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GéMagazine n°264 : Jean Mineur

Novembre 2006

« Balzac 00 01 »

La ville de Valenciennes, dans le Nord, rend hommage à Jean Mineur, un enfant du pays, publiciste, qui a créé sa première société en 1927 à Valenciennes même.

Né le 12 mars 1902 dans une maison sise rue d’Oultreman au n° 11, dans le canton Est de la ville, Jean Mineur ne s’est installé au 79 avenue des Champs-Elysées à Paris qu’en 1938 où il a obtenu, après maintes démarches, ce fabuleux et inoubliable numéro de téléphone « Balzac 00 01 ».

 

Entre Nord et Hainaut.

Des origines concentrées entre Valenciennes et Bruxelles, le plus lointain ancêtre localisé en ligne directe est Jacques Mineur (n° 64), manouvrier à Aulnay-lez-Valenciennes au XVIIIème siècle. Allié avec Marie Madeleine Sellier (n° 65), il fut veuf le 12 avril 1767 et s’ éteignit lui-même le 17 novembre 1779. Le patronyme Sellier apparaît une autre fois à cette génération avec Anne Catherine Sellier (n° 71), baptisée à Notre-Dame de la Chaussée à Valenciennes, qui fut l’épouse de Charles Joseph Lasne (n° 70), tous deux parents de Marie Catherine Lasne (n° 35). C’est d’ailleurs à Notre Dame de la Chaussée que fut porté sur les fonds baptismaux en 1731 Charles Mineur (n° 32), ce qui laisse deviner une parenté entre les numéros 65 et 71.

La famille Mineur d’Aulnoy-lez-Valenciennes où vont naître encore deux générations, Pierre Joseph Mineur (n° 16) et Rémi Mineur (n° 8), va finir par s’installer à Valenciennes avec la naissance du grand-père paternel de Jean Mineur, Alphonse Joseph Mineur (n° 4).

 

Marié avec le consentement de son aïeule maternelle.

Ernest Léon Mineur (n° 2), le père de Jean Mineur, est entrepreneur de menuiserie et natif de Valenciennes. Sa mère, Léontine Félicité Rufine Bierent (n° 3) a vu le jour en Belgique, à Anderlecht, en région bruxelloise où l’on parle français et néerlandais. Leur union a été célébré le 30 mars 1901. Le futur a obtenu le consentement de son aïeule maternelle, Joséphine Charles (n° 11), donné par un acte du 25 mars 1901 devant maître Ernest Fally, notaire à Valenciennes. En effet, ses parents et ses grands-parents paternels sont alors tous les quatre décédés, quant à son grand-père maternel, Hugues Riard (n° 10), il est précisé qu’il « est dans l’impossibilité de manifester sa volonté ».

La future n’a plus son père, seule sa mère, Euphémie Désirée Dubreucq (n° 7), consent à son union ; elle est accompagnée de son frère, Léon Bierent, docteur en médecine à Hellemes-Lille, et d’un cousin, Paul Dubreucq, commerçant à Bruxelles. Le mariage fut précédé de la signature d’un contrat de mariage passé le 29 mars 1901 chez maître Fally.

 

Alliances et témoins.

Alphonse Joseph Mineur (n° 4) et Victoria Riard (n° 5) se sont mariés le 19 juillet 1876 après avoir passé un contrat le 13 juillet précédent devant maître Mabille, notaire à Valenciennes. Les témoins du futur sont Léon Mineur, imprimeur sur tissus, son frère, Achille Vilain et Ernest Desséré, ses beaux-frères ; la future est assistée d’un oncle maternel, Adolphe Charles, 65 ans, rentier à Anzin.

L’année précédente, le 17 mai 1875 plus précisément, Elodie Adélaïde Mineur, sœur de Alphonse Joseph Mineur (n° 4), a épousé Achille Alexis Vilain, directeur d’usine à Anzin, né à Valenciennes le 21 janvier 1844 fils de Pierre Vilain, garde magasin aux mines de Vicoigne, et de Narcisse Joséphine Germain, tous demeurant à Raismes. La future a choisi comme témoins Léon Mineur, son frère déjà nommé plus haut, et un bel-oncle maternel, Isidore Delgrange, 63 ans, négociant à Valenciennes.

 

Sept héritiers pour chacun 1/7ème.

Adélaïde Joseph Lefebvre (n° 9), l’arrière-grand-mère paternelle, s’est éteinte le 23 juillet 1889 à deux heures du matin dans une maison sise faubourg de Paris, rue de l’Abreuvoir – canton Nord de Valenciennes.

Elle est alors veuve puisque son époux, Rémi Mineur (n° 8), est décédé le 19 août 1874 ; sa succession fut d’ailleurs payée le 7 janvier 1879 – déclaration de succession n° 179.

Les héritiers de Adélaïde Joseph Lefebvre (n° 9) ont mandaté un clerc de notaire de Valenciennes, Henri Chaumette. Ce dernier se rend au Bureau de l’enregistrement de Valenciennes le 9 septembre 1889 – succession directe n° 500.

Les héritiers de la défunte sont au nombre de sept, ses cinq fils et ses deux filles : 1° Léon Mineur, imprimeur sur tissus à Valenciennes et marié avec Irma Dumont ; 2° Isidore Mineur, aussi imprimeur sur tissus, alors célibataire ; 3° Sidonie Mineur, femme d’Ernest Henri Arthur Desséré, garde d’artillerie en retraite à Passy (Paris) ; 4° Emile Mineur, époux d’Elisa Lobert, marchand bijoutier à Valenciennes ; 5° Alfred Mineur, serrurier à Valenciennes, veuf Cordier et Bouchez ; 6° Alphonse Mineur, entrepreneur de menuiserie à Valenciennes, marié avec Victoria Riard ; et 7° Elodie Mineur, femme d’Achille Vilain, négociant à Valenciennes.

De la communauté Mineur-Lefebvre dépendent deux maisons à Valenciennes, l’une rue de Lille au numéro 35 louée à Alfred Mineur, serrurier, l’autre, rue de l’Escaut au numéro 2. Appartient en propre à Madame Mineur une troisième maison à Valenciennes, au 4 de la place d’Armes, louée à Mr Trinquet.

 

Les Lefebvre et Malaquin, nortiers.

Le couple Lefebvre-Malaquin s’est marié le 27 mai 1807 à Valenciennes, commune où réside la future et ses parents. L’installation du couple à Marly, commune où vit la famille du marié a, semble-t-il, eu lieu autour de 1813. Les registres de l’état civil de Marly renferment plusieurs actes, événements qui ont eu lieu au hameau de La Briquette, dont les naissances de Marie Joséphine Lefebvre née le 9 mai 1813, Adélaïde Joséphine Lefebvre (n° 9) née le 15 mai 1815, François Joseph Lefebvre né le 1er mai 1818, celui-ci décédera le 3 mai suivant, de Louis Joseph Lefebvre né le 12 mai 1819, et Joseph Lefebvre né le 30 septembre 1821. Louis Joseph Lefebvre né en 1819 a déclaré le décès de sa mère en 1867, il est alors dit chaudronnier en cuivre.

Par l’acte de mariage du 27 mai 1807, on apprend que le futur, François Joseph Alexis Lefebvre (n° 18), que son père, autre François Joseph Alexis Lefebvre (n° 36), et que le père de la future, Nicolas Joseph Malaquin (n° 38), sont tous trois « nortiers » ; le nortier écrit parfois « noretier » ou encore « norretier » est soit un éleveur de bestiaux soit un vendeur de produits laitiers.

La mère du futur, Félicité Moriamez (n° 37), tout comme la mère de la future, Marie Françoise Lernoud (n° 39), sont toutes deux présentes et consentantes. Les futurs sont aussi accompagnés par Louis Joseph Lernoud et de Henry Joseph Cheval, oncle maternel et beau-frère de l’épouse.

 

Père et fils, tailleurs de pierres.

Si la mère de Jean Mineur, Léontine Félicité Rufine Bierent (n° 3), a vu le jour à Anderlecht, en Belgique, la famille Bierent alias Bierain vivait à Haumont au XVIIIème siècle. C’est en cette ville que fut célébré le mariage de Guillaume Bierent (n° 96) et de Thérèse Broudehoux (n° 97) le 23 avril 1748 et que naquit Paul Joseph Bierent (n° 48). Le père et le fils sont tous deux qualifiés de « tailleur de pierres ».

Paul Joseph Bierent (n° 48), baptisé le 11 octobre 1754, a épousé le 12 octobre 1779 à Haumont Hyacinthe Joseph Longhay (n° 49) ; ils sont tous deux décédés dans ce village d’Haumont, lui, le 16 novembre 1825, elle, le 30 janvier 1828.

Leur fils, Benoît Joseph Bierent (n° 24), faiseur de bas, s’est allié avec la fille d’un tisserand, Jean François Joseph Parez (n° 50), et d’une ouvrière, Marie Catherine Bernier (n° 51), tous deux natifs de Ferrière-la-Grande.

C’est à Ferrière-la-Grande qu’est née Félicité Louise Moneuse (n° 13), la femme de Henrion Joseph Bierent (n° 12), mais c’est à Haumont qu’a vécu la famille au moins jusqu’à la naissance de Thuliat Bierent (n° 6) survenue le 18 avril 1848. Ce dernier, comptable, est mort au 99 rue Saint Sauveur à Lille le 17 septembre 1897 « sans actif apparent ».

 

Les Dubreucq et les Detraux, et familles alliées du Hainaut.

Gosselies, commune supprimée en 1977, fusionnée avec Charleroi a vu naître Jean Baptiste Dubreucq (n° 28), et son épouse, Marie Françoise Pilot (n° 29). Les parents du premier, Pierre Joseph Dubreucq (n° 56) et Anne Marie Bourgeois (n° 57), s’y sont épousés le 28 novembre 1767. Le futur est dit natif de Gloy, la future, y est née le 22 août 1742. Leurs décès y furent enregistrés, respectivement, les 14 février 1792 et le 21 janvier 1825.

Le père de Marie Françoise Pilot (n° 29), Laurent Joseph Pilot (n° 58), est né le 3 janvier 1748 et décédé le 16 septembre 1820 à Gosselies ; il a épousé Marie Françoise Moinil (n° 59), de la province de Namur qui s’est elle-même éteinte le 9 avril 1827 à Gosselies.

La famille Detraux est localisée à Seneffe lors des décès de Jean Detraux (n° 60) le 12 août 1794 et de Norbertine Laloyaux (n° 61) le 9 août 1763. Toutefois Alexandre Detraux (n° 30) a épousé le 7 Thermidor an VI selon le calendrier républicain, soit le 25 juillet 1798 à Le Roeulx, commune de naissance de Rosalie Philippron (n° 31). Le père de cette dernière, Jean Baptiste Philippron (n° 62) y est mort le 3 septembre 1780.

 

Sources :

Archives départementales du Nord à Lille, recherches complémentaires : 1Mi EC 606 R 16 ; 1Mi EC 606 R 22 ; 1Mi EC 606 R 33 ; 1Mi EC 606 R 43 ; 5Mi TD R 222 ; 5MI 55 R 42 ; 5Mi 55 R 80 ; 5Mi 55 R 81 ; 3Q 548 / 150 ; 3Q 339 / 10 ; 3Q 554 / 43.

 

Remerciements :

A Monsieur Jean Doffe 59400 Cambrai.

 

Bibliographie :

« Jean Mineur et la publicité ». dans bulletin trimestriel n° 91 – septembre 2006 de l’Association Généalogique Flandre Hainaut Valenciennes. Article signé Maryse BOUDARD et André CRASQUIN. Recherches faites par Michel BURY, Michel DENIZART et Yvelise OTT-MOUVET.