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GéMagazine n°253 : Alain Bombard

Novembre 2005

« Scientifique et aventurier du XXe siècle »

Médecin et biologiste, c’est à la fin de son internat à l’Hôpital de Boulogne-sur-mer qu’Alain Bombard a traversé la Manche à la nage en 1951. L’année suivante, comme chercheur au musée océanographique de Monaco, il devint le « naufragé volontaire » à bord d’un canot pneumatique ceci afin d’étudier la survie en mer. Après un passage à Amiens, il devient délégué général du laboratoire maritime de l’Observatoire de 1967 à 1985. Pendant le même temps, il s’engage en politique pour la sauvegarde de l’environnement, conseiller général du Var en 1979, secrétaire d’état auprès du ministre de l’environnement en 1981, puis député européen jusqu’en 1994. Auteur de nombreux ouvrages, il a été fait officier de la Légion d’honneur et du Mérite maritime. Il s’est éteint à l’hôpital militaire de Toulon le 19 juillet 2005.

 

Mobilité géographique et enracinement.

Toutes les familles de la branche paternelle de la cinquième génération, les Bombard, Rémond, Desjardins, Cottin, Petit, Oriot, Collin et Dupré, ont été localisées dans le département du Val-d’Oise. Les familles de la branche maternelle, les Stodel, Moresco, Francfort, Picard, Ziegel, Salmon et Benrheim ont été plus difficilement localisables. Comptant essentiellement des négociants, colporteurs, commissionnaires, elles se sont déplacées d’un pays à un autre, ou d’une région à une autre, commerce oblige ; et ce, comme de nombreuses familles juives commerçantes. Elles se sont fixées à Paris à la fin du XIXème siècle en accédant à la catégorie des « intellectuels », médecins, avocat, ingénieurs.

 

Des origines valdoisiennes.

Toutes les familles de la branche paternelle ont été principalement étudiées au regard des sources. Toutefois, des compléments peuvent être rapportés ici.

Louis Charles Bombard (n° 32) est natif de Domont où il est né le 28 juillet 1786. Il y demeure d’ailleurs avec sa mère, Marie Augustine Demouy (n° 65), lorsqu’il épouse le 8 mars 1809 à Piscop Reine Sophie Desjardins (n° 33). Le père du futur, Louis Michel Bombard (n° 64) est déjà décédé. Quant à la future qui est de Piscop même, ouvrière en linge, elle y est née le 19 juillet 1781 de Denis Desjardins (n° 66) et de Madeleine Camus (n° 67) ; tous deux étant décédés avant 1809, l’épouse est accompagnée de son oncle et tuteur, Pierre Camus.

Piscop est aussi le théâtre de la vie des époux Rémond-Laurent. L’époux, Pierre Bernard Rémond (n° 34), cultivateur fermier, y est d’ailleurs décédé le 29 décembre 1833, bien que son union avec Catherine Charles Laurent (n° 35) ait été célébrée à Montmorency.

Une autre famille Desjardins est citée dans l’ascendance, mais celle-ci est implantée à Domont et non à Piscop. Il s’agit de Pierre Joseph Desjardins (n° 36) né le 28 juillet 1783, qui épousa le 9 novembre 1808 Luce Jullienne Boulon (n° 37) qui y a vu le jour le 29 avril 1787.

Louis Augustin Cottin (n° 76) et Geneviève Perpétue Tellier (n° 77) demeurent à Chauvry en 1812. C’est l’année où leur fils, Louis Pascal Cottin (n° 38) né le 12 mars 1791 à Bethemont-la-Forêt, épouse à Ezanville Aimée Louise Félicité Delormel (n° 39), fille née le 12 septembre 1789 à Ezanville de Pierre Delormel (n° 78) et de Marie Louise Cartier (n° 79).

Les familles Petit, Oriot, Aubert et Desergy sont localisées fin XVIIIème siècle à Auvers-sur-Oise. Et les familles Collin, Diffelot et Marquet, à Champagne-sur-Oise.

 

La famille Stodel : entre Bruxelles et Paris.

Marie Jeanne Elisa Stodel (n° 3), mère d’Alain Bombard, est la fille de Georges Stodel (n° 6) et de Félicie Ziegel (n° 7). La famille Stodel est connue depuis un certain Samuel Stodel (n° 48), qui avait épousé Sarah Bernard (n° 49). Le couple eut au moins un fils, Salomon Stodel (n° 24). Ce dernier est né le 6 mai 1815 à Amsterdam, aux Pays-bas, et est décédé à Liège, en Belgique, le 7 août 1900, âgé de quatre vingt cinq ans. Lorsque Salomon Stodel (n° 24) épouse à Paris le 21 avril 1853 Rosalie Moresco (n° 25), le couple a déjà la charge de quatre enfants : Samuel Stodel (n° 12) né en 1836 à Bruxelles ; Louis Stodel né aussi à Bruxelles le 28 janvier 1838 ; Isabelle Julie Stodel née vers 1844 à Milan, en Italie ; et Henri Jacques Stodel né en 1848 on ne sait où. Le décès d’Isabelle Julie Stodel a été enregistré à Paris 16ème le 3 décembre 1908, on y apprend qu’elle est veuve de Henry Carruette, celui-ci nommé comme témoin au mariage Stodel-Francfort du 24 juin 1878 et qualifié de propriétaire rue de l’Université à Paris. La veuve de Henri Jacques Stodel, qui fut semble-t-il négociant à Caen en 1878, Rachel Estelle Léon est décédée à Paris 15ème le 18 novembre 1900, bien qu’elle demeurait alors à Allemagne, dans le Calvados.

Le couple Stodel-Moresco s’installe donc à Paris, fait célébré son union en avril 1853 comme dit ci-dessus, a un petit garçon prénommé Léon le 23 septembre de la même année à Paris. Rosalie Moresco (n° 25) va s’éteindre très vite, à peine âgée de trente huit ans, le 17 avril 1854.

 

Salomon Stodel, négociant à Liège en 1878.

Lorsque l’aîné des enfants de son premier mariage, Samuel Stodel (n° 12), commissionnaire en bijouterie, épouse le 24 juin 1878 à Paris Pauline Elisa Jeanne Francfort (n° 13), Le père, Salomon Stodel (n° 24) est dit « négociant domicilié à Liège ». C’est bien à Liège qu’on le retrouve et qu’il est décédé le 7 août 1900. Son acte de décès nous révèle qu’il a épousé entre 1854 et 1857 à Koln, en Allemagne, Eva Mendel dont il a eu cinq enfants : 1° Sarah Rosalie Stodel née le 7 septembre 1857 à Koln, et qui est décédée à Liège le 22 mai 1870, âgée de douze ans ; 2° Rachel Stodel né le 6 septembre 1863 à Liège, décédée elle aussi en 1870 à Liège âgée de sept ans ; 3° Joséphine Henriette Stodel née le 10 décembre 1864 à Liège, décédée au même lieu l’année suivante ; 4° Hélène Léopoldine Stodel née le 19 mars 1868 à Liège ; et 5° Charles Léopold Stodel né le 24 août 1874 à Liège, décédé âgé de un an.

Quatre ans plus tard, Samuel Stodel (n° 12), le fils installé à Paris, se marie aux termes d’un contrat de mariage passé devant maître Drochars, notaire à Paris le 22 juin 1878.  Lorsqu’il décède le 26 janvier 1896 il laisse une veuve et quatre enfants mineurs : 1° Georges Stodel (n° 6) ; 2° Henri Louis Stodel ; 3° Flore Rosalie Isabelle Stodel née le 23 juillet 1883 à Paris 2ème, mariée le 8 juillet 1902 à Paris 2ème avec Octave Isaac Simon Lion ; et 4° Marc Gaston Stodel né en 1887 à Paris, mort célibataire le 18 juillet 1906 à Paris 3ème âgé de dix neuf ans.

 

Les Moresco, installés à La Haye aux Pays-Bas fin XVIIIème siècle.

Quant à Rosalie Moresco (n° 25), morte en 1854 à Paris, elle est la fille de Léon Moresco (n° 50) et de Johanna Sarah Cohen (n° 51). Née à Ostende en Belgique le 6 mars 1816, son père, Léon Moresco (n° 50) est le fils d’Isaac Moresco (n° 100) et de Léa Hélène Pollack (n° 101), né dans les années 1775 à La Haye, aux Pays-Bas. Sa femme, Johanna Sarah Cohen (n° 51) lui a donné en plus de Rosalie Moresco (n° 25) née en 1816, quatre enfants : 1° Hélène Moresco née le 19 octobre 1818 à Bruxelles et décédée au même lieu en 1833 âgée de quatorze ans ; 2° Abrahm Moresco né en 1821 à Antwerpen, décédé en 1839 à Bruxelles, âgé de dix huit ans ; 3° Isabelle Moresco née elle aussi à Antwerpen en 1824 ; et 4° Betje Moresco née le 18 décembre 1827 à S’Gravenhage, à La Haye aux Pays-Bas, décédée à Bruxelles âgée de deux ans.

 

Descendance et alliances de la famille Moresco.

Isaac Moresco (n° 100) et Léa Hélène Pollack (n° 101) ont eu au moins deux fils : Salomon Moresco et Léon Moresco (n° 50). Salomon Isaac Moresco est l’aîné puisque né vers 1771 à La Haye. Il décédé à Bruxelles le 20 août 1847 âgé de soixante seize ans. Colpoteur, Salomon Isaac Moresco a épousé le 10 février 1799 à La Haye Eva Cohen dont il eut huit enfants : 1° Constance Moresco, couturière, née vers 1799 à La Haye ; 2° Samuel Moresco, colporteur, né vers 1801 à La Haye ; 3° Isabelle dite Bella Moresco, couturière, née le 26 juin 1803 à La Haye, épouse de Joseph Wolff ; 4° Louise Moresco née vers 1804 à La Haye ;5° Abraham Moresco né le 8 février 1806 à La Haye, colporteur comme son père, qui épousa le 5 août 1835 à Bruxelles Marie Goldschmidt (1812-1836) ; 6° Moses Jacob Moresco, fabricant,  né à La Haye le 5 octobre 1808, marié par deux fois, en premières noces le 7 mai 1835 à Bruxelles avec Anne Marie Van Deuren (1809-1842) et en secondes noces le 6 septembre 1848 à Bruxelles avec Marie Catherine Penninck, couple que l’on retrouve à Paris dans les années 1850 ; 7° Isaac Moresco né le 28 février 1813 à Bruxelles et y est décédé le 28 janvier 1815 ; 8° Rosalie Moresco née le 9 novembre 1815 à Bruxelles, qui y a épousé le 5 octobre 1836 Joseph Goldschmidt (1818-1896).

 

Isidore Ziegel, chef d’institution.

La déclaration qui suivit le décès d’Isidore Ziegel (n° 14) survenu le 22 mai 1901 à Paris 16ème, fut faite par son gendre, Georges Stodel (n° 6). Ce dernier alors professeur domicilié rue Edmond About n° 1, est l’époux commun en biens de sa femme, Félicie Ziegel (n° 7).

Isidore Ziegel (n° 14) est qualifié alors de chef d’institution demeurant rue Lafontaine n° 76 ; il laisse deux héritiers : Félix Moïse et Félicie. Le garçon, Félix Moïse Ziegel est né le 15 septembre 1872 à Paris 9ème, il épousa le 16 novembre 1899 à Paris 17ème Marguerite Andrée Delphine Bloch. A l’époque du décès de son père, il est « ingénieur de 1ère classe dans la Marine » et plus particulièrement « ingénieur en chef aux chantiers de Provence à Marseille ». La fille, Félicie Ziegel (n° 7) est « doctoresse en médecine ». La déclaration de succession nous indique le lieu du décès de Marie Ziegel (n° 15), l’épouse d’Isidore et la mère de Félix Moïse et de Félicie. Marie Ziegel (n° 15) est décédée le 2 avril 1888 à L’Isle Adam, actuellement dans le département du Val-d’Oise. En effet, la famille possède encore en 1901 une propriété sise à L’Isle-Adam, au n° 6 de la rue Mellet. Par l’acte de naissance de Moïse Félix Ziegel rédigé en 1872 on apprend la date et le lieu de mariage de ses parents : ils se sont mariés le 7 juin 1871 à Rambervillers, dans les Vosges. C’est d’ailleurs à Rambervillers qu’ils ont une maison, au 15 rue des Remparts, maison dont la famille est encore propriétaire en 1901.

Isidore Ziegel (n° 14) est chef de l’institution Springer dont le siège est en 1901 au 6 rue Laferrière à Paris. Isidore Ziegel a d’ailleurs une part dans l’actif de la société formée en nom collectif entre lui et messieurs Pray et Engelmann dont l’objet est l’exploitation d’un établissement d’enseignement secondaire et qui est en liquidation depuis le 1er octobre 1900. L’acte de constitution fut rédigé sous seing privé le 21 août 1893. Antérieurement à cette date, Isidore Ziegel était chef d’une institution à L’Isle-Adam, commune où décéda son épouse en 1888.

Un des frères d’Isidore Ziegel, Samuel Emmanuel Ziegel, né le 14 novembre 1832 à Saint-Dié, dans les Vosges, mort célibataire le 13 février 1898 à Paris 6ème, fut professeur honoraire de Mathématiques au Lycée Charlemagne, Président de la Commission d’examen d’admission à l’Ecole spéciale militaire de saint Cyr, fait officier de la Légion d’honneur et de l’Instruction publique.

 

Remerciements :

Bernard Lucien Joseph Magerotte 39, rue François Roffiaen 1050 Bruxelles – Belgique. Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

Sources :

Archives de Paris : Etat civil parisien et état civil reconstitué, archives de l’Enregistrement.

Archives départementales du Val-d’Oise. Etat civil des communes de : Auvers-sur-Oise, Bethemont-la-Forêt, Champagne-sur-Oise, Chauvry, Domont, Ezanville, L’Isle-Adam, Jouy-le-Comte rattaché à Parmain, Méry-sur-Oise, Nesles-la-Vallée, Piscop.

Archives de Belgique : Bruxelles, Liège, Ostende, Antwerpen.

Archives des Pays-Bas : Amsterdam, La haye.

Union des Cercles Généalogiques Lorrains. Relevés sur 3617 Genlor (Meurthe-et-Moselle et Vosges).

 

Bibliographie :

« Racines d’une vie : L’arbre d’Alain Bombard » de Luc Antonini. RFG n° 137 Décembre 2001/Janvier 2002.

« Ancêtres de Georges Stodel » de Bernard Lucien Joseph Magerotte. Bruxelles 2005.

« Les Juifs de Bruxelles avant l’Indépendance de la Belgique » de Claude Geudevert. GenAmi. Association de Généalogie Juive Internationale, 1998. 76, rue de Passy 75016 Paris.

« Cimetière du Père-Lachaise – Division israélite » relevés effectués par Gilles Plaut. Cercle de Généalogie Juive. Paris 1999. 14, rue Saint-Lazare 75009 Paris.

« Recueil des déclarations de prise de nom patronymique des Juifs de Lorraine en 1808 » relevés effectués par Pierre Katz. Cercle de Généalogie Juive. Paris 1999.14, rue Saint-Lazare 75009 Paris.