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GéMagazine n°177 : Théodore Botrel

Décembre 1998

"Chantre de la Bretagne"

Cet employé des chemins de fer devint célèbre en chantant la Bretagne. Vétu du large pantalon flottant dit "bragor-braz", il chantait entre autre la Paimpolaise créée par Félix Mayol, chanteur fantaisiste (1872-1941). Pendant la Première Guerre Mondiale, Théodore Botrel alla sur le front chantait "Ma Mitrailleuse" sur l'air alors à la mode de "Ma Petite Tonkinoise". Il se retira à Pont-Aven. A son arrivée à Paris, dans les années Trente, lorsque Rina Ketty se lance dans la chanson, elle interpréta au cabaret le Lapin à Gill des textes de Théodore Botrel.

Cette étude a été réalisée grâce aux recherches effectuées par messieurs Christian Reux et Patrick Knoblock en Bretagne et en Alsace. Ils ont ainsi reconstitué l'ascendance de Théodore Botrel quelques fois jusqu'à la onzième génération.

 

La famille Botrel en ligne directe sur huit générations.

L'ancêtre le plus lointain connu est Jean dit Jan Botrel (n°128) qui a épousé le 7 janvier 1651 à Mégrit près de Jugon-les-Lacs [canton de Broons, arrondissement de Dinan] Louise Naboux (n°129).

Un an presque jour pour jour, soit le 6 janvier 1652 leur naît un fils qui sera prénommé François. Celui-ci y épousa une payse le 24 janvier 1679, Anne Frotté (n°65), fille de Yves Frotté et de Françoise Noël.

Un premier fils aussi prénommé François naît le 3 janvier 1680 à Mégrit. C'est à Trémeur [canton de Broons, arrondissement de Dinan] que s'installe pour plusieurs générations la famille Botrel par le mariage le 12 février 1711 de François avec Amaurie Hingant (n°33). Cette dernière est la fille de Jean et de Jeanne Glamart, tous deux de Trémeur.

Bien que né à Trémeur, Jean Botrel (n°8), finira par épouser une fille de Broons, Marie Auffray, et le couple fera souche à Broons. Quant à Théodore Botrel, le cujus de ce mois, il est né à Dinan, ville où ses parents travaillaient alors. Puis le couple Botrel-Fechter s'installa à Paris. Jean Baptiste Botrel (n°2), le père, y décédera le 8 octobre 1899 rue du Faubourg Saint-Honoré au n°208, à l'hôpital Beaujon; à cette époque il est dit "rentier" et domicilié au n°19 rue d'Anjou.

 

Mariages avec une Luxembourgeoise et une Alsacienne.

Jean-Baptiste Théodore Botrel a épousé le 19 mai 1891 à la mairie du neuvième arrondissement de Paris Hélène dite Léna Lutgen. Cette dernière née le 18 janvier 1861 au Luxembourg, plus précisément à Beaufort, demeurait alors au n°2 de la rue Mogador prolongée. Son père, Mathias Lutgen, est dit décédé. Elle est domiciliée avec sa mère, Angélique Tiffes, qualifiée de "rentière".

L'époux est "attaché au secrétariat de la Compagnie P.L.M.; il s'agit de la compagnie de trains "Paris-Lyon-Méditerranée".

Les témoins des époux sont quatre personnalités de l'époque: 1° le marquis Anatole de Segur, ancien conseiller d'état et officier de la Légion d'honneur, âgé de soixante sept ans et demeurant au n°86 rue de Grenelle; 2° le comte Henry de Thamberg, chevalier de la Légion d'honneur et officier de l'Instruction, âgé de quarante un ans, domicilié au n°6 rue Pierre Le Grand; 3° Charles Rothschild et Louis Perrey, artiste peintre.

Veuf en 1916, Théodore Botrel épousa en secondes noces Marie Elisabeth dite Maïlissa Schreiber dont il aura deux filles: Léna et Jannick. Marie Elisabeth Schreiber est originaire de Colmar (Haut-Rhin) où elle est née le 12 février 1894 de Julien et de Marie Barbe Adam.

 

Les Brisorgueuil et les Huet, localisés à Lanrelas à la fin du XVIème siècle.

Lanrelas est un village proche de Broons. C'est dans son église que fut célébré le mariage le 4 octobre 1607 de Julien Brisorgueuil (n°750), fils de Jan et de Philippine Piaudel, et de Jeanne Huet (n°751), fille de Julien et de Guillemette Rouxel.

De leur union est née au moins une fille, Benoiste Brisorgueuil (n°375) qui épousa au même village de Lanrelas Christophe Malécot (n°374) le 5 juillet 1640. C'est le 25 septembre de l'année 1641 que leur naît une fille prénommée Amaurye (n°187). Elle y épousera le 23 juin 1668 Jacques Pippelin (n°186), natif du village de Lanrelas, fils de Jacques et de Michelle Briand. Une de leur fille, Claudine Pippelin (n°93) née en 1671 se maria le 12 février 1696 à Plumaugat [canton de Caulnes, arrondissement de Dinan] avec Louis Duval (n°92). Dix années se sont écoulées avant la naissance d'un petit garçon prénommé François; François Duval (n°46) épousa le 7 février 1736 une fille de Quédillac [canton de St-méen-le-Grand, arrondissement de Rennes, département d'Ille-et-Vilaine] Perrine Chambigot (n°47), fille de François et de Anne Morel, et petite-fille du côté paternel de Mathurin Chambigot et Jeanne Deslandes, et du côté maternel, de Mathurin Morel et de Gilette Révault, tous de Quédillac. C'est dans ce même lieu que naîtra une fille le 3 avril 1748, Françoise Duval (n°23).

 

Les Muller, meuniers sur quatre générations.

Caspar Muller (n°2016), à la onzième génération, est meunier de son état. De son épouse prénommée Margaretha, il eut au moins un fils à qui on donna le même prénom. Cet autre Caspar Muller (n°1008), aussi meunier de son état, est décédé dans les années 1630 à Marlenheim.

Un de leur fils, Thiébault Muller (n°504) né vers 1608 et décédé en février 1660 à Marlenheim

occupe le même emploi que ses père et grand-père. Marie Wohlfrom ou Wohlfromm (n°505), dont une soeur prénommée Odile a épousé un autre meunier, Thiébault Seyler, tous deux ascendants de Théodore Botrel et portant les n°452 et 453.

A la génération qui suivit, Caspar Muller (n°252), troisième du nom, épousa dans les années 1654 Elisabeth Wernert (n°253), native de Marlenheim. Le couple s'installa à Odratzheim [canton de Wasselonne, arrondissement de Molsheim]; l'époux y était meunier.

 

Les Weiss, maréchaux-ferrants.

C'est aussi dans la commune de Marlenheim que l'on trouve installée la famille Weiss. Le plus lointain ancêtre connu est Martin Weiss (n°912) à la dixième génération, qui fut le mari de Barbara Voltz. Leur fils, Michel, est le premier à être qualifié de maréchal-ferrant. Mort le 21 janvier 1692, son épouse, Marie Schaeffer (n°457) lui a survécu.

Le fils, Jacques Weiss (n°228), tout comme le petit-fils, Jean Weiss (n°114), occupèrent le poste de maréchal-ferrant à Marlenheim.

Cette profession de maréchal-ferrant réapparaît avec l'ancêtre Conrad Fechter (n°24) à la cinquième génération, mais aussi à la quatrième génération, Jean Botrel (n°8) et François Joseph Fechter (n°12).

 

Tonneliers de père en fils.

Trois individus de la septième génération sont qualifiés de tonneliers; il s'agit de Jean Schwab (n°120), Laurent Klein (n°122) et Laurent Muller (n°124). Ce dernier est installé à Odratzhzeim où son père était meunier.

Jean Schwab et Laurent Klein exercent leur art à Marlenheim. Michel Schwab (n°60) et Catherine Klein (n°61), leurs enfants respectifs se marient en novembre 1750. Fils et petit-fils vont exercer la même profession dans la même commune. Quatre générations successives ont donc fabriquer des tonneaux.

 

La famille Chardin, de la région de Vire.

A la cinquième génération, tous les individus de la branche paternelle sont issus de la Bretagne; les lieux de naissances sont répartis sur deux départements: les Côtes-d'Armor et l'Ille-et-Vilaine, chacun pour moitié. Quant à la branche maternelle, ils sont tous du département du Bas-Rhin. Les origines géographiques occupent trois arrondissements: Sélestat-Erstein, Strasbourg-Campagne et Molsheim.

Les origines géographiques des vingt six ancêtres connus de la sixième génération sont à peu près identiques, à l'exception d'une origine normande.

Bien que les origines de Théodore Botrel soit bretonnes par son père et alsacienne par sa mère, un maillon normand apparaît donc à la sixième génération. Richard Chardin (n°34) est né le 17 septembre 1720 à Champ-du-Boult, fils de Jean et de Françoise Hélie.

Richard Chardin a épousé à Broons le 5 juillet 1756 Perrine Nogues (n°35), fille de Jean et de Perrine Renault.

 

Les professions.

Les parents de Théodore Botrel se sont sûrement rencontrés à Paris où l'un était valet de chambre et l'autre femme de chambre. Venu rejoindre ses parents à Paris après avoir passé son enfance chez sa grand-mère paternelle Françoise dite Fanchon Joubeaux (n°5), Théodore Botrel occupa des petits emplois: serrurier et garçon de courses. A son mariage il est employé aux chemin de fer. Ses activités ne le freinent en rien en ce qui concerne l'écriture. Il s'exerce à la poésie, au théâtre et aux chansons.

Quant à ses grands-pères, Jean Botrel (n°4) était maréchal et taillandier, et Michel Fechter (n°6) gendarme après avoir été maréchal des logis de la Garde impériale. Deux de ses arrières grands-pères étaient maréchaux-ferrants, autre Jean Botrel (n°8) et François Joseph Fechter (n°12); les deux autres, Jean François Joubeaux (n°10) et Georges Kling (n°14) étaient occupaient à travailler la terre, l'un comme laboureur, l'autre comme cultivateur.

Comme nous l'avons vu plus haut les ancêtres de Théodore Botrel ont exercé plusieurs professions sur plusieurs générations, il en est ainsi des maréchaux-ferrants, des tonneliers et des meuniers. Mais d'autres professions sont citées, telles celles de charpentier-menuisier (Antoine Fritsch n°26), boucher (Michel Giss n°50), porcher (Michel Fritsch n°52), pêcheur (Michel Sittler n°106) et journalier (Valentin Obach n°110).

 

Des décès prématurés.

Théodore Botrel est mort prématurément. Bien que réformé, il s'est engagé en 1914; il fut blessé, mais aussi gazè. Son décès le 16 juillet 1925 à Pont-Aven (Finistère) est survenu à la suite d'une congestion pulmonaire. Théodore Botrel était déjà d'une santé fragile, puisqu'il avait été réformé pour une pleurésie; gazé, sa fin fut, semble-t-il, accélérée.

Son père, Jean Baptiste Botrel était dans sa soixantième année lorsqu'il est décédé à Paris le 8 octobre 1899. Sa mère, Marie Alexandrine Fechter, s'est éteinte au Luxembourg, plus précisément à Beaufort, commune de naissance de sa bru, Hélène Lutgen; elle avait soixante six ans.

Le seul décès localisé à la troisième génération est celui de Françoise dite Fanchon Joubeaux (n°5) à 75 ans. Trois individus de la quatrième génération décèdent avant soixante ans: Jean Botrel (n°8) à cinquante quatre ans, Marie Auffray (n°9) à trente quatre ans, et Marguerite Schwab (n°15) à quarante un ans. Sur les cinq décès de femmes connus de la cinquième génération, quatre ont eu lieu avant soixante ans: Marie Letort (n°19) âgée de quarante huit ans, Anne marie Huser (n°27) âgée de quarante six ans, Marie Hartkorn (n°29) âgée de cinquante ans, et Anne Barbe Uhrweiller (n°31) âgée de cinquante quatre ans. Deux hommes de cette même génération se sont éteints avant d'avoir fêter leur soixantième anniversaire: Conrad Fechter (n°24) à quarante cinq ans et Georges Kling (n°28) à quarante quatre ans. Une espérance de vie qui est somme toute limitée puisque dix décès ont eu lieu avant soixante ans.

 

Sources:

Article et généalogie bretonne par Christian Reux.

Généalogie alsacienne par Patrick Knoblock.

 

Bibliographie:

"Les ancêtres du barde Théodore Botrel" de Christian Reux et Patrick Knoblock, article paru pages 132 à 134 dans Bulletin n°47 (3ème trimestre 1998) Racines 35 du Cercle Généalogique d'Ille-et-Vilaine.