Logo

GéMagazine n°190 : Jules Verne

Février 2000

Premier écrivain de science-fiction

Jules Verne écrivit ses romans à bord de son petit yacht de 8 tonneaux "le St Michel". Il pressentit la navigation sous-marine et aérienne, l'astronautique, le téléphone, le phonographe. Jules Verne a fait naître des générations d'ingénieurs, de mécaniciens et d'explorateurs.

Ecrivain français né à Nantes en 1828, Jules Verne est mort à Amiens en 1905. Romancier à l'imagination féconde au service de la science, son esprit est qualifié d'inventif au-delà, pensait-on alors, du vraisemblable. Personne ne soupçonnait qu'avec lui naissait la science-fiction, et que les plupart de ses intuitions se confirmeraient. Voyages extraordinaires dans le temps et dans l'espace, périples intersidéraux et descente dans les abîmes! Qu'aurait-il écrit en l'an 2000? Qu'aurait été pour lui le troisième millénaire? Que lui aurait-il inspiré?

 

Des origines géographiques éparpillées.

Pour les huit individus de la quatrième génération, nous comptons sept régions différentes: la famille Verne en Rhône-Alpes, les familles Gallet et Prévost, à Paris et en Ile-de-France, la famille Semilliard, en Champagne-Ardenne, la famille Allotte de La Fuye, en Poitou-Charentes, la famille Cormier, en Pays de Loire, la famille Guillochet, en Basse-Normandie, et la famille Rebuchet, en Bretagne. A la cinquième génération, la famille Goujon est localisée dans la région Centre, portant ainsi à huit le nombre de régions représentées.

A la troisième génération, les familles Verne-Prévost et Allotte de La Fuye-Guillochet de la Perrière, sont installées respectivement, la première en Seine&Marne, et la seconde, à Nantes. Le mariage des parents de Jules Verne fut célébré à Nantes, et c'est à Nantes que vit le jour, notre cujus.

Des origines, somme toute, bien éparpillées, des histoires familiales, de ce fait, toutes bien différentes, conditions qui ont sûrement fait entrevoir des horizons bien différents à un enfant comme Jules Verne.

 

Héraut d'armes en Lyonnais.

Mathieu Verne (n°32), était marchand et bourgeois de Lyon, avant de s'installer à Givors, dans l'arrondissement de Lyon. Sa descendance, Fleury Verne (n°16) et autre Mathieu Verne, tous deux fils de Claire Tardy de Montbel (n°33), ont eu postérité. Le premier est l'ascendant de Jules Verne. Le second, né à St-Genest-Malifaux - arrondissement de St-Etienne (département de la Loire), fut héraut d'armes en Lyonnais à la suite de son oncle paternel, Guillaume Verne. Il eut au moins un fils, Etienne Fleury Verne qui occupa la même charge à la suite de son père.

La femme de Fleury Verne (n°16), Catherine Tessier (n°17), fut appelée dans certains actes Lacroix Tancin dite Delhorme, à cause de sa mère, Marie Delorme de Tensin alias Tancin (n°35). Veuve en 1734, elle épousa en secondes noces, paroisse St-Paul à Paris, le 9 juillet 1743 Claude Chiquet de Champrenard, lui-même né à Lyon le 24 septembre 1703, et qui décéda à Paris le 15 décembre 1766, laissant ainsi sa compagne veuve pour la seconde fois.

Claude Chiquet de Champrenard était conseiller secrétaire du roi et écuyer. Son père, Jean Chiquet de Champrenard, était bourgeois de Lyon, mais aussi conseiller secrétaire du roi et fermier des messageries de Bourgogne.

 

Des bourgeois de Paris.

La famille Gallet qui fut étudiée au "Recueil généalogique de la bourgeoisie ancienne" d'André Delavenne, commence avec Antoine Gallet (n°36), marchand potier d'étain, qualifié de "bourgeois de Paris". Veuf en premières noces de Marie Cellot (n°37) dont il eut Etienne Gallet (n°18), il épousa en secondes noces Marie Marthe Cleret qui lui donna onze enfants.

Parmi cette descendance nombreuse, on compte un guillotiné, Etienne François Gallet, puis Gallet de Santerre, né à Paris, paroisse St-Merry le 19 août 1751, et guillotiné avec 53 autres personnes, barrière du trône à Paris, le 23 juillet 1794, ou selon le calendrier républicain, le 5 thermidor de l'an 2.

 

Morte des suites des couches.

Jean Baptiste Prévost (n°40), procureur au bailliage de Provins, est aussi maire et marguillier dans la même ville. Natif de Provins, où il a vu le jour le 8 octobre 1666, il y fut inhumé sur la paroisse Ste-Croix le 7 aoû 1741, un peu moins de trois mois après le décès de son épouse, Catherine Bavat (n°41), morte le 16 mai de la même année.

La naissance de Jean Jacques Prévost (n°10), enregistrée le 2 novembre de l'année 1728, fut suivie par le décès de Catherine Thomé (n°21), sa mère; elle n'était âgée que de 27 ans! Son époux, Jean François Prévost (n°20), avocat en parlement et notaire à Provins, lui a survécu de nombreuses années, mais n'a pu assisté au second mariage de son fils, Jean Jacques Prévost (n°10), avec Mathie Semilliard (n°11). Leur union fut, en effet, célébrée à Troyes, paroisse St-Jean, le 20 août 1763; l'époux est dit alors "veuf en premières noces de Renée Cottin", son père, Jean François Prévost (n°20), n'est plus depuis le mois de février.

 

Orphelin de mère à un an.

Le plus ancien ancêtre de la famille Semilliard est Nicolas Semilliard (n°88) qui s'allia avec Marie Odochon (n°89). Leur fils, François Semilliard (n°44) fut baptisé dans l'église St-Rémi à Troyes le 21 novembre 1662. Il épousa, à peine âgé de 21 ans, à Troyes, Bonaventure Le Rouge (n°45). Marchand et bourgeois de Troyes, il fut aussi procureur du Syndic de la paroisse St-Pantaléon. Un de ses fils, Jacques Semilliard (n°22), vit le jour le 25 septembre 1694. A peine eut-il atteint un an, que sa mère s'éteignit; Bonaventure Le Rouge est décédée le 1er octobre 1695.

 

La postérité de Jules Verne.

Jules Verne épousa à Paris, 3ème arrondissement ancien, le 10 janvier 1857, une jeune veuve, Honorine Deviane, qui lui donna un fils uniquement. De son premier époux, Auguste Morel, décédé le 5 juillet 1855 à Doullens (Somme), Honorine Deviane avait eu deux filles, Valentine et Suzanne Morel.

Le fils, Michel Verne qui vit le jour à Paris 10è le 3 août 1861, fut écrivain, achevant plusieurs oeuvres de son père, cinéaste, en adaptant certains de ses romans. Marié le 27 février 1890 à Paris avec Jeanne Reboul, sa postérité fut assurée par trois garçons, autre Michel Verne (1885-1960), Georges Verne (1886-1911) et Jean Verne dit Jean Jules-Verne (1892-1980).

 

La descendance Verne.

Quant à Jules Verne, il fut élevé avec un frère et trois soeurs: 1° Paul Verne (1829-1897), capitaine au long court, agent de change et compositeur de musique, marié à Blois avec Berthe Meslier, dont trois garçons morts sans alliance, et une fille; 2° Anne Verne (1837-1919), épouse d'un capitaine de vaisseau, Ange du Crest de Villeneuve; 3° Mathide Verne (1839-1920), femme d'un négociant armateur, Victor Fleury; et 4° Marie Verne (1842-1913), alliée avec le directeur de plusieurs compagnies d'assurance maritime, Léon Guillon, dont la descendance porte le nom de Guillon Verne.

Jules Verne eut trois tantes, Mathie Antoinette, Alphonsine et Amélie Verne, dont une seule se maria, l'aînée. Mathie Antoinette Verne est née à Sourdun, canton de Villiers-St-Georges (Seine&Marne); elle épousa un notaire qui devint ensuite professeur de littérature et d'histoire, Paul Victor Garcet.

Lors de la naissance de Jules Verne, la parentèle Verne se composait, entre autres, d'une grande tante, Rosalie Verne (1767-1857), et d'un grand oncle, Alexandre Verne (1782-1836), tous deux natifs de Paris.

 

 Oncle et tantes maternels.

Jules Verne comptait aussi un oncle et deux tantes du côté maternel. Sophie Allotte de La Fuye (n°3) eut deux soeurs, Louise Palmyre Allotte de la Fuye (1795-1880) femme de François Tronson, et Caroline Allotte de La Fuye ( 1799-1869) épouse de Francisque de La Celle de Châteaubourg, et un frère, Augustin Allotte de La Fuye (1805-1876), directeur des contributions indirectes, qui s'allia avec Louise Mariocheau de Bonnemort. Les quatre enfants Allotte de La Fuye sont nés dans le département du Finistère, St-Pol-de-Léon et Brest, pour les deux filles aînées, Morlaix, pour la mère de Jules Verne, et Ploujean, pour le petit dernier. Les trois filles se sont mariées à Nantes, quant au garçon, il a pris femme à La Rochelle (Charente-Maritime). Ils sont tous quatre décédés à Nantes.

 

Une longévité familiale.

Une espérance de vie élevée puisqu'elle ne descend pas au dessous de 68 ans, et ce, à la cinquième génération. Jules Verne est mort âgé de 77 ans; ses parents se sont éteints, le père âgé de 72 ans et la mère âgée de 86 ans. L'âge moyen au décès des individus de la troisième génération fait apparaître une espérance de vie atteignant 86 ans pour des personnes nées dans la seconde moitié du XVIIIème siècle. A la quatrième génération, comme à la cinquième, nous relevons le décès prématurée d'une femme morte en couches ou des suites de couches, Geneviève Cormier (n°13) et Catherine Thomé (n°21). Si nous ne tenons pas compte de ces décès prématurés, l'espérance de vie à la quatrième génération passe de 69,1 à 77,2 ans, et à la cinquième, de 68 à 72 ans.

A part les deux décès précoces, tous les décès ont eu lieu entre 59 ans et 92 ans; un seul décès seulement étant survenu avant 60 ans.

 

Des ancêtres négociants, mais aussi notaires et magistrats.

Les ascendants de Jules Verne ont évolué principalement dans le négoce; on relève de nombreux marchands et négociants, tant dans la branche paternelle que dans la branche paternelle: Fleury et Mathieu Verne (n°16 et 32), Antoine Gallet (n°36), Jacques et François Semilliard (n°22 et 44), Augustin, Alexandre et Paul Allotte de La Fuye (n°6, 12 et 24), Jean et autre Jean Cormier (n°26 et 52), François Guillochet (n°14), Pierre et Blaise Rebullet (n°30 et 60). Un négoce qui s'est, semble-t-il, transmis de père en fils, pour exemple la famille Allotte de La Fuye, avec trois générations consécutives de négociants.

Des avoués, des notaires, des magistrats, on les rencontre chez les Verne, avec Pierre, Gabriel et Antoine Verne (n°2, 4 et 8). Mathie Prévost (n°5) est la fille et petite-fille d'un avocat, Jean Jacques et Jean François Prévost (n°10 et 20). Quant à Jean Baptiste Prévost (n°40), il était procureur au bailliage de Provins.

Les familles étudiées ont évoluées dans un milieu urbain, avec quatre chefs-lieux d'arrondissement, Lyon, Provins, Troyes et Rennes, villes dans lesquels les ancêtres de Jules Verne ont souvent été qualifiés de "bourgeois", Mathieu Verne (n°32) "bourgeois de Lyon" puis de Givors, Antoine Gallet (n°36) "bourgeois de Paris", et, Jacques et François Semilliard (n°22 et 44) "bourgeois de Troyes".

 

Bibliographie:

"A la découverte de leurs racines". Joseph Valynseele et Denis Grando. Seconde série. ICC 1994.