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GéMagazine n°252 : Edmonde Charles-Roux

Octobre 2005

« Grande dame de la littérature et du journalisme »

Edmonde Charles-Roux a passé son enfance à Prague, puis à Rome où son père fut nommé successivement comme ambassadeur. Affectée dans un corps d’ambulancières, elle fut blessée en mai 1940. Décorée de la Croix de Guerre, elle fut citée à l’Ordre du corps d’armée. Blessée une seconde fois lors de l’entrée de la Première Armée française en Autriche, elle fut à nouveau citée, cette fois à l’Ordre de la division. La paix signée, Edmonde Charles-Roux entre en 1947 à la rédaction d’un hebdomadaire féminin : Elle ; puis elle occupa pendant seize ans le poste de Rédactrice en chef au journal Vogue. Edmonde Charles-Roux reçut le prix Goncourt en 1966 pour « Oublier Palerme ». Le 13 septembre 1983, Edmonde Charles-Roux, madame Gaston Deferre, a été élue membre de l’Académie Goncourt. Elle en est élue présidente le 5 mars 2002 en remplacement de François Nourrissier.

 

Toute la famille d’Edmonde Charles-Roux est originaire du Midi. Son père est né à Marseille, sa mère à Avignon. L’étude de son ascendance sur au moins six génération dévoile des origines picardes au XVIIIè siècle avec la famille Canaple d’Abbeville, dans la Somme.

 

Jules Charles-Roux, le « grand marseillais ».

Industriel, armateur, administrateur de multiples sociétés, mais aussi homme politique, Jules Charles-Roux (n° 4), le grand-père paternel d’Edmonde Charles-Roux, a joué un rôle capital dans le développement de la ville de Marseille, il a notamment organisé l’exposition coloniale de Marseille en 1906. Seul héritier masculin de la famille au décès de son père, Charles Roux (n° 8), survenu le 11 décembre 1870, Jules Charles-Roux fut placé jeune, à l’âge de vingt-neuf ans, à la tête de la très importante savonnerie fondée par son père en 1828 - le premier savonnier marseillais est apparu au XIVé siècle, la renommée du savon de Marseille date du XVIIè siècle. Quelques années avant sa mort, Jules Charles-Roux jusque-là appelé Jules Roux seulement, a demandé à modifier son nom Roux en Charles-Roux, associant ainsi pour toujours le prénom et le nom de son père. Cela lui sera accordé par un décret du 5 juin 1909.

 

La famille Arnavon proche des Charles-Roux.

Mathieu Arnavon (n° 72) avait épousé Marie Anne Reynaud (n° 73) dont il eut au moins un fils : Honoré Pascal Arnavon (n° 36). Ce dernier a vu le jour dans les années 1750 à Marseille, il y est décédé le 5 juillet 1836 âgé de quatre vingt deux ans. Négociant à Marseille, Honoré Pascal Arnavon (n° 36) avait épousé Aimée Boudon-Méranville (n° 37). Leur fils Louis Honoré Elisabeth Arnavon (n° 18) fut baptisé le 10 juillet 1784 à saint Ferréol de Marseille. Fabricant de savon, conseiller municipal, il fut fait chevalier de la légion d’honneur. Sa fille, Marie Anne Arnavon (n° 9) épousa Charles Roux (n° 8).

François Charles-Roux (n° 2), le petit-fils de Charles Roux et père d’Edmonde Charles-Roux, avait une sœur, Marie Louise Roux (1871-1912), et un frère, Wulfran Marie Louis Charles-Roux (1875-1918). Ce dernier épousa le 10 juillet 1907 à Avignon Madeleine Yvaren (1887-1979) qui veuve épousa le 8 mars 1920 à Paris 7è Henri Arnavon, fils de Louis Auguste Arnavon et de Marie Valentine Estrangin, Wulfran Marie Louis Charles-Roux, lieutenant colonel de cavalerie est mort le 26 octobre 1918 et fut fait chevalier de la Légion d’honneur.

 

Les Canaple, d’Abbeville à Paris.

Jean François Canaple (n° 40) est né le 19 avril 1738 à Abbeville, dans le département de la Somme. Qualifié de propriétaire à Paris, c’est sûrement dans la capitale qu’il a épousé avant 1770 Antoinette Droussent (n° 41). En cette première moitié du XVIIIè siècle, on trouve un certain Jean Baptiste Canaple, huissier audiencier au siège présidial d’Abbeville, et un dénommé François Canaple, sergent royal au grenier à sel de la même ville. Le couple Canaple-Droussent a vécu à Paris où l’on trouve la trace de François Canaple, marchand tapissier à Paris entre 1751 et 1761, et un nommé Pierre Canaple, maître sellier à Paris en 1751 ; ce dernier fut l’époux de Louise Julie Granvallet. Certains Canaple d’Abbeville ont, semble-t-il, été attirés par Paris où ils ont fait souche. La branche Canaple dont descend Edmonde Charles-Roux s’est installée à Marseille avec le mariage de Jean François Canaple (n° 20) et de Suzanne Strafforello (n° 21) célébré le 3 Ventôse an 05 (soit le 21 février 1797) à Marseille.

 

Ignace Thomas, bourgeois d’Avignon.

La famille Thomas est connue depuis Ignace Thomas (n° 176), bourgeois d’Avignon, dans le département du Vaucluse. Ignace Thomas épousa à Notre-Dame d’Avignon le 2 juillet 1719 Marie Blanche Brunier (n° 177). Un de leurs enfants prénommé Claude Guillaume Thomas (n° 88), fut notaire à Avignon. Il y mourut le 3 mai 1793 âgé de soixante huit ans ; il avait épousé à Notre-dame d’Avignon le 15 décembre 1754 Marguerite Thérèse d’Astier (n° 89), fille d’un magistrat, Jean Ignace d’Astier (n° 178) et de Thérèse Boisselin (n° 179).

 

Les Thomas et le domaine de Roberty à Pontet.

Annette Thomas (n° 11) et Louis Thomas (n° 14) étaient frère et sœur. Tous deux sont nés de Charles Thomas et de Claire Hugue, personnages qui apparaissent par deux fois dans l’ascendance d’Edmonde Charles-Roux et qui portent donc deux numéros, pour Charles Thomas, les numéros 22 et 28, pour Claire Hugue, les numéros 23 et 29. Sabine Gounelle (n° 3) est donc la cousine germaine de son mari, François Charles-Roux.

C’est Charles Thomas (n° 22/28) qui implanta au Pontet, un hameau d’Avignon (aujourd’hui érigé en commune) un moulinage de soie et un moulin à garance, fit des travaux de drainage, fertilisa les terres et créa le champ de courses de Roberty. C’est par l’union des Thomas avec les Charles-Roux que le célèbre domaine de Roberty, aujourd’hui site classé, hippodrome où ont lieu plusieurs par an des courses au niveau régional, est devenu la propriété des Charles-Roux.

 

Directeur des postes de Marseille.

Charles Edouard Reynaud de Trets (n° 60) est né à Marseille dans les années 1780, il est peut-être frère de Charles Jean Baptiste Reynaud de Trets né le 29 mai 1779 à Marseille et qui fut fait chevalier de la légion d’honneur. Directeur des postes à Marseille, député des Bouches-du-Rhône en 1815-1816, Charles Edouard Reynaud de Trets (n° 60) avait épousé la fille d’un négociant, Toussaint Ollive (n° 122), Rosine Ollive (n° 61). Mort le 9 juin 1863 à Marseille, Charles Edouard Reynaud de Trets avait assisté au mariage en 1836 de son fils, Théodore Reynaud de Trets (n° 30) et à la naissance de sa petite-fille, Sophie Reynaud de Trets (n° 15), le 12 avril 1837, au mariage de celle-ci en 1855, mais pas à la naissance de son arrière-petite-fille, Marie Thérèse Thomas (n° 7) qui eut lieu le 13 décembre 1864, soit dix-huit mois après son décès.

Marie Thérèse Thomas (n° 7) épousa le 31 mai 1888 à Avignon Charles Gounelle (n° 6) dont la famille est connue depuis Charles Gounelle (n° 24), fabricant tanneur à Marseille fin XVIIIè siècle.

 

Des parentés prestigieuses.

Edmonde Charles-Roux a épousé à Avignon le 30 octobre 1973 Gaston Defferre (1910-1986), ministre et maire de Marseille. Leur union n’a pas eu de postérité. Edmonde Charles-Roux a un frère, Jean Marie Charles-Roux, prêtre, et une sœur, Cyprienne Charles-Roux qui s’est alliée avec don Marcello del Drago, arrière-petit-fils de la reine Marie-Christine d’Espagne, née Bourbon-Siciles.

La tante paternelle d’Edmonde Charles-Roux, Marie Louise Roux (1871-1912) avait épousé le 25 avril 1894 à Paris 8è Jacques, marquis du Tillet (1857-1942), celui-ci fils de Charles Maximilien, marquis du Tillet et de Napoléone Murat. L’époux est ainsi apparenté à Joachim Murat (1767-1815), Maréchal de France, roi de Naples sous le nom de Joachim Napoléon de 1808 à 1815.

 

Bibliographie :

« A la découverte de leurs racines » de Joseph Valynseele et Denis Grando. Première série. ICC 1988.