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GéMagazine n°261 : Pierre Gaxotte

Juillet-août 2006

Historien et journaliste, Académicien

Pierre Gaxotte a suivi ses études au lycée de Bar-le-Duc, puis à Henri IV. Il est ensuite entré à l’Ecole normale supérieure en 1917. Reçu premier à l’agrégation d’histoire en 1920, il entame une carrière de professeur d’histoire au lycée Charlemagne à Paris, carrière qu’il poursuivit au lycée d’Evreux. Secrétaire de Charles Maurras, son amitié avec Arthème Fayard lui vaut la direction de la collection des « grandes études historiques ». Il fut aussi chroniqueur au Figaro après la seconde guerre mondiale.

Elu en 1953 au fauteuil 36 de l’Académie française, il fut reçu le 29 octobre de la même année par le général Weygand au fauteuil de René Grousset (1885-1952). A sa mort survenu le 21 novembre 1982, son successeur fut Jacques Soustelle (1912-1990).

 

Célibataire, Pierre Gaxotte, auteur d’un livre de souvenirs « Mon village et moi, Les autres et moi », a des origines très concentrées ; les berceaux localisés essentiellement dans le département de Vosges font que Pierre Gaxotte est un lorrain de souche.

 

Un couple souche uni en 1689.

Plusieurs lignées Gaxotte sont présentes dans cette ascendance. Ce patronyme est d’ailleurs souvent porté dans les Vosges sous cette forme initiale augmentée de trois variantes Gaxatte, Gachotte et Garçotte.

La lignée paternelle de Pierre Gaxotte remonte à un certain Dominique Gaxotte (n° 256). De ce Dominique Gaxotte est issu au moins un garçon prénommé comme son père, Dominique. Cet autre Dominique Gaxotte (n° 128) épousa le 26 avril 1689 à Provenchères sur Fave Benîte Antoine (n° 129). Ce couple est cité par deux fois dans cette ascendance ce qui explique que Dominique Gaxotte apparaissent sous les numéros 128 et 184 et que Benîte Antoine portent les numéros 129 et 185. Premièrement en ligne directe avec Jean Gaxotte (n° 64) qui s’allia le 23 novembre 1717 à Saint Stail avec Marie Estienne (n° 65) fille de Sébastien Estienne (n° 130) et de Marie Herriot (n° 131). Secondement, avec un autre fils de Dominique Gaxotte (n° 128/184), autre Dominique Gaxotte (n° 92) qui a épousé le 15 juin 1728 à La Petite Raon (Vosges) Anne Collin (n° 93) fille de Benoît Collin (n° 186) et de Catherine Bagua (n° 187). A signaler que Jean marié en 1717 et Dominique marié en 1728 sont inscrits sous le patronyme Gaxatte et non Gaxotte.

L’étude de la branche maternelle de Pierre Gaxotte révèle la présente du patronyme Gaxotte avec Marie Gaxotte, ascendant n° 217, fille de François dit du lieu de « Frapelle », qui épousa Claude Maimbourg (n° 216). D’autres liens de parenté semblent encore à découvrir.

 

Mariages en famille.

La fréquence de certains patronymes laissent deviner des alliances entre parents plus ou moins éloignés. Ainsi, Jean Nicolas Gaxotte (n° 4) avait un frère aîné Joseph Gaxotte. Ce dernier né le 24 juillet 1813 épousa le 9 mai 1843 à Saint Stail Marie Madeleine Jeandel, fille de François Jeandel (n° 10) et de Madeleine Hermal (n° 11). Marie Madeleine Jeandel est la sœur aînée de Marie Anne Jeandel (n° 5). Les deux frères ont donc épousé les deux sœurs.

Leur père, Jean Baptiste Gaxotte (n° 8), né le 3 décembre 1782 à Saint Stail eut deux sœurs toutes deux prénommées Marie Catherine, la première née le 2 avril 1786 et la seconde née le 9 octobre 1787. Les aïeuls, Joseph Gaxotte (n° 16) et Catherine Didion (n° 17) ont obtenu avant la célébration de leur mariage enregistré le 11 février 1782 à Saint Stail une dispense de consanguinité. Parents selon le droit canonique au 4ème degré, les grands-parents maternels du futur, Joseph Maire (n° 66) et Madeleine Didion (n° 67) et les grands-parents paternels de la future, Etienne Didion (n° 68) et Marie Lemaire (n° 69) semblent être les points de départ pour identifier l’ancêtre commun, soit par les Didion, soit par les Maire ou Lemaire.

Madeleine Didion (n° 95), ancêtre de la septième génération, laisse là aussi présager de parentés plus lointaines. Un autre exemple, Louis Jeandel (n° 40) et Anne Jeandel (n° 91) sont frère et sœur, puisque issus du mariage de Joseph Jeandel et de Marguerite Hauy. Le petit-fils du premier, François Jeandel (n° 10) a épousé l’arrière-petite-fille de la seconde, Madeleine Hermal (n° 11).

 

Mariages et enterrements.

Jean Baptiste Jeandel (n° 20) épousa en secondes noces le 14 janvier 1778 à Ban de Sapt (Vosges) Marie Jeanne Pierron (n° 21) ; il est dit « veuf de Marie Anne Gaxotte. Son union avec Marie Anne Gaxotte fut célébrée le 31 janvier 1774 à Saint Stail. La future était veuve de Sébastien Noël ; elle l’avait épousé le 15 janvier 1765 au même lieu. Par cet acte de mariage, on apprend que Marie Anne Gaxotte avait perdu son premier mari Nicolas Colin.

Du mariage Jeandel-Pierron quatre enfants sont nés à Saint Stail de 1778 à 1792 : 1° Jeandel Jean Baptiste né le 20 octobre 1778 ; 2° Louis Jeandel né le 1er août 1780 ; 3° François Jeandel, ascendant n° 10 ; et 4° Marie Anne Jeandel née le 22 août 1792.

Après décès de Marie Madeleine Gaxotte (n° 23) survenu le 20 décembre 1820, Michel Hermal (n° 22) épousa en secondes noces Marie Marchal. Michel Hermal (n° 22) est le cinquième enfant de autre Michel Hermal (n° 44) et de Anne André (n° 45) ; il eut quatre frères et sœurs : 1° Anne Hermal née le 11 décembre 1769 à Saint Stail, y est décédée le 28 décembre suivant, âgée de deux semaines ; 2° Françoise Hermal née le 10 mars 1771 à Saint Stail ; 3° Nicolas Hermal né le 7 décembre 1773 à Saint Stail ; 4° Jean Baptiste Hermal né le 6 juin 1777 à Saint Stail, marié le 9 janvier 1799 à Grandrupt (Vosges) avec Marguerite Humbert. La fille de Michel Hermal (n° 22), Madeleine, a épousé un cousin éloigné par sa mère, François Jeandel (n° 10).

 

Les Fresse de Ban de Laveline, sur l’arrondissement de Saint Dié.

Jean François Fresse (n° 6) et Marie Catherine Lamaze (n° 7) ont eu trois filles. Mariés à Saint Dié en 1860, leurs deux premières filles Justine Amélie Fresse et Marie Lia Fresse ont vu le jour à Ban de Laveline, la première, le 9 novembre 1861, la seconde, le 29 novembre 1862. Maria Augustine Fresse, la mère de Pierre Gaxotte, est née le 28 janvier 1865 à Saint Dié.

Jean-François Fresse (n° 6) est semble-t-il né avant le mariage de ses parents, la mention de son mariage figure sur les tables décennales au 10 août 1860, la filiation du futur n’est pas indiqué – cette filiation reste donc à confirmer. La naissance a été enregistrée le 11 janvier 1836, le mariage des parents fut célébré le 23 juin 1838. Le couple Fresse-Jacquemin eut cinq autres enfants tous nés à Ban de Laveline : 1° Jean Claude Fresse né le 4 avril 1839 ; Marie Victoire Fresse née le 2 mai 1840 ; 3° Marie Marguerite Fresse née le 23 mai 1844 ; 4° Marie Catherine Louise Fresse née le 19 octobre 1845 ; et 5° Jean Baptiste Fresse né le 17 juillet 1848.

Le grand-père de Jean-François Fresse (n° 6), Jean Baptiste Fresse (n° 24), a eu de sa seconde épouse, Marie Anne Billon, quatre enfants nés dans la commune de Ban de Laveline de 1810 à 1818 : Marie Anne Fresse née le 13 décembre 1810 ; Jean Claude Fresse, ancêtre n° 12 ; Marie Madeleine Fresse née le 18 avril 1815 ; et 4° Jean Nicolas Fresse né le 23 août 1818. De son mariage avec Marguerite Jacquemin, fille de Jacques Jacquemin et de Agnès Billon, Jean Baptiste Fresse eut deux enfants, tous deux prénommés Jean Baptiste, l’un le 14 avril 1807, l’autre, le 31 mars 1809.

 

Mariage Maimbourg-Maimbourg à Bertrimoutier.

La famille Maimbourg entre dans cette ascendance par le mariage de Jean François Jacquemin (n° 26), alors âgé de 27 ans et demeurant à Ban de Laveline. L’union a été célébrée le 21 novembre 1807 avec Marguerite Maimbourg (n° 27), âgée de 29 ans et fille de Jean François Maimbourg (n° 54), alors décédé, et de Marguerite Maimbourg (n° 55). Six enfants sont nés à Ban de Laveline de 1808 à 1815 : 1° Marie Marguerite Jacquemin né le 7 septembre 1808 ; 2° Jean François Jacquemin né le 19 janvier 1810 ; Jean Joseph Jacquemin né le 30 août 1811 ; Marie Françoise Jacquemin, ancêtre n° 13 ; et deux jumelles, Catherine et Marie Anne Jacquemin née le 8 avril 1815

Jean François et Marguerite Maimbourg s’étaient mariés le 7 février 1775 à Bertrimoutier. A la génération suivante, François Maimbourg (n° 108) et Marie Jardel (n° 109) ont convolé le 10 février 1749 à Saint Stail, tandis que Nicolas Maimbourg (n° 110) et Anne Marchal (n° 111) s’étaient unis le 12 janvier 1739 à Bertrimoutier. Le seul couple identifié de la huitième génération est Claude Maimbourg (n° 216), fils de Claude, et Marie Gaxotte (n° 217) fille de François.

 

Un garçon prénommé Joseph Napoléon Lamaze en 1807 Saint Dié.

La grand-mère maternelle de Pierre Gaxotte, Marie Catherine Lamaze (n° 7), est né le 27 février 1841 à Saint Dié. Ses parents s’étaient unis l’année précédente à Nayemont. Une fille, Joséphine Lamaze, a vu le jour le 2 septembre 1853, il ne semble pas qu’il y ait eu d’autre naissance.

Nicolas Lamaze (n° 28) est veuf en premières noces de Catherine Coinchelin lorsqu’il épouse le 20 janvier 1801 Marguerite Jeandel (n° 29). Cette dernière lui a donné cinq enfants dont un fils prénommé Joseph Napoléon, ce qui indique explicitement l’attachement de la famille à l’Empereur : 1° Jean Nicolas Lamaze né le 21 octobre 1802 ; 2° autre Jean Nicolas Lamaze né le 27 novembre 1805 ; 3° Joseph Napoléon Lamaze, ascendant n° 14 ; 4° Jean Baptiste Lamaze né le 4 décembre 1808 ; et 5° François Joseph Lamaze né le 30 avril 1815.

 

Parenté avec Edouard Herriot, membre de l’Académie française.

Edouard Herriot est né le 5 juillet 1872 à Troyes (Aube). Maire de Lyon, député et sénateur, professeur et homme de lettres, il devient membre de l’Académie française. Fils de Nicolas Herriot, chef de bataillon d’infanterie, et de Jeanne Collon, la lignée agnatique se poursuit avec François Herriot, le grand-père, puis Quirin Herriot, l’arrière grand-père. Ce dernier a épousé en premières noces le 18 juillet 1797 au Vermont (Vosges) Marie Anne Jeandel. Cette dernière est née le 17 novembre 1760 de Nicolas Jeandel et de Catherine Benay. Nicolas Jeandel avait vu le jour le 11 mars 1719 à Saint Stail de Joseph Jeandel et de Marguerite Hauy.

Le couple Joseph Jeandel-Marguerite Hauy a donné trois enfants, tous nés à Saint Stail : 1° Louis Jeandel né le 15 mai 1716 ; 2° Anne Jeandel née le 20 septembre 1717 ; et 3° Nicolas Jeandel né le 11 mars 1719, ce dernier ancêtre direct d’Edouard Herriot.

Louis Jeandel qui épousa le 19 novembre 1737 à Saint Stail Anne Avril fille de Fleurent Avril et de Anne Richard, est l’ancêtre n° 40, à la sixième génération, de Pierre Gaxotte. De même, Anne Jeandel qui s’allia le 27 novembre 1741 avec Pierre André fils de Nicolas André et de Anne Gaspard, est l’ancêtre n° 91, à la septième génération, de Pierre Gaxotte.

Joseph Jeandel et Marguerite Hauy sont donc les ancêtres communs d’Edouard Herriot et de Pierre Gaxotte.

 

Lien présumé avec Jules Ferry, homme politique.

Jules Ferry est né le 5 avril 1832 à Saint Dié. Fils de Charles Edouard Ferry, avocat, il est le petit-fils de François Joseph Ferry, cultivateur, né le 21 novembre 1770 à Saint Dié, et l’arrière-petit-fils de François Joseph Ferry (1734-1788), maître fondeur de cloches à Saint Dié, et de Françoise Richert.

Saint Dié est la ville où est née le 5 septembre 1777 Marguerite Jeandel, l’ancêtre n° 29 de Pierre Gaxotte. Marguerite Jeandel est la fille de Christophe Jeandel (n° 58) et de Marie Ferry (n° 59) qui s’étaient mariés le 13 janvier 1772 sur la paroisse Saint Martin de la dite ville. Marie Ferry (n° 59) est la fille de Nicolas Ferry (n° 108) et de Anne Ganaye (n°109).

La proximité de ces deux familles Ferry à Saint Dié pendant la même période, plus précisément sur la paroisse saint Martin, présage d’une parenté entre Pierre Gaxotte et Jules Ferry. La filiation n’étant pas indiquée dans les derniers actes de mariage, l’éventuel lien n’a pas été identifié.

 

Sources :

Travaux de Mr Georges Marande, Mme Marguerite Frientz et Mr Eric Marchal.

3617 Genlor. Base de données.

 

Bibliographie :

« A la découverte de leurs racines » de Joseph Valynseele et Denis Grando. Seconde série. ICC octobre 1994.

« Racines d’Ardennes » d’Alain Chapellier. Editions du Plateau de Rocroy 4ème trimestre 2002.

« Ascendance de Jules Ferry » Myriam Provence. Gé-Magazine, année 1995.