Logo

GéMagazine n°262 : Frédéric Dard

Septembre 2006

Dit San-Antonio

Frédéric Dard a débuté dans le journalisme en octobre 1937 comme garçon de course au journal « le mois à Lyon » grâce à son oncle paternel Jean dit Jeannot Dard. Il y devint chroniqueur régulier dès 1939. Il a commencé à écrire les « enquêtes du commissaire San Antonio » en 1952, et le nom de son héros a pris le pas sur son propre nom jusqu’à devenir son pseudonyme. Mais il a aussi écrit sous de multiples pseudonymes ou sous son propre nom romans, pièces de théâtre, scénarios, adaptations pour le cinéma, même des contes pour enfants. Retiré en Suisse depuis 1978, il y est mort à l’âge de 78 ans ; il est inhumé au cimetière de Saint Chef, dans l’Isère, près de sa mère.

 

Des origines très concentrées en région Rhône-Alpes.

Frédéric Dard est né à Bourgoin-Jallieu, dans le département de l’Isère, le 9 juin 1921. Marié par deux fois, il a épousé le 24 octobre 1942 madame Odette Damaisin dont il a eu deux enfants ; Elisabeth et Patrice, ce dernier écrivain aux éditions Fayard qui a repris les aventures du célèbre commissaire. Remarié le 14 juin 1959 avec madame Françoise de Caro, fille de l’éditeur Armand de Caro, fondateur des éditions du Fleuve Noir, il a eu une fille Joséphine. Par ailleurs, Frédéric Dard a adopté deux enfants, Fabrice et Abdel. Les origines géographiques des ancêtres de Frédéric Dard sont concentrées pour les ¾ dans la région Rhône-Alpes. Les huit individus à la cinquième génération de la branche maternelle sont même à 100% de l’Isère. Partant d’un étude publiée dans Généalogie & Histoire, la recherche a été vérifiée puis complétée.

 

Frédéric Charles Dard, prénommé comme son grand-père par alliance.

Francisque Marius Dard (n° 2), le père de Frédéric, entrepreneur qui a fait faillite en 1933, est devenu chef de fabrication dans une manufacture. Né le 7 janvier 1895 sur le 1er arrondissement de Lyon, il épousa à Jallieu, dans l’Isère, le 26 janvier 1920 Joséphine Anna Cadet (n° 3) ; le couple s’installe alors à Jallieu. Le grand-père paternel, Séraphin Antoine Dard (n° 4) est décédé depuis le 6 mars 1912 ; l’évènement est survenu à Lyon, il n’était âgé que de 44 ans. Claudia Berland (n° 5), la grand-mère paternelle, veuve de Séraphin Antoine Dard, vient vivre avec son fils Francisque à Jallieu ; elle y fait la connaissance d’un receveur des postes, Frédéric Charles Berlet qu’elle épouse le 9 décembre 1920 à Jallieu. C’est ainsi que le premier né de Francisque Marius Dard fut prénommé Frédéric Charles comme le grand-père par alliance. Quelques années plus tard, en mars 1929, fut enregistrée la naissance d’une petite sœur de Frédéric, Jeanine Dard.

Claudia Berland a donc épousé en secondes noces un receveur des postes. Plusieurs membres de la famille Berland ont été facteurs ; il en est ainsi de Benoît Berland (n° 10), père de Claudia qui est qualifié de facteur des postes à Saint Haon le Châtel (Loire) à son mariage en 1875 et à son décès en 1880, et d’un oncle par alliance, Eugène Gilbert Fradin, facteur des postes à Noailly (Loire) en 1880.

 

Les Dard, du Roannais à Bonnefontaine, en Suisse.

Le plus lointain ancêtre identifié est Antoine Dard (n° 256) époux de Geneviève Mathieu (n° 257) ; il vit à Saint Vincent de Boisset. Un fils, François Dard (n° 128) y est porté sur les fonds baptismaux le 6 avril 1659. Le mariage de ce dernier y sera célébré le 22 juin 1683 Philiberte Pramondon (n° 129) dont un fils, Claude Dard (n° 64), né le 12 avril 1690.

Claude Dard est le dernier à naître, se marier et mourir à Saint Vincent de Boisset, il y a en effet épousé le 27 juillet 1717 Léonarde Darmezieu (n° 35) dite aussi Eléonor Darmezin, il y est inhumé le 5 août 1726. Quelques mois plus tôt, son épouse lui a donné un fils, François Dard, né le 12 avril 1726, c’est le dernier à naître en cette paroisse.

Le déplacement de Saint Vincent de Boisset, dans le département de la Loire, à Lentilly, dans le Rhône a, semble-t-il, eu lieu dans les années 1750. François Dard (n° 32) est marchand à Lentilly lorsqu’il épouse en secondes noces le 25 mai 1773 Marie Bouchard (n° 33), native de Sainte Consorce et fille de défunt Gabriel Bouchard dit Rousset (n° 66), granger à Cachemouche, et de Marie Salignat (n° 67). François Dard (n° 32) était veuf en premières noces de Françoise Lachanal qu’il avait épousé le 11 janvier 1752 à Lentilly. Dans l’acte de mariage François Dard est dit « vivant dans cette paroisse de Lentilly depuis environ deux ans » ce qui nous permet de situer son arrivée à Lentilly autour de 1750. Françoise Lachanal est la fille de André Lachanal et de Benoîte Guillard. François Dard (n° 32) décède à Lentilly le 13 Ventôse an XI selon le calendrier républicain, soit le 4 mars 1803, il est alors qualifié de « cordonnier » et le déclarant est son fils André Dard (n° 16), boulanger à Lentilly. Quelques années plus tard, c’est aussi André Dard, propriétaire au bourg de Lentilly, qui déclare le décès de sa mère survenu le 16 novembre 1807 à Lentilly « entre minuit et une heure ».

André Dard (n° 16) a été baptisé le 8 septembre 1780 à Lentilly ; son parrain est André Martinon, sa marraine, Marie Rozier. Il y demeure avec sa mère lorsqu’il épouse le 10 Pluviôse an XII selon le calendrier républicain, soit le 31 janvier 1804, à Lozanne Jeanne Françoise Rimbourg (n° 17). Cette dernière, native de Lozanne, y a été baptisée le 20 mars 1787. Fille de Jean Rimbourg (n° 34) et de Louise Marguerite Gorgi (n° 35), elle eut pour parrain, Jean Dupoisat, habitant à Charnay, et pour marraine, Françoise Faure, gouvernante chez Mr Lutuse, habitant Ainay. Le mariage fut précédé de la signature d’un contrat le 13 Nivôse (soit le 4 janvier) chez maître Chapuy, notaire à Chazay. Le futur est accompagné d’un beau-frère, Jean René Tholly, propriétaire à Sourcieux sur Sain-Bel.

Bien que mariés en 1804, Jean Marie Dard (n° 8) ne vint au monde que le 18 juin 1826 à Lozanne, son père est âgé de 46 ans, sa mère, de 39 ans – il a au moins deux frères aînés puisque cités à son mariage en 1852, Jean Claude Dard, né vers 1816, boulanger au 4 Clos Riondel à Lyon et Marie Dard, né vers 1814, boulanger au 20 rue du Chariot d’or à Lyon. Jean Marie Dard (n° 8) est « tisseur demeurant 20 rue de Viard, 4ème arrondissement de Lyon, lorsqu’il épouse le 20 juillet 1852 à Vaise – dans le 5ème arrondissement de Lyon – Hélène Villeneuve (n° 9), ouvrière en soie demeurant alors avec sa mère, 11 montée des Epies, 5ème arrondissement de Lyon. Leur mariage a été précédé d’un contrat passé devant maître Vachon, notaire à Lyon, le 3 juillet 1852.

Le couple Dard-Villeneuve va avoir au moins deux fils, François Dard, né vers 1856, qui fut négociant au 15 rue d’Algérie à Lyon en 1894, et Séraphin Antoine Dard (n° 4) né le 26 juin 1868 à Lyon 5ème. Il est employé de bureau et demeure avec sa mère, Hélène Villeneuve (n° 9), lorsqu’il épouse le 21 avril 1894 à Lyon 3ème, Claudia Berland (n° 5) dont Francisque Marius Dard (n° 2), né sur le 1er arrondissement de Lyon, ce dernière père de Frédéric Dard né à Jallieu et décédé à Bonnefontaine en Suisse, mais revenu au berceau de ses ancêtres maternels, puisque inhumé à Saint-Chef, dans le département de l’Isère.

 

François Cadet, enfant exposé.

La lignée Cadet remonte à un certain François Cadet (n° 48), enfant illégitime, qui fut déposé à l’âge de deux jours à l’hôpital de Lyon et baptisé par le curé le 17 juillet 1758 ; il eut pour parrain Pierre Meyer, illettré, et pour marraine, Eléonore Roussel qui a signé.

Le 30 août 1787, l’union de François Cadet (n° 48) est scellée à La Chapelle Saint Chef avec une orpheline, Françoise Charrel (n° 49). Le futur qualifié de « garçon élevé par la maison de l’hôpital de Lyon » est alors dit âgé d’environ 27 ans, alors qu’il a fêté ses 29 ans. Quant à l’épouse, Françoise Charrel, elle est la fille légitime des défunts Joseph Charrel (n° 98) et Anne Manisset (n° 99). Ces derniers s’étaient mariés le 6 juin 1758 à La Chapelle Saint Chef ; les mariés étant accompagnés que de la mère du futur, Marguerite Brigalet (n° 197), son père, Louis Charrel (n° 196), et les parents de la future, Barthélemy Manisset (n° 198) et Jeanne Vacher (n° 199), étant tous trois décédés.

François Cadet (n° 48), l’enfant de l’hospice de Lyon, est décédé le 10 février 1828 à Saint Chef, à l’âge de 73 ans. Son décès est déclaré par Joseph Cadet, cordonnier à La Chapelle Saint Chef, âgé alors de 30 ans, donc né vers 1798, qui est sûrement un de ses fils. Le 1er avril de l’année 1828, Joseph Etienne Cadet (n° 24), un autre fils et ancêtre de Frédéric Dard, né le 6 Prairial an VIII selon le calendrier républicain, soit le 26 mai 1800, à Saint Victor, déclarait la naissance de son premier né François Etienne Cadet (n° 12) né le 31 mars.

 

Jumeaux et jumelles.

Joseph Etienne Cadet (n° 24) avait épousé le 4 juin 1827 à Saint Chef Marie Davallon (n° 25) ; le futur est âgé de 27 ans, la future de 36 ans. La future est accompagnée de son père, François Davallon (n° 50), sa mère, Anne Candy (n° 51), est décédée le 30 juin 1792 à l’hôpital de La Chapelle Saint Chef alors que Marie n’est âgée que de quelques mois. Le mariage Davallon-Candy avait été célébré le 26 juin 1786.

Un peu moins d’un an après la célébration de leur mariage, Joseph Etienne Cadet et Marie Davallon ont eu un fils, François Etienne Cadet (n° 12). Celui-ci épouse l’année de ses 30 ans, le 12 janvier 1858, Rose Henriette Contamin (n° 13) dont au moins un fils, Benoît Joseph Cadet (n° 6).

Benoît Joseph Cadet (n° 6) est né le 6 mars 1863 à Saint-Chef et Adélaïde Constance Desvignes (n° 7) est née le 18 avril 1866 au même lieu. L’un et l’autre sont des jumeaux. Le premier a une sœur jumelle Marie Louise Cadet qui est déclarée être née à cinq heures, lui à cinq heures cinq minutes. La seconde a une sœur jumelle, Antoinette Honorine Desvignes qui a vu le jour quelques dix minutes avant elle, l’une est déclarée être née à six heures, l’autre à six heures dix minutes.

Benoît Joseph Cadet (n° 16) est qualifié de « garçon boulanger » à Jallieu lorsqu’il épouse le 13 juin 1892 à Saint Chef Adélaïde Constance Desvignes (n° 7). Bien que les futurs adoptent le régime de la communauté des biens réduite aux acquêts, ils passent contrat de mariage devant maître Victor Carriot, notaire à Saint Chef le 30 mai 1892. La future constitue en dot « un trousseau composé des linges et vêtements servant à son usage personnel, une garde-robe, une montre et un médaillon en or, le tout estimé à 550 francs », le futur lui déclare « que ses apports en communauté ne constituent qu’en son trousseau qu’il n’évalue pas attendu qu’il sera dans tous les cas repris en nature ».

 

Un acte de notoriété pour acte de naissance.

On sait seulement que Benoît Contamin (n° 26) est né en novembre 1801 à Saint Chef. Il est fréquent durant cette période trouble que des naissances n’aient pas été enregistrées. Le constat se fait le plus souvent au moment du mariage de l’intéressé. Benoît Contamin (n° 26) qui pour se marier devait fournir la copie de son acte de naissance découvre que celui-ci ne figure pas dans les registres de l’état civil de Saint Chef. Le juge de paix du canton de Bourgoin constate donc cette lacune et dresse un acte de notoriété le 4 novembre 1824, enregistré le 6 suivant, où il est stipulé que « Benoît Contamin est né audit Saint Chef dans le mois de Novembre 1801, et fils de Pierre Contamin, boucher, et de Benoîte Guillet ».

Pierre Comtamin (n° 52) et Benoîte Guillet (n° 53) s’étaient mariés à Saint Chef le 30 Prairial an VIII selon le calendrier républicain, soit le 19 juin 1800. Le futur est cultivateur « résidant à Saint Chef, âgé de vingt et un ans depuis le 14 Brumaire dernier (soit le 5 novembre 1799 – né en fait le 5 novembre 1778), fils légitime de Benoît Contamin, boucher de Saint Chef, et de défunte Marguerite Durand ». La future « âgée de vingt deux ans depuis le 30 Germinal dernier » (soit le 20 avril 1800 – née en fait le 20 avril 1778) réside aussi à Saint Chef, elle est la fille de « défunt François Guillet et de Clémence Larrivé mariés de Trieux ». La mariée est accompagnée de deux de ses frères, Benoît et François Guillet. La famille Contamin est connue à Saint Chef depuis au moins 1736, la famille Larrivé, depuis 1746. La famille Guillet est localisée en 1743 à Salagnon.

 

Claude Berland, mendiant à Saint Christophe en Brionnais.

Claude Berland (n° 40) est qualifié de « mendiant » dans l’acte de décès rédigé le 21 août 1824 à Saint Christophe en Brionnais, dans le département de la Saône-et-Loire. Il y est dit « mari de Jeanne Perrier, âgé de 55 ans, et natif de Poisson, fils de feux Jacques Berland et de Antoinette Plédy ». Son décès est survenu alors qu’il résidait chez Marie Ruquin veuve de Claude Lamotte, propriétaire ; les déclarants sont Claude Perret, sabotier, et Jean Alamartine, propriétaire cultivateur du dit lieu.

Pierre Berland (n° 20) a vu le jour à Chassigny sous Dun le 18 avril 1819. Il est qualifié de « maçon à Saint Forgeux Lespinasse » lorsqu’il y épouse le 16 janvier 1843 Anne Antoinette dite Annette Gardet (n° 21), elle-même journalière à Saint Forgeux. Les deux époux sont majeurs et orphelins de père et de mère. Claude Berland, on l’a vu plus haut est décédé en 1824, Jeanne Perrier (n° 41), sa veuve, est décédée le 21 juin 1839 à Saint Didier, dans le département de l’Allier, quant aux parents de la future, ils sont tous deux décédés à Noailly, Jean Baptiste Gardet (n° 42), le 15 novembre 1827, et Françoise Vinet (n° 43), le 12 avril 1837. La famille Gardet est de Noailly (Loire), Jean Baptiste Gardet (n° 42) y a été baptisé le 27 février 1782. La famille Vinet est de Saint André d’Apchon (Loire), Françoise Vinet (n° 43) y a vu le jour le 29 octobre 1777 ; elle y est devenue madame Gardet le 26 Floréal an XI selon le calendrier républicain, soit le 16 mai 1803.

 

Un acte de mariage collectif du 24 novembre 1789.

Le 16 septembre 1875 fut célébré à Saint Haon le Châtel le mariage de Benoît Berland (n° 10) et de Marie Blettery (n° 11). Le 21 juillet de l’année suivante naît Claudia Berland (n° 5). La naissance de Marie Blettery (n° 11) a été enregistrée le 27 janvier 1855 à La Chabanne, commune de l’Allier, où son père Claude Blettery (n° 22) exerce la profession de sabotier lorsqu’il épouse le 27 février 1854 à Ferrières sur Sichon, commune d’origine de la future, Annette Antoinette dite Annette Mondière (n° 23). Claude Blettery est alors veuf en premières noces de Marie Anne Forge depuis le 22 février 1851. La mère de Claude Blettery, Louise Mazioux (n° 45) est décédée quelques semaines plus tôt, le 14 février 1851 à La Chabanne. La commune de La Chabanne fut créée sur un morceau du territoire de Saint Nicolas des Biefs et de La prugne.

Les familles Blettery et Mazioux sont de Saint Nicolas des Biefs, dans l’Allier, communautes familiales agricoles de la Montagne Bourbonnaise, vivant pour la plupart « au même pot au même feu » jusqu’au début du XIXème siècle. Claude Blettery (n° 22) y a vu le jour le 15 Vendémiaire an X selon le calendrier républicain, soit le 7 octobre 1801 ; ses parents, Claude Blettery (n° 44) et Louise Mazioux (n° 45), y ont été baptisés, le premier, le 7 octobre 1761 a eu pour parrain Claude Garrivier, pour marraine, Marie Blettery ; la seconde, le 22 avril 1761 a eu pour parrain Denis Despalles dit Le Saint, pour marraine, Louise Faiol. Leur mariage y fut célébré le 24 novembre 1789. L’acte de mariage en question est un acte de mariage collectif, dans le même acte figurent trois actes de mariage : Premièrement, le mariage d’un autre Claude Blettery sabotier fils de feu François Blettery et de Marie Talvar, avec une Françoise Maridet, fille de François Maridet et de Simone Bardonet – ces derniers ont obtenu une dispense de consanguinité au 4ème degré et sont accompagnés de Pierre Blettery, Pierre François et Jean Monat. Deuxièmement, le mariage de Claude Blettery fils de Jean Blettery, sabotier, et de Marie Garrivier, avec Louise Mazioux fille de feu François Mazioux et de Marie Despalles – les futurs, qui sont les ascendants de Frédéric Dard, sont accompagnés de Jean Blettery, François Mazioux et Jean Monat. Et troisièmement, le mariage de Nicolas Domas, sabotier, fils d’André Domas et de feue Jeanne Rimoux, de la paroisse d’Arfeuille, avec de Nicolle Pereuve.

 

Anne Mondière, enfant naturel légitimé.

Le 6 mars 1880, le propriétaire, Simon Mondière (n° 46), demeurant au village Pion, à Ferrières sur Sichon, dans le département de l’Allier, déclare la naissance d’une fille née du 5 qu’il reconnaît être de lui et de Marguerite Dassaut alias Dassot (n° 47), elle-même fille de Simon Dassaut (n° 94), et à laquelle il donne le prénom de Anne ; cette petite fille est l’ascendant n° 23 de Frédéric Dard. Le père de l’enfant est accompagné de deux parents, Antoine et André Mondière, tous deux propriétaires. Cette petite fille est dite plus fréquemment « Annette », quelquefois « Anne Antoinette ». Simon Mondière (n° 46) et Marguerite Dassaut (n° 47) se sont mariés le 30 avril 1822 à Ferrières sur Sichon. Le futur marié y était né le 23 octobre 1776 de Pierre Mondière (n° 92) et de Anne Monat (n° 93), décédée le 17 novembre 1788. La fiancée est née le 3 avril 1787 à Saint Priest la Prugne de Bonnet dit Simon Dassaut (n° 94) et de Jeanne Oblette (n° 95), décédée à Ferrières sur Sichon le 5 novembre 1808. Lors de cette union, les deux époux légitiment cinq enfants : Jacques Mondière né le 18 janvier 1811, Marie Mondière née le 23 juillet 1813, autre Marie Mondière née le 9 août 1815, Anna Mondière née le 6 janvier 1818 et Anne Mondière née le 5 mars 1820 (n° 23).

 

Saint Chef, le berceau.

La Chapelle Saint Chef, puis Saint Chef, fut le cadre de vie des ascendants maternels de Frédéric Dard. La commune de Saint Chef collecte d’ailleurs tous les écrits de Frédéric Dard afin de constituer ainsi le premier fonds consacré à cet écrivain prolixe et évoque l’auteur à travers son musée. Les Desvignes, Guicherd, les Richard, les Neyret et les Mitifiot sont de La Chapelle Saint Chef.

Benoît Joseph Cadet (n° 6) est né à Saint Chef, sa filiation a été remontée comme écrit ci-dessus jusqu’à un enfant exposé de l’Hôpital de Lyon. Son épouse Adélaïde Constance Desvignes (n° 7) est aussi native de Saint Chef. Son ascendance en ligne remonte jusqu’à un certain Pierre Desvignes (n° 112) qui y a épousé le 15 février 1757 Antoinette Coinde (n° 113). Pierre Desvignes (n° 14) y a épousé une payse, Marie Louise Jayet (n° 15) le 6 novembre 1851. Le même jour, leur union fut réglée par un contrat passé devant maître Charles Amédée Neyroud, notaire à la résidence de Saint Chef. Les futurs ont adopté le régime dotal. La future se constitue en dot son trousseau composé « des linges et habillements à son usage personnel, une chaîne en or, douze draps de lin, douze serviettes, six nappes, une garde-robe, une vache, une garniture de lit composé de matelas, deux couvertures, traversin et rideaux, et tous les biens qui lui sont échus dans la succession de son père, indivis entre elle et ses frères et sœur » ; le père du futur fait donation au futur « du huitième de tous ses biens présents et à venir ». Les mariages Desvignes-Dupré et Jayet-Neyret furent aussi célébrés à Saint Chef, le premier le 5 janvier 1820, le second, le 8 juillet 1827.

 

Alliances et contrats de mariages entre familles de Saint Chef.

A la sixième génération, le mariage Desvignes-Guicherd (n° 56-57) y fut célébré le 17 janvier 1791 par le vicaire Duvelet ; le futur est accompagné de son père, Pierre Desvignes (n° 112) laboureur – sa mère, Antoinette Coinde (n° 113) est déjà décédée - la future, de ses parents, Joseph Guicherd (n° 114), fermier, et Françoise Yvrard (n° 115). Quelques semaines plus tard, le 7 mars 1791 fut célébré à Domarin (Isère) le mariage de Thomas Dupré (n° 58), marchand de Bourgoin, et de Françoise Berrier (n° 59) après avoir passé contrat le 19 février précédent devant maître Lacroix, notaire à Bourgoin – une opposition au mariage avait été signalée par Marguerite Badin de l’Isle d’Abeaux, mais celle-ci fut levée par le tribunal du district de La Tour du Pin le 23 février.

A la même génération, le mariage Jayet-Richard y fut aussi célébré le 17 Germinal an III selon le calendrier républicain, soit le 6 avril 1795. Le contrat a été passé trois jours auparavant le 14 Germinal devant maître Joseph Melchior Parent, notaire à Saint Chef. Le futur, Joseph Jayet (n° 60) est de Montferrat. La future, Françoise Richard (n° 61), apporte une « dot qui ne peut excéder la somme de trois mille livres ». Elle consiste en « nippes, linges, 40 chemises, 12 nappes, 6 paires de draps de lit, 36 serviettes, 10 habits complets, 6 tabliers, 10 mouchoirs d’indienne, 2 bagues d’or, 1 croix d’or, une chaîne en or pour le col à trois cordons et autres menus effets ordinaires pour son usage journalier le tout estimé à la somme de deux mille livres, plus une génisse et une garde-robe presque neuve bois noyer fermant à clef, ces deux derniers objets estimés à 500 livres » ; le futur, Joseph Jayet (n° 60), déclare lui que « les biens qu’il possède ne peuvent excéder la somme de quatre mille livres et une voiture qu’il a dans les convois militaires de la république composée d’une charrette, d’une jument et trois malles, le tout estimé à cinq mille livres » - voilà un couple déjà bien installé.

Le 17 Floréal an VI selon le calendrier républicain, soit le 6 mai 1798, fut célébré le mariage de Charles Neyret (n° 62) et de Catherine Mitifiot (n° 63), les deux époux sont nés à Saint Chef, le premier, le 11 août 1756, la seconde, le 10 avril 1768. Leurs décès figurent dans les registres de l’état civil de la commune, pour monsieur à la date du 4 janvier 1840, pour madame, à la date du 21 novembre 1829.

 

Remerciements :

A Isabelle Malfant-Masson, généalogiste.

 

Sources :

Recherches et vérifications faites aux archives de l’Isère à Grenoble par Patrick Huber, généalogiste, 8 boulevard Maréchal Leclerc 38000 Grenoble

Recherches et vérifications faites aux archives du Rhône à Lyon par Jean-Bernard Laurent, généalogiste, 3, impasse des Deux-Jardins 69210 Sain Bel

Recherches et vérifications faites aux archives de l’Allier à Izeure et de la Loire à Saint-Etienne par Jean Mathieu, généalogiste, rue Châteaumorand 42370 Saint Haon le Châtel

 

Bibliographie :

« Frédéric Dard, dit San-Antonio » de Jo Savoyat – SGLB. Généalogie & Histoire n° 1240. Pages 40-41

« Les ancêtres de Frédéric Dard » par les associations Généalogie et histoire de Saint-Chef et ceux du Roannais. Généalogie & Histoire n° 1240. Pages 41-43.