) a alors 22 ans, son père, Jacques Bechet (n°26), est décédé depuis le 14 décembre 1875 au même lieu, et la future est accompagnée de sa mère, Aimée Rosalie Gautier (n°27) et d'un oncle paternel, François Bechet, âgé de 43 ans, et qualifié de cultivateur à la Guerbilière, commune de Touvois. Il n'y a pas de doute quant à l'orthographe du nom. L'acte de naissance, événement qui eut lieu le 15 avril 1857, et l'acte de décès du 9 juillet 1923, ont bien été dressés au nom de Bechet. Par contre l'acte de décès rédigé le 15 décembre 1875 aussi à Touvois relatant la mort de Jacques Brechet (n°26), décédé du 14, donne comme patronyme Brechet et non Bechet; les parents du défunt sont "feus Brechet Jacques et Marie Biron". Il en est d'ailleurs de même dans l'acte de mariage du 4 juillet 1853 entre Jacques Brechet (n°26) et Rosalie Aimée Gautier (n°27); en effet, Jacques Brechet (n°26) âgé alors d'une vingtaine d'années, et originaire de Falleron en Vendée. Il semble donc qu'il y ait eu l'abstraction du R entre la quatrième et la troisième génération.

 

Alliances entre cousins.

Marie Anne Guillard (n°139) fut l'épouse d'Olivier Rousseau (n°138), dont elle eut une fille Marie Rousseau (n°69) - née le 13 juillet 1740 à Sévérac, marié le 16 juin 1761 avec François Houis (n°68) dont au moins un fils, Guillaume Houis né le 20 octobre 1763 - .

Julien Guillard (n°140) qui épousa Janne Richard dont il eut un fils Jean Guillard (n°70) - né à sévérac le 30 juillet 1744, y est décédé le 30 nivose an VI ou le 19 janvier 1798, marié le 24 février 1767 avec Julienne Richard (n°71) dont il eut au moins une fille Françoise Guillard (n°35) née le 23 septembre 1778 qui épousa le 30 pluviose an II ou le 18 février 1794 Guillaume Houis (n°34) - .

Julien Guillard (n°140) et Marie Anne Guillard (n°139) sont les enfants  de Jan Guillard (n°278 et n°280) et de Marie Allaire (n°279 et n°281) de Sévérac, et petit-fils du côté paternel de Jan Guillard (n°556 et n°560) et de Janne Guihot (n°557 et n°561).

La mère de Jean Guillard (n°70) est Janne Richard (n°141). Jean Guillard (n°70) a lui-même épousé une demoiselle Richard (n°71), sa cousine germaine, fille de Jan Richard (n°142) et de Victoire Marchand (n°143). Janne Richard (n°141), née le 8 novembre 1710, et Jan Richard (n°142), né le 13 février 1699, sont tous deux frère et soeur, et enfants de Guillaume Richard (n°282 et n°284) et de Janne Rousseau (n°283 et 285), et petits-enfants du côté maternel de Jacques Rousseau et de Ambroise Mesnager.

 

Commune rattachée au Maine-et-Loire.

Céline Marie dite Marcelline Ménard (n°29) a vu le jour le 12 juillet 1822 à Nantes. Ses parents, Jean dit Charles Ménard (n°58) et Anne Mecheneau, s'y étaient mariés le 9 février 1808.  Jean dit Charles Ménard (n°58), qui n'est alors prénommé que Jean, exerce sa profession de tisserand à Nantes (troisième section). Orphelins de père et de mère à cette époque - François Ménard (n°116) et Renée Dunand (n°117) sont en effet décédés" - , il est né au Puy Saint Bonnet, dans les Deux-Sèvres, le 2 août 1775. Cette commune du Puy Saint Bonnet fut rattachée en 1973 au département du Maine-et-Loire, et est sur l'arrondissement de Cholet. On le trouve sous le prénom de Charles lors de la rédaction de l'acte de décès de sa fille le 12 octobre 1894; la déclaration fut faite par Pierre Viaud - il s'agit sûrement de Pierre René Viaud (n°14) - , son petit-fils, et par Ernest Lemosle.

 

Décès prématuré.

Jacques Demy est décédé prématurément; il avait 59 ans. Une espérance de vie qui est restée stable de la sixième à la troisième génération, puisqu'elle oscille entre 64 et 66 ans, et qui culmine à la seconde génération avec un peu plus de 75 ans. En ne prenant que  les cinq générations, cinq décès d'hommes sur seize ont eu lieu avant 60 ans, pour quatre décès de femmes sur quinze, soit une certaine égalité, équilibre qui se confirme puisque nous comptons six décès d'hommes et six décès de femmes entre 65 et 74 ans, trois décès entre 75 et 84 ans, et deux décès entre 85 et 94 ans. Aucun décès n'est survenu avant 35 ans.

 

La mobilité sociale.

Sept générations de laboureurs pour la famille Demy; famille qui en quittant la commune de Sévérac pour s'installer à Pontchâteau, a quitté le travail de la terre. La mère de Jacques Demy exerçait la profession de coiffeuse. Fille d'un bourrelier et d'une lingère, Marie Louise Leduc (n°3) a épousé un garagiste mécanicien. Les Leduc remontent à un cultivateur - Pierre Leduc (n°48) - dont les descendants en ligne directe furent cantonnier - François Leduc (n°24) - maçon - Louis François Leduc (n°12) - puis bourrelier - Louis Eugène Marie Leduc (n°6) - . Il faut noter toutefois que les femmes sont qualifiées de cultivatrices - Jeanne Picard (n°51), Marie Anne Biton (n°55), Marie Cormier (n°25) et Rosalie Aimée Gautier (n°27) - et de cordonnière - Marcelline Ménard (n°29). à l'instar de leurs maris. Rosalie Adélaïde Bechet (n°13) fut sage-femme à Montbert. Un monde rural où l'artisan occupe une petite place.

 

Sources:

Ascendance de Jacques Demy - branche paternelle - de Madeleine Bertaud, née Demy, Michel Biry, Jean Claude Brosseau et Geneviève Demy, née Steib.

Archives de la Loire-Atlantique - Etat civil de La Planche; Montbert; Nantes; Touvois; Le Loroux-Bottereau; La Boissière du Doré; Vieillevigne. Recherches effectuées par Marie-Hélène Leray, généalogiste, 3 impasse du Niger 44800 Saint-Herblain.

 

Remerciements:

Centre Généalogique de L'Ouest - 2 place de la République 44200 Nantes.

Patricia Truffaut.