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GéMagazine n°178 : Denys Dubois de la Patellière

Janvier 1999

Ouvrier développeur, monteur aux Actualités françaises dès 1945, puis assistant de plusieurs metteurs[1] en scène, Denys de la Patellière passe à la réalisation en 1955 avec "les Aristocrates", film adapté du roman de Michel de Saint-Pierre. Il a signé une vingtaine de films[2], a essayé tous les genres (comédie, policier, mélodrame, film social et film historique) et a accumulé les succès commerciaux avec entre autres un film de guerre "Un taxi pour Tobrouk". Depuis les années 1970, il se consacre aux séries pour la télévision dont "Un juge, un flic", "Bonjour maître", et "Monte Cristo" avec Francis Weber.

Les ascendants de Denys [du Bois] de la Patellière sont issus d'un milieu privilégié, nobles et titrés pour certains, dont les origines géographiques des seize quartiers sont réparties presque également en Pays de Loire pour la branche paternelle, et en Poitou-Charentes pour les ancêtres maternels.

 

Possesseurs de la terre de la Patellière.

La famille du Bois de la Patellière porte "d'azur à deux épées d'or posées en sautoir, accompagnées en chef d'une croisette d'argent et en pointe d'une tige de lis aussi d'argent; en chef du même chargé d'une chouette de sable". Cette famille, originaire des environs de Nantes, possédait dans la commune de Paulx la terre de la Patellière.

Dans "Filiations bretonnes" du vicomte H. de Frottier de la Messelière, l'ancêtre le plus lointain connu serait Félix Dubois (n°32), sieur de la Patellière, procureur au Conseil souverain à Paulx; celui-ci épousa le 3 octobre 1768 Marie Bonne Angélique Coussays (n°33) dont Louis Félix (n°16), qui sera anobli par lettres patentes du 6 décembre 1817 avec réglement d'armoiries, et Prudent, baptisé à Saint-Mars de Coutais le premier avril 1781.

Louis Félix du Bois de la Patellière (n°16), est né sur la terre de la Patellière à Paulx le 15 février 1772. Il prit une part active à l'insurrection royaliste, fut nommé chef de division de l'armée catholique et royale de Vendée en 1795, fait chevalier de Saint-Louis et anobli en récompense de son dévouement par lettres patentes du roi Louis XVIII. Mort à Saint-Julien-de-Concelles le 20 août 1834, il a eu de son épouse, Marguerite Marie Giraud (n°17) au moins quatre garçons: 1° Félix (n°8); 2° Jean Baptiste qui épousa Justine Monique Morin de la Masse, elle-même née le 31 janvier 1798 et fille de François Morin de la Masse et de Marie Elisabeth Mouhier dont il eut un fils, Henri du Bois de la Patellière, né à Nantes le 29 avril 1837, qui fut maire de Saint-Etienne-de-Montluc et épousa le 16 octobre 1866 Aurélie Pellu de Champrenou (ou Champ-Renou) dont six enfants: Joseph Marie Félix né en 1883; Elisabeth mariée le 7 septembre 1891 à Georges Thibaud; Marie, religieuse; Thérèse; Marguerite; et Germaine; 3° Benjamin qui eut de Eulalie Garnier trois enfants: Benjamin mort à Nantes sans alliance; Charles mort sans alliance; et Marguerite restée célibataire; et 4° Théophile Louis Joseph, inspecteur des Forêts, né au Loroux le 23 avril 1803 et décédé sans alliance à Dôle (Jura).

 

Une naissance sous le Directoire.

Le quinze frimaire de l'an sept de la République française, correspondant au 5 décembre 1798, est né Félix du Bois de la Patellière (n°8). La naissance a été enregistrée sous les nom et prénom de: Félix Dubois. Le comparant qui est en fait le père de l'enfant se présente comme "Félix Louis Dubois, cultivateur, âgé de vingt six ans, natif de la commune de Paulx, en ce département [Loire-Atlantique], marié en la maison commune de Saint-Julien-de-Concelles il y a quinze mois, et domicilié en cette municipalité, section de l'Humanité, rue Maupertuis". Le père est accompagné de "Jacques Jean Baptiste Bouret, commis-négociant, âgé de trente cinq ans, oncle maternel par alliance de l'enfant" et de la garde-malade, Jeanne Boutier, veuve de Pierre Revers. La mère de l'enfant "Marguerite Marie Giraud" est âgée de vingt huit ans, et est dite "native de Saint-Julien-de-Concelles".

 

Un mariage sous Louis-Philippe.

Félix du Bois de la Patellière (n°8), fut docteur-médecin à Nantes. Il a épousé Henriette Louise de Buor de Villeneuve (n°9), dont il eut un garçon, Félix Charles (n°4), et une fille, Marie morte sans alliance. C'est le 12 mai 1835 que le mariage de Félix du Bois de la Patellière (n°8) fut célébré à Nantes. "Félix Dubois de La Patellière, docteur en médecine, domicilié Basse Grande Rue, troisième canton de Nantes" dont les parents sont dits tous deux décédés à Saint-Julien-de-Concelles, est accompagné de ses deux frères: "Jean Baptiste Dubois de La Patellière, rentier, âgé de trente quatre ans, demeurant à Saint-Etienne-de-Montluc (Loire-Atlantique)" et "Alcide Benjamin Dubois de La Patellière, médecin, âgé de trente deux ans, demeurant Basse Grande Rue à Nantes".

La mariée, Henriette Louise de Buor de Villeneuve (n°9), dite Buor de Villeneuve dans l'acte en question, est domiciliée alors avec ses parents rue de La Peyrouse à Nantes. Elle est assistée de son frère, Charles Marie Elie Buor de Villeneuve, lieutenant de frégate, âgé de vingt six ans.

 

Neveu du peintre Amédée de la Patellière.

Félix Charles du Bois de la Patellière (n°4) et Isabelle Eugénie Marie Le Grand de la Liraye (n°5) eurent six enfants: Félix Marie (n°2), lieutenant de réserve au 2ème chasseurs en 1914, puis capitaine le 27 mai 1915; Charles; Louis; Amédée Marie Dominique, le peintre ; Marie Henriette femme d'Edmond Bonamy, docteur en médecine; et Isabelle qui épousa à Saint-Pierre de Nantes le 16 avril 1912 André Dugué.

Amédée Marie Dominique [du Bois] de la Patellière est né à Vallet en 1890. Il s'est éteint à Paris en 1932. Elève de l'académie Julian en 1910, il visita la Tunisie, et partagea son temps entre la région parisienne et la Bretagne. Sur la fin de sa vie, il passa de nombreux moments à Saint-Paul-de-Vence. Peintre de compositions, il créa des natures mortes et exposa au Salon des Indépendants dès 1922. Il fut fait chevalier de la Légion d'honneur.

 

Une aïeule de Saint-Domingue aux Antilles.

Les Le Grand de la Liraye porte "d'argent au chêne terrassé de sinople, englanté d'or, un sanglier de sable passant brochant le tronc de l'arbre". Veuf de Emilie de Chambellé, Amédée Le Grand de la Liraye (n°10) épousa le 8 février 1848 Marie-Antoinette Alexandrine des Nouhes de Robineau (n°11). De sa première union, il eut une fille, Marie Caroline qui épousa Charles Aimé Landays de la Cadinière, et du second lit, une autre fille, Isabelle (n°5).

Amédée Le Grand de la Liraye (n°10) est le second fils de Louis-Marc Le Grand de la Liraye (n°20), officier vendéen, chevalier de Saint-Louis, qui épousa Marie Jeanne Durand de la Tudairière (n°21), et le petit-fils, de messire Pierre Louis Le Grand (n°40), chevalier, seigneur de la Liraye, de la Pommeraye et du Bois-Blot, né vers 1725, qui fut conseiller du roi, maître en la chambre des comptes de Bretagne, et qui épousa le 7 février 1755 Marie Anne Baron de Saint-Domingue aux Antilles.

L'ascendance se poursuit par Louis Le Grand, écuyer, qui épousa Marie Anne Moysan de la Corbinaye, par autre Louis Le Grand, qui s'allia en avril 1679 avec Renée Le Mol, et pour finir avec René Le Grand mari de Marie Chauvin du Coëtil.

 

Propriétaire à Nantes.

La famille de Buor est une des plus anciennes du Bas-Poitou dont les armes sont: "d'argent à trois coquilles de gueules, 2 et 1". Un certain Louis François de Buor né en 1749  apporta les preuves de noblesse pour être admis parmi les pages de la Grande Ecurie. La famille est connue depuis Guillaume Buor vivant en 1250 à Chizé (Deux-Sèvres). Famille très prolifique, la branche aînée était représentée à la Révolution par les seigneurs de la Lande, les seigneurs de la Jousselière, les seigneurs de Recrédy et de Puissec, et les seigneurs de Villeneuve. Charles Joseph Constant de Buor de Villeneuve (n°18) est né à Le Bernard en Vendée le 23 mars 1783 de Jean Charles Thomas Elie [de] Buor de Villeneuve (n°36) et de Marie Rose Arnault de la Grossetière (n°37). A son décès il est qualifié de propriétaire et demeure alors rue Sully à Nantes avec son épouse, Marie Rosalie Dardel de la Martinière (n°19).

 

Quatre générations de Jean Gilbert de Gourville.

Le blason de la famille Gilbert de Gourville est "d'azur à 3 roses d'argent, 2 et 1, au chef du même chargé d'un croissant de sable, accosté de 2 étoiles de même". On la croit originaire de l'Angoumois; de nombreuses alliances furent organisées avec des familles poitevines. Un premier Jean Gilbert, né vers 1687 et mort en 1762, était contrôleur de la monnaie à La Rochelle. Il a laissé de Jeanne Madeleine de Montils quatre garçons: Arnaud, avocat en parlement, procureur du roi, président trésorier de France; Henri seigneur du Beignon et de Jouy, président trésorier de France, marié deux fois; François, prêtre chanoine de la cathédrale de La Rochelle; et autre Jean (n°48).

Ce dernier, Jean 2ème Gilbert (n°48) fut conseiller du roi, juge garde de la monnaie à La Rochelle, et épousa Marie Jeanne Pelletan  (n°49) dont il eut trois enfants: autre Jean (n°24); Jacques Arnaud né à La Rochelle en 1766; et Françoise Emilie qui se maria avec Charles Jean Marie Alquier, créé baron de l'Empire qui devint ambassadeur de France.

Jean 3ème Gilbert (n°24) est né à La Rochelle le 13 mai 1763. Ecuyer, seigneur de Gourville, président trésorier de France, mais aussi conseiller du roi, il épousa à Notre-Dame de La Rochelle le 27 avril 1789 Françoise Judith Macault (n°25), et fut anobli par lettres patentes du 25 novembre 1815. Il eut autre Jean (n°12) et une fille, Judith, née en 1791 alliée à Alexandre Potel, ingénieur des Ponts-et-Chaussées. Le baptême de Françoise Judith Macault (n°25) eut lieu le 4 novembre 1767, le lendemain de sa naissance, elle n'y fut pas prénommée; en fait, elle fut seulement nommée par un acte du 5 juin de l'année suivante.

 

De Jean à Omer Eugène Gilbert de Gourville.

Jean 4ème Gilbert de Gourville (n°12), fut baptisé sur la paroisse Saint-Barthélémy de La Rochelle le 2 mai 1790. Capitaine d'artillerie, chevalier de la Légion d'honneur, il a épousé le 15 mai 1820 Marie Claire Charlet (n°13), dont il eut: Anaïs née en 1821 et morte en 1828; Omer Eugène (n°6); Tonny né en 1830 et mort en 1859; Constance qui sera l'épouse de Albert Serres; Emmanuel né en 1838, marié en 1879 avec Irène de Courson de la Villeneuve fille d'Armand, général de division et aide de camp de Napoléon III et grand maréchal du Palais, et de Marguerite de Malartic dont quatre enfants Claire, Jean, Robert et Denis; Jean Louis Gustave, sous-intendant militaire, mari de Marie Alice Leclerc dont Paul et Marthe; et Marie née en 1840 et décédée en 1864.

Omer Eugène Gilbert de Gourville (n°6) est né à La Rochelle le 30 mars 1825. Lieutenant-colonel d'infanterie, officier de la Légion d'honneur, il a épousé le 18 août 1857 Madeleine Léopoldine Duchesne de Vauvert (ou du Chesne de Vauvert) (n°7), morte le 1er février 1908, fille de Pierre Léopold (n°14) et de Marie Sophie Charlotte de Lescours (n°15). Cinq enfants virent le jour: Thérèse Marie Claire née à Niort le 18 décembre 1858; Raoul Jean Omer né à Niort le 30 octobre 1861 et décédé à La Rochelle le 21 juin 1886; Yvonne Marie Apolline née à Niort le 16 avril 1867, mariée le 25 février 1897 avec Alfred Théodore de Bellivier de Prin; Marguerite Elisabeth Marie (n°3) née le 15 avril 1877, alliée le 3 avril 1902 à Félix Marie du Bois de la Patellière (n°2); et Edmond mort jeune.

 

Des ancêtres robustes.

Trois décès sur les vingt-six recensés ont eu lieu avant soixante ans: deux femmes de la quatrième génération, Marie-Antoinette Alexandrine des Nouhes de Robineau (n°11) et Sophie de Lescours (n°15), et un homme de la cinquième génération, Louis Basile des Nouhes de Robineau (n°22).

L'espérance de vie est somme toute élevée puisque plus de 88% des individus ont passé la soixantaine; 20% ont dépassé quatre-vingt-cinq ans.

 

Médecins, officers et anoblis.

La famille du Bois de la Patellière a fourni des médecins dont Félix du Bois de la Patellière (n°8) et des officiers, Félix Marie du Bois de la Patellière (n°2) et Louis Félix du Bois de la Patellière (n°16). La famille Gilbert de Gourville s'est elle aussi illustrée dans l'armée avec Omer Eugène Gilbert de Gourville (n°6) et Jean 4ème du nom Gilbert de Gourville (n°12); les générations précédentes ont eu en charge des finances de la France ou bien furent conseillers du roi. Quant à la famille de Buor, elle a donné un page du roi Louis XV, de nombreux officiers de terre comme de mer et un député aux Etats généraux de 1789. Trois ascendants de la cinquième génération ont été faits chevaliers de Saint-Louis, Louis Félix du Bois de la Patellière (n°16), Louis Marc Le Grand de la Liraye (n°20) et Louis Basile des Nouhes de Robineau (n°22). Louis Félix du Bois de la Patellière (n°16) et Jean Gilbert, sieur de Gourville (n°24) furent anoblis, le premier par lettres patentes du 6 décembre 1817, et le second, le 25 novembre 1815. La famille Gilbert de Gourville compte un chevalier de la Légion d'honneur, Jean 4ème du nom (n°12), et un officier, Omer Eugène (n°6). Amédée de la Patellière, peintre reconnu, a aussi été fait chevalier de la Légion d'honneur.

 

Sources:

Cette recherche a été en grande partie réalisée par + Joseph Valynseele et Denis Grando dans le cadre "A la découverte de leurs racines - généalogies de célébrités" ICC. Ascendance non publiée.

 

Bibliographie:

"Titres, anoblissements et pairies de la Restauration" du vicomte A. Révérend 1901-1906 Paris 6 volumes.

"Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXème siècle" de Gustave Chaixd'Est-Ange. Evreux 1903-1929. 20 volumes.

"Filiations bretonnes" du vicomte H. de Frottier de La Messelière. Saint-Brieuc 1912-1926. 5 volumes.

"Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou" de henri, paul, puis Joseph Beauchet-Filleau. 1891-1976. 6 volumes.

 

 

[1] Maurice Labro (1950 - Boniface Somnambule avec Fernandel / 1950 - Le tampon de Capiston avec Rellys); Richard Pottier (1950 - Casimir avec Fernandel); René Le Hénaff ( 1950 - Uniformes et grandes manoeuvres avec Fernandel); Georges Lampin (1952 - Suivez cet homme avec Bernard Blier); Léo Joannon (1953 - Le défroqué avec Pierre Fresnay).

[2] Les Aristocrates (1955 avec Pierre Fresnay); Le Salaire du péché (1956 avec Danielle Darrieux, Jean-Claude Pascal et Jeanne Moreau); Les Oeufs de l'autruche (1957 avec Pierre Fresnay et Simone Renant); Retour de manivelle (1957 avec Michèle Morgan, Daniel Gélin et Bernard Blier); Thérèse Etienne (1957 avec Françoise Arnoul et Pierre Vaneck); Les Grandes Familles (1958 avec Jean Gabin, Pierre Brasseur, Bernard Blier et Jean Desailly); Rue des prairies (1959 avec Jean Gabin et Claude Brasseur); Les Yeux de l'amour (1959 avec Danielle Darrieux, Jean-Claude Brialy, Françoise Rosay et Bernard Blier); Un taxi pour Tobrouk (1960 avec Lino Ventura, Charles Aznavour, Maurice Biraud et German Cobos); Le Bateau d'Emile  (1961); Tempo di Roma (1962 avec Charles Aznavour et Arletty); Pourquoi Paris (1962-1964); La Fabuleuse Aventure de Marco Polo (1964); Le Tonnerre de Dieu (1965 avec Jean Gabin); Du rififi à Paname (1965 avec Jean Gabin); Le Voyage du Père (1966 avec Fernandel, Lili Palmer, Madeleine Robinson et Rosy Varte); Le Soleil noir (1966 avec Michèle Mercier); Caroline Chérie (1967 avec France Anglade); Le Tatoué (1968 avec Jean Gabin et Louis de Funès); Sabra (1969 avec Gila Almagor); Le Tueur (1971 avec Jean Gabin); Prêtres interdits (1973); Le Comte de Monte-Cristo (1979).