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GéMagazine n°257 : Georges Colomb dit Christophe

Mars 2006

Un des premiers grands précurseurs de la bande dessinée

Le 25 mai prochain sera commémoré le 150ème anniversaire de la naissance de Marie Louis Georges Colomb dit Christophe, grand précurseur de la bande dessinée dont les trois œuvres majeures sont Fenouillard, Camember et Cosinus.

 

Préparateur en botanique à la faculté des Sciences

Admis à la retraite en 1921, Georges Colomb, Officier d’Académie en 1891, Officier de l’Instruction publique en 1897, avait été nommé délégué pour l’enseignement des Sciences naturelles au Lycée Fontanes à Paris en 1882, été envoyé à Lille dès 1884, au Lycée Faidherbe, et obtenu une bourse au Muséum d’Histoire Naturelle à Paris en 1885-1887 afin d’y préparer sa thèse. Il occupa un poste de préparateur en botanique à la faculté des Sciences le 1er avril 1887.

Marié le 5 octobre 1882 à Paris 5ème avec Hélène Jacquet, native de Dijon, dans le département de la Côte d’Or, fille d’un Professeur de Lettres au Lycée Henri IV à Paris, Georges Colomb eut un fils, Pierre Colomb, avocat et Député. Hélène Jacquet est décédée le 1er octobre 1891 à Cap Breton (Landes). Le 11 mai 1894, Georges Colomb, convolait en secondes noces à la mairie du 17ème arrondissement de Paris avec Laure Bourdoncle.

 

Georges Colomb en famille

Né à Lure, dans le département de la Haute-Saône où son père, Eugène Nicolas Colomb (n° 2) était principal de collège, Georges Colomb fut tenu sur les fonds baptismaux le lendemain de sa naissance par son frère, Louis Léopold Victor Colomb, et par sa sœur, Marie Aimée Gabrielle Colomb.

Le mariage d’Eugène Nicolas Colomb (n° 2) fut célébré le 5 septembre 1842 à Nancy, dans le département de la Meurthe-et-Moselle. L’époux est alors domicilié à Strasbourg (Bas-Rhin) où il occupe un poste de professeur. Nommé régent de mathématiques à Altkirch en 1843, un premier né y voit le jour le 14 juillet 1843 ; celui-ci appelé Louis Léopold Victor Colomb, surnommé « Paul Colomb », fera carrière dans les Eaux et Forêts. Une nouvelle affectation pour Eugène Nicolas Colomb comme professeur de mathématiques à Sélestat et voilà la famille installée dans cette ville. Deux naissances y ont été enregistrées, celle de Lucien Eugène Colomb né le 2 mars 1845 dit « colonel Colomb », et celle de Marie Aimée Gabrielle Colomb née le 3 février 1847. Cette dernière épousa un monsieur Latruffe, professeur de dessin et peintre sous le pseudonyme de Latruco. Quant au « colonel Colomb », il entra à Saint Cyr en 1863, lieutenant au 13ème régiment de chasseurs à pied en garnison à Strasbourg au moment de la déclaration de la guerre de 1870. Fait prisonnier, il finit colonel du 46ème régiment, prit sa retraite à Paris en 1905, et pour ses actions il fut fait officier de la Légion d’honneur.

 

Arrivé du Dauphiné à Saint Mihiel, dans la Meuse

Les origines géographiques des ascendants de Georges Colomb sont localisées pour l’essentiel en région Lorraine. Saint Mihiel, ancienne capitale du Barrois indépendant, dit ducal, ville prospère célèbre pour ses draps et son orfèvrerie, se rendit à la France en septembre 1635. Les représailles furent alors terribles, civils et militaires furent faits prisonniers, la garnison envoyée aux galères, la ville pillée avant que ses murs ne soient abattus. L’occupation dura jusqu’en 1661. Saint-Mihiel ne fut définitivement française qu’en 1766. Ville de garnison, c’est dans celle-ci que s’installe en 1769 Joseph Colomb (n° 8), maréchal des logis au Régiment Royal de Lorraine. Joseph Colomb (n° 8) est né dans les années 1730 à l’Isle d’Abeau, dans le département de l’Isère, en Dauphiné. Il est le fils de Pierre Colomb (n° 16) et de Catherine Regnauld (n° 17). Quittant l’armée, il y sera tour à tour, marchand de dentelles et négociant en draps.

 

Louis Nicolas Colomb, aîné d’une grande fratrie.

Le mariage de Joseph Colomb (n° 8) et de Catherine Pierre (n° 9) fut célébré le 25 octobre 1769 à Saint Mihiel. Louis Nicolas Colomb (n° 4) est leur aîné. Il est né le 23 août 1770 à Saint Mihiel. C’est d’ailleurs dans cette ville que vont naître treize autres enfants : 1° Pierre Colomb né le 27 janvier 1772 ; 2° Thérèse Colomb née le 18 mars 1773, y est décédée le 1er décembre 1845, âgée de 72 ans ; 3° Marguerite Colomb née le 25 juin 1774 ; 4° Catherine Colomb née le 13 juin 1775 ; 5° Marie Marguerite Colomb née le 25 mai 1776, décédée le 19 janvier 1808, âgée de 31 ans ; 6° Marguerite Rosalie Colomb née le 4 septembre 1777 ; 7° Marguerite Madeleine Colomb née le 25 janvier 1779, décédée le 11 octobre 1783, âgée de 4 ans ; 8° Françoise Colomb née le 21 mai 1780, décédée le 6 avril 1785, âgée de 4 ans ; 9° Marie Joseph Catherine Colomb née le 18 avril 1781 ; 10° Marie Joseph Colomb née le 2 avril 1782, décédée le 19 septembre 1792, âgée de 10 ans ; 11° Nicolas Joseph Colomb né le 19 octobre 1784, décédé le 7 septembre 1864, âgé de 79 ans ; 12° Marguerite Véronique Colomb née le 1er février 1786, décédée le 7 janvier 1805, âgée de 18 ans ; et 13° Sébastien Colomb né le 14 octobre 1787, décédé le 6 octobre 1844, âgé de 56 ans.

 

Mariages en famille : entre Colomb et Devoge.

Sur les quatorze enfants , cinq seulement ont convolé à Saint Mihiel : Louis Nicolas Colomb (n° 4) avec Lucie Sertelet (n° 5) ; Catherine Colomb, le 27 juillet 1806, avec Jean Louis Bouteraut ; Marguerite Rosalie Colomb, le 12 avril 1809, avec Henri Devoge fils de Nicolas Louis Devoge et de Catherine Gervaise ; Nicolas Joseph Colomb qui fut « buraliste d’octroi à Saint Mihiel », a épousé le 26 avril 1809 Marguerite Laurent fille de Jean Pierre Laurent et de Jeanne Furdin ; et Sébastien Colomb qui a épousé le 27 mars 1816 Jeanne Catherine Devoge fille de Nicolas Louis Devoge et de Catherine Gervaise. Henri Devoge et Jeanne Catherine Devoge sont frère et sœur.

 

Eugène Nicolas Colomb, seul garçon du couple Colomb-Sertelet à transmettre le nom.

Louis Nicolas Colomb (n° 4) a épousé le 28 Prairial an IX selon le calendrier républicain, soit le 17 juin 1801, Lucie Sertelet (n° 5), fille de François Léonard Sertelet (n° 10) et Marguerite Collinet (n° 11). Six enfants vont voir le jour à Saint Mihiel : 1° Gabrielle Thérèse Colomb née le 15 décembre 1801 ; 2° François Victor Colomb né le 21 juillet 1803, décédé le 13 septembre 1804, âgé de 1 an ; 3° Louis Victor Colomb né le 3 mai 1805, décédé le 17 mai 1828, âgé de 22 ans ; 4° Marguerite Euphémie Colomb née le 20 février 1810 ; 5° Caroline Louise Colomb née le 4 février 1817, décédée le 6 août 1817, âgée de 6 mois ; et 6° Eugène Nicolas Colomb (n° 2). Les trois enfants survivants se sont mariés : Gabrielle Thérèse Colomb a épousé le 9 mai 1827 à Saint Mihiel Hyacinthe Nicolas Bouillard, de Bar le Duc ; Marguerite Euphémie Colomb s’est mariée le 7 juillet 1839 à Saint Mihiel Pierre Dominique Jobit, d’Angoulême ; et Eugène Nicolas Colomb (n° 2) a convolé le 5 septembre 1842 à Nancy Anne Hortense Lucie (n° 3) alias Lucy, voire Luci, dont la filiation n’est pas connue.

 

Les Pierre et Malasse, d’Onville, en Meurthe-et-Moselle

Rémy Pierre (n° 18) et Thérèse Chauchard (n° 17) semblent n’avoir eu que deux filles, Marguerite Pierre et Catherine Pierre (n° 9). Rémy Pierre (n° 18) était d’une famille de dix enfants tous nés à Onville de 1698 à 1722. Sébastien Pierre (n° 36) et Agathe Malsse (n° 37) ont ainsi eu : 1° Anne Pierre née le 7 août 1698 ; 2° Sébastien Pierre né le 5 septembre 1700 ; 3° François Pierre né le 8 février 1705 ; 4° autre Sébastien Pierre né le 14 décembre 1708 ; 5° Nicolas Pierre né le 28 mai 1711 ; 6° Marie Thérèse Pierre née le 11 février 1713 ; 7° Dominique Pierre né le 5 mars 1714 ; 8° Marie Pierre née le 17 avril 1717 ; 9° Cuny Pierre né le 28 février 1720 ; et 10° Agathe Pierre née le 3 juin 1722. Les Pierre sont de Vandelainville, Sébastien Pierre (n° 36) avait un frère, Pierre Pierre qui s’allia à Onville le 26 février 1691 avec Louise Malasse, peut-être une sœur de Agathe Malasse (n° 37).

 

Les Sertelet, Sertlet et Sartelet, famille installée à Saint Mihiel dès 1746.

François Léonard Sertelet (n° 10), père de Lucie Sertelet (n° 5), est l’aîné du couple Sertelet-Collin. En effet, Pierre Sertelet (n° 20) fils de Adam Sertelet (n° 40) et de Philippe Cuni (n° 41) a épousé le 4 juillet 1744 à Brasseitte (Meuse) Lucie Collin (n° 21) fille de Claude Collin (n° 42) et de Jeanne Baudot (n° 43). Huit naissances ont été enregistrées à Saint Mihiel de 1746 à 1749 : 1° François Léonard Sertelet (n° 10) né le 5 novembre 1746 ; 2° Claude Alexis Sertelet né le 23 janvier 1748 ; 3° Anne Sertelet née le 14 avril 1750, décédée le 28 juillet 1750, âgée de 3 mois ; 4° Marie Jeanne Sertelet née le 18 octobre 1751, décédée le 15 décembre 1751, âgée de 1 mois ; 5° Jean Baptiste Sertelet né le 30 octobre 1752 ; 6° Marie Sertelet née le 20 décembre 1754, décédée le 6 août 1759, âgée de 4 ans ; 7° Nicolas Sertelet né le 23 novembre 1756 ; et 8° Anne Sertelet née le 30 août 1759, décédée le 8 octobre 1781, âgée de 22 ans. Les quatre filles décédées, seuls les quatre garçons ont pris femme. Les deux aînés, François Léonard Sertelet (n° 10) et Claude Alexis Sertelet se sont mariés par deux fois.

 

Les quatre fils Sertelet

François Léonard Sertelet (n° 10) a épousé en premières noces le 27 août 1776 Marguerite Collinet (n° 11). Veuf le 31 mars 1780, il a épousé en secondes noces le 4 juin 1780, Barbe Vignot ;cette dernière décédée le 8 octobre 1793 à l’âge de 39 ans.

Du premier mariage, il eut deux enfants : 1° Lucie Sertelet (n° 5) et Pierre Sertelet né le 17 février 1779, décédé jeune en 1783. Du second mariage, il n’eut qu’une petite fille, Marie Anne Sertelet née le 15 mars 1781, qui s’éteignit le 15 mai 1785.

Claude Alexis Sertelet, frère du précédent, a épousé en premières noces le 22 novembre 1768 à Savonnières-en Woëvre (Meuse) Marie Millard, dont plusieurs enfants. Veuf, il reprit femme le 29 mai 1782 à Saint Mihiel. Il se remaria avec Catherine Fernier dont il eut une descendance. Claude Alexis Sertelet s’est éteint le 7 février 1832 à Saint Mihiel, âgé de 84 ans.

Le mariage de Jean Baptiste Sertelet fut célébré le 7 février 1785 à Apremont la Forêt (Meuse) Catherine Maury dont descendance. Il est mort le 8 février 1832, le lendemain du décès de son frère Alexis Claude, âgé de 79 ans.

Quant à Nicolas Sertelet, son mariage se déroula le 31 janvier 1786 à Apremont la Forêt (Meuse) avec Marie Jeanne Thierry dont postérité. Il est décédé le 29 août 1801, âgé de 44 ans.

 

Entre Bouquemont et Saint Mihiel, dans la Meuse.

Didier Collinet (n° 44) et Lucie Marguerite Richier (n° 45) ont convolé le 6 mars 1685 à Bouquemont, dans le département de la Meuse. Leurs enfants ont toutefois été baptisés à Saint Mihiel entre 1697 et 1706 : 1° Michel François Collinet né le 29 janvier 1697 ; 2° Catherine Collinet née le 17 janvier 1699 ; 3° Nicolas Collinet né le 23 décembre 1701 ; 4° Marguerite Collinet née le 17 juillet 1704 ; et 5° Sébastien Collinet né le 20 mai 1706.

César Antoine Burleraux (n° 46) et Catherine Leloup (n° 47) se sont mariés le 28 avril 1699 à Saint Mihiel et ont eu quinze enfants de 1700 à 1720 tous nés au même lieu : Catherine, Dieudonnée, Claude, autre Catherine, autre Dieudonnée, Philippe Antoine, autre Claude, Anne, Marie Anne, autre Claude, César, Philippe, César Antoine, Jeanne et Jean.

Sébastien Collinet (n° 22) et Catherine Burleraux (n° 23) ont eu treize enfants, nés de 1728 à 1751 à Saint Mihiel : 1° Jean Antoine Collinet né le 6 janvier 1728 ; 2° Antoine Collinet né le 23 avril 1729 ; 3° Anne Collinet née le 7 septembre 1730 ; 4° Philippe Collinet né le 6 juillet 1732 ; 5° Sébastien Didier Collinet né le 26 août 1734 ; 6° Claude Collinet né le 21 février 1736 ; 7° Lucie Collinet née le 22 septembre 1737 ; 8° Marguerite Collinet née le 9 février 1739 ; 9° Etienne Collinet né le 18 juin 1840 ; 10° autre Marguerite Collinet (n° 11) ; 11° Marie Catherine Collinet née le 22 mai 1744 ; 12° Barbe Collinet née le 4 décembre 1748 ; et 13° Catherine Lucie Collinet née le 29 janvier 1751.

Des familles avec une fécondité importante comptant une moyenne de dix enfants par couple à la sixième génération.

 

Sources :

Archives de la Meuse.

Bases GENLOR

 

Bibliographie :

“ Christophe – Le génial auteur d’immortels chefs-d’oeuvre : Le Sapeur Camember, La Famille Fenouillard, Le Savant Cosinus » par François Caradec. Pierre Horay Editeur. 1981.