Janvier 2006
Sacré prince de Monaco
Le couronnement d’Albert II de Monaco a eu lieu le 19 novembre 2005 ; âgé de quarante sept ans, Albert II est devenu le nouveau prince souverain de Monaco. En la cathédrale du Rocher, sous le regard de la princesse Antoinette, sœur de Rainier III, doyenne de la famille Grimaldi, le prince Albert II de Monaco s’est assis sur le trône de ses ancêtres qui furent d’abord simple seigneurs de Monaco, pour en devenir princes à partir du XVIIè siècle.
La famille Grimaldi a déjà été présentée très complètement lors des 700 ans des Grimaldi et par un article présentant les ascendants de Rainier III dans Généalogie-Magazine ; nous vous renvoyons donc aux numéros en question. Cet article rappelle quelques traits de l’ascendance Grimaldi et apporte quelques compléments entre autre quant à la famille de Grâce Kelly qui américaine comptait au nombre de ses ancêtres irlandais et allemands.
Descendance de Polignac depuis Camille Henri Melchior, comte de Polignac.
La Maison de Polignac est originaire du Velay ; elle est connue depuis l’an 870. La descendance présentée ci après est la descendance de Camille Henri Melchior, comte de Polignac, et de Marie Charlotte Calixte Alphonsine Le Vassor de La Touche, soit les ancêtres n° 32 et 33 à la sixième génération d’Albert II, prince de Monaco.
Camille Henri Melchior, comte de Polignac (n° 32), est né le 27 décembre 1781 à Versailles. Décédé le 2 février 1855 à Fontainebleau, il avait épousé à Londres le 1er octobre 1810 Marie Charlotte Calixte Alphonsine Le Vassor de La Touche (n° 33). Celle-ci née le 15 septembre 1791 à Saint-Laurent-de-Lamentin, à la Martinique, s’est éteinte elle aussi à Fontainebleau le 22 juillet 1861.
Jules Antoine Calixte Melchior de Polignac, premier né, a vu le jour à Londres le 31 août 1812 ; il a épousé à Paris le 16 juin 1847 Clotilde Eléonore Joséphine Marie de Choiseul-Pralin (1821-1885) dont il a eu deux filles : 1° Marie Camille Calixte de Polignac (1848-1932), mariée avec Louis Marie Charles de Plessis d’Argentré (1839-1909) ; et 2° Isabelle Césarine Calixte de Polignac (1851-1935) qui fut la veuve de Pierre Adalbert Marie Frotier de Bagneux (1845-1909).
Les cinq autres enfants sont nés à Paris. Il s’agit de : 2° Melchior Henri Jean Alexandre de Polignac né en 1817, mort à Paris en 1845 ; 3° Armand Calixte Agénor de Polignac né en 1818, mort à Fontainebleau en 1860 ; 4° Henri Marie Armand, marquis de Polignac (1821-1865) qui eut de son épouse Louise Marie Anna de Wolfram (1824-1865) un fils Georges Melchior Marie Louis de Polignac (1847-1898) ; 5° Gabrielle Emilie Geneviève Georgine de Polignac (1822-1888) qui fut l’épouse de James Vincent O’Farrel (1822-1881) ; 6° Charles Marie Thomas Etienne Georges de Polignac (1824-1881), ascendant n° 16 de la cinquième génération.
Pierre de Polignac et Charlotte Grimaldi, grands-parents paternels d’Albert II.
Charles Marie Thomas Etienne Georges, comte de Polignac (n° 16) a épousé à Paris le 26 mars 1851 Caroline Joséphine Lenormand de Morando (n° 17). Elle lui a donné trois enfants : 1° Melchior Jules Marie Guy, marquis de Polignac (1852-1901), qui épousa Jeanne Alexandrine Louise de Pommery (1857-1922) dont Marie Jean Charles Melchior, marquis de Polignac (1880-1950), Diane Marie Joséphine Louise de Polignac (1882-1974), Charles Marie César Ludovic de Polignac (1884-1962) et Jean Marie Henri Melchior de Polignac (1888-1943) ; 2° Melchior Henri Georges Marie de Polignac (1856-1925), époux de Constance Loppin de Montmort ; 3° Maxence Melchior Edouard Marie de Polignac (n° 8) qui épousa Suzanne de La Torre y Mier (n° 9). Ce dernier couple, ancêtres d’Albert II, a donné naissance à six enfants : 1° Joséphine Marie Louise de Polignac (1882-1976) qui épousa le 15 octobre 1901 à Hennebont Amaury de Jacquelot, comte de Bois Rouvroy ; 2° Marie-Louise Antoinette Anne Georgina Madeleine de Polignac (1884-1944), alliée à Nantes le 31 mai 1905 à Eon Le Gouvelo du Timat ; 3° Xavier Marie Isidore Maxence Melchior de Polignac (1886-1961) , marié en premières noces à Paris le 28 juin 1910 avec Maria de La Torre y Formento, remarié à Mexico le 29 novembre 1945 avec May Gowan ; 4° Anne Marguerite Joséphine Suzanne de Polignac (1889-1970) ; 5° Maxence Thomas Marie Joseph Michel de Polignac (1892-1963, allié à Lausanne le 13 août 1918 Laura de La Torre y Formento ; et 6° Pierre Marie Xavier Raphaël Antoine Melchior, comte de Polignac (n° 4), prince de Monaco qui prit les nom et armes des Grimaldi par son mariage avec Charlotte Juliette Grimaldi (n° 5), fille née de la liaison avec Juliette Louvet (n° 11) et légitimée en 1919 par Louis II, prince de Monaco (n° 10).
De la province de Palencia, en Espagne, à Mexico, au Mexique.
La Maison d’Espagne était absente des cérémonies d’intronisation d’Albert II, ce qui n’entame en rien ses origines espagnoles. Suzanne Marianna Estafania Francisca de La Torre y Mier (n° 9) est née à Mexico le 2 septembre 1858. C’est à Paris, qu’elle a épousé le 8 octobre 1881 Maxence Melchior Edouard Marie Louis, comte de Polignac (n° 8). Son père, Isidoro Fernando de La Torre et Carsy (n° 18), est né à Puerto Santa Maria, dans la province de Cadiz, au sud de l’Espagne. Son grand-père maternel, Gregorio de Mier y Teran (n° 38) a vu le jour le 24 avril 1796 à Redondo, dans la province de Palencia en Espagne ; il s’est éteint à Mexico au Mexique, le 28 juin 1869. Son épouse, grand-mère de Suzanne de La Torre y Mier (n° 9), Maria de Gelis (alias Celis) y Dosal (n° 39) était elle aussi de Redondo, elle y est d’ailleurs décédée le 27 juin 1858, ce qui nous permet de situer le déplacement Espagne-Mexique entre 1858 et 1869.
Le plus lointain ancêtre dans la lignée Mier y Teran semble être un dénommé Francisco de Mier y Teran y de La Vilda (n° 2432) vivant dans les années 1579 à Redondo, dans la province de Palencia ; peut-être s’agit-il de Redondo de Abajo, ou bien encore de Redondo de La Vega, deux villages de la dite province ? De son épouse Maria Fernandez Cossio (n° 2433) , il a eu au moins un fils, Antonio de Mier y Teran (n° 1216) né à Redondo en 1623 qui s’allia avec Jeronima de Bustamante (n° 1217), dont un garçon, Felipe de Mier y Teran (n° 608) né en 1656. La femme de ce dernier, Ana Duque de Estrada (n° 609) était native de Casavegas, dans la même province de Palencia. L’épouse de leur fils, aussi prénommé Felipe de Mier y Teran (n° 304) et né en 1698, Josefa Lopez de La Madrid (n° 305), est native du village de Caloca, dans la province de Cantabria. Palencia et Cantabria, deux provinces du nord ouest de l’Espagne. La descendance se poursuit ensuite avec autre Felipe de Mier y Teran (n° 152) époux de Manuela de Mier y Teran (n° 153), une parente, dont le fils Antonio de Mier y Teran (n° 76) et leur bru Antonia Alonso y Teran (n° 77) sont les parents de Gregorio de Mier y Teran (n° 38).
Les Kelly du comté de Mayo en Irlande.
La famille Kelly est connue depuis Brian Kelly né dans le Comté de Mayo, dans l’Ouest de l’Irlande en 1804. La famille Kelly s’installe à Rutland, dans le Vermont, aux Etats-Unis. C’est en effet à Rutland que s’éteignit le 1er mai 1884 Honora Margaret McLaughlin. On a écrit que les Kelly sont une dynastie américaine à l’instar des Kennedy, qui au nombre des immigrés catholiques pauvres, sont plus nombreux en Amérique qu’en Irlande. Le père de Grâce Kelly, John Brendan Kelly (n° 6) était un bâtisseur. Roi du bâtiment, gloire industrielle de New York, Le grand-père d’Albert II a ainsi participé grandement à la construction de l’Amérique.
Les familles alliées, les McLaughlin et les Burke entre autres, apparaissent plusieurs fois dans l’ascendance de Grâce Kelly avec Honora Margaret McLaughlin (n° 25) et Bridget McLaughlin (n° 53), toutes deux filles de Michaël McLaughlin et de Mary Burke, ce qui implique que Michaël McLaughlin et Mary Burke soient à la fois les ascendants n° 50/51 et 106/107 d’Albert II ; il en est de même avec Mary Burke (n° 51/107) et Anne Burke (n° 27), dans ce cas, nous ne connaissons pas leur éventuel lien de parenté.
Ancêtres allemands.
Les ancêtres allemands de Grâce Kelly ont été étudiés par José Verheecke. Certaines familles sont présentées jusqu’à la 21ème génération. La famille maternelle de Grâce Kelly, les Maier est une famille qui a été remontée jusqu’à un certain Christoph Maier (n° 3584) de Gorssbottwar dont l’épouse Catharina Bader (n° 3585) était native de Lienzingen. Leur fils Daniel Maier (n° 1792) a épousé le 22 mai 1627 à Esslingen Anna Maria von Molsdorff (n° 1793) native de Balingen ; Daniel et Anna Maria sont tous deux décédés à Marnbach et laissent au moins un fils aussi prénommé Daniel. Daniel Maier fils (n° 896) est né le 23 novembre 1629 à Freudenstein. Il est décédé le 25 avril 1680 à Schorndorf où était née son épouse Sabine von Kapff. (n° 897) C’est à Schorndorf que naquit leur fils Johann Balthasar Maier (n° 448) le 17 décembre 1662. La femme de ce dernier, Maria Catharina Hermann (n° 449) était née le 4 novembre 1661 à Ebingen. L’un et l’autre sont décédés à Schorndorf, le premier le 23 février 1730, la seconde, le 26 novembre 1737. Georg Friedrich Maier (n° 224) a vu le jour le 12 avril 1695 dans cette ville, est décédé le 2 mai 1765 à Ludwigsburg ; il avait épousé le 24 août 1723 à Maulbronn Christiane Eufrosine Lang (n° 225) d’Aldingen. La descendance s’est poursuivie jusqu’à aujourd’hui avec Johann Christian Maier (n° 112) né le 25 décembre 1741 à Ludwigsburg, décédé le 3 mars 1821 à Tübingen. C’est d’ailleurs en cette ville que fut célébré le mariage le 18 novembre 1778 Johanna Juliane Ziegler (n° 113) native de Weinsberg. Puis avec Gustav Maier (n° 56) né à Tübingen le 22 août 1793, y est décédé le 21 octobre 1856, marié à Nürnberg le 15 octobre 1826 avec Elfriede Dede (n° 57) native d’Altona. Toutes les communes citées sont dans le Bade-Wurtemberg, au sud-ouest de l’Allemagne, c’est une région qui a pour frontière la France et la Suisse et dont la capitale est Stuttgart. Des origines anciennes européennes, Albert II de Monaco a, de par certaines migrations, on le constate des origines de par le monde ; il se dit mondialiste et affirme ainsi son appartenance.
Bibliographie :
« Les Grimaldi et leurs alliances » de Francis Christian. GeMag n° 155.
« Les Grimaldi de Monaco : des princes et un rocher » par Philippe Delorme.
« Rainier III, prince de Monaco » de Myriam Provence.