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GéMagazine n°244 : Louis Braille

Janvier 2005

“ Aveugle au service des non-voyants ”

L'année 2003 fut l'année européenne du handicap. Certaines mesures ont été prises pour renforcer l'intégration des personnes handicapées, particulièrement en mettant en avant les bienfaits des pratiques sportives. En 2004, les athlètes français ont ramené 74 médailles des Jeux Paralympiques d'Athènes, mais dans la vie de tous les jours, ne doivent-ils pas affronter bien des difficultés ? En France, on compte aujourd'hui 1,6 millions d'aveugles et de malvoyants. Louis Braille, aveugle lui-même, inventeur de l'alphabet qui porte son nom, a mis son génie au service des non-voyants ; c'était dans la première moitié du XIXe siècle.

 

Des origines très concentrées en Ile-de-France avec un léger débordement en Picardie. Une dynastie de bourreliers, d'artisans faisant, vendant ou réparant des harnachements d'animaux dont Louis Braille est le génial inventeur.

 

La maisonnée à Coupvray.

Louis Braille est né le 4 janvier 1809 à Coupvray, dans la maison de ses parents où son père, Simon René Braille (n° 2), est bourrelier. Il n'est pas né aveugle, c'est un accident survenu dans sa tendre enfance qui lui a fait perdre la vue. Mariés le 5 novembre 1792 à Coupvray, Simon René Braille (n° 2) et Monique Baron (n° 3) ont eu quatre enfants, tous nés à Coupvray : 1° Monique Catherine Joséphine Braille née le 5 novembre 1793 qui épousa à Coupvray le 3 juin 1813 Jean François Caron, dont descendance ; 2° Louis Simon Braille né le 19 Ventôse an 3 qui s'allia le 03 juin 1815 à Coupvray à Virginie Cotte dont descendance Lecouvey-Braille ; 3° Marie Céline Braille née le 26 Nivôse an 06, alliée à Louis François Marniesse, dont descendance ; et 4° Louis Braille mort sans alliance. Le grand-père paternel de Louis Braille, Simon Braille (n° 4) ne s'est installé à Coupvray qu'entre mars et septembre 1762. Selon Madame Chantal Davourie-Veniard, Simon Braille (n° 4) était bourrelier à Varreddes (arrondissement et canton de Meaux) lorsque sont nés les six premiers enfants de son second mariage, en mars 1762, fut enregistré à Varreddes le décès d'un de ses enfants, et dès septembre de la même année, le baptême d'un septième enfant figure dans les registres paroissiaux de Coupvray.

 

Descendance Braille.

La descendance Braille a largement était présentée dans le numéro de GéMag de mars 1998, et ce depuis un certain Pierre Braille (n° 32) né vers 1642 à Thury-en-Valois, dans le département de l'Oise. Bourrelier décédé à l'âge d'environ soixante ans, Pierre Braille (n° 32) avait épousé Guillemette Bourcelet (1644-1719). Leur fils prénommé lui aussi Pierre se maria par deux fois. Pierre Braille (n° 16), marié en premières noces vers 1692 avec Barbe Roger (n° 17), eut au moins quatre enfants nés à Thury-en-Valois : 1° Marie Braille née en 1692 ; 2° Pierre Braille né en 1694 ; 3° autre Pierre Braille né en 1696 ; et 4° Jean Baptiste Braille né le 24 juin 1698 (n° 8), dont descend Louis Braille.

Barbe Roger (n° 17) s'est éteinte le 11 mai 1699 à Thury-en-Valois. Quelques mois plus tard, le 15 novembre 1699, le conjoint survivant épousa à Thury Marie Deschamps qui lui donna six enfants : 5° Marie Marguerite Braille, née en 1700, mariée en 1711 Faron Pasquier ; 6° Jacques Braille, né en 1702, époux de Marguerite Lallier ; 7° Henry Braille, né en 1704, mari de Françoise Chevalier ; 8° autre Marie Marguerite Braille, née vers 1705, femme de Louis Lemercier ; 9° Sébastien Braille, né en 1708, marié à Etiennette Leclerc ; et 10° Marie Louise Braille, morte dans sa septième année.

 

Maître ouvrier à Saint Saintin de Meaux en 1671.

La famille de Congy vit à Meaux à la fin du XVIIe siècle. Jean de Congy (n° 72) y est qualifié de maître ouvrier au décès de sa femme, Nicole Barbier (n° 73). Sa sépulture fut enregistrée sur les registres paroissiaux de saint Saintin de Meaux le 16 janvier 1671, elle était âgée alors d'environ soixante neuf ans. Tout comme son père, le fils, autre Jean de Congy (n° 36) est dit maître ouvrier. Ce dernier, devenu veuf par le décès de sa première épouse, Claude Macquin, survenu le 26 avril 1671, s'allia en secondes noces le 21 septembre 1671 à saint Saintin de Meaux, à Catherine Delorme (n° 37) fille de Nicolas Delorme (n° 74) et de Denise Germain (n° 75). Ils eurent au moins un fils, Jean Louis de Congy (n° 18), né et baptisé le 27 février 1672 dont la descendance se poursuit avec Catherine Marguerite de Congy (n° 9), arrière-grand-mère paternelle de Louis Braille.

 

Maître bourrelier au grand marché de Meaux.

Jean Fiat (n° 76) est dit maître bourrelier à Meaux dans l'acte de son mariage du 2 juillet 1628 ; il a épousé Jeanne Thomas (n° 77), sœur de Jehan Thomas, un notaire de Meaux. Leur fils, Martin Fiat (n° 38) est né dans les années 1636. C'est dans l'église dédiée à saint Christophe à Meaux qu'il s'est allié le 15 février 1666 avec Marguerite de Fontenay (n° 39). Martin Fiat (n° 38) est lui aussi maître bourrelier mais au grand marché de Meaux lorsqu'il décède le 22 juin 1695. Sa femme s'est éteinte le 14 février 1700. Le premier fut inhumé dans le cimetière de saint Saintin à Meaux, la seconde, dans le cimetière de saint Martin, l'un et l'autre avaient toutefois assisté au mariage de leur fille, Marie Marguerite Fiat (n° 19), célébré le 24 août 1693 avec Jean Louis de Congy (n° 18).

Martin Fiat (n° 38) a épousé Marguerite de Fontenay (n° 39) ; cette dernière, née dans les années 1646, est la fille d'un maître maçon, Claude de Fontenay (n° 78) et de sa seconde épouse, Madeleine Brochard (n° 79). En effet, Claude de Fontenay (n° 78) avait épousé en premières noces le 27 février 1633 à Meaux Catherine Henry. Veuf, il épousa en secondes noces le 22 janvier 1642 au même lieu Madeleine Brochard (n° 79).

 

Marie Begat, mariée par trois fois.

François Auville (n° 20) est marchand bourrelier à Coupvray, son fils, autre François Auville (n° 10) y sera lui aussi bourrelier. Ce fils est né du troisième mariage de sa mère, Marie Begat (n° 21). En effet, Marie Begat (n° 21) avait épousé en premières noces le 6 septembre 1679 un vigneron de Coupvray, Claude Barron, patronyme que l'on rencontre d'ailleurs dans l'ascendance de Louis Braille. Veuve le 20 avril 1682, elle convola pour la deuxième fois le 2 juin 1687 dans sa paroisse avec Simon Bergere. Veuve de nouveau, c'est alors qu'elle épousa le 14 février 1695 au même lieu François Auville (n° 20).

Marie Begat (n° 21) était la fille de Denis Begat (n° 42) et de Louise Duchesne (n° 43). Cette dernière veuve de Denis Begat (n° 42) avait épousé en secondes noces le 15 février 1672 à Coupvray un vigneron, un certain Louis Bergere, peut-être un parent de Simon Berger, un de ses gendres.

 

Une promise native d'Esbly.

François Barron alias Baron (n° 24) est né, semble-t-il, dans les années 1632 ; il épousa le 6 octobre 1659 dans l'église de Coupvray Jeanne Beaumont (n° 49) qui est dite native d'Esbly, en Seine-et-Marne (Arrondissement de Meaux, canton de Crécy-la-Chapelle). Le couple demeura à Coupvray, commune de naissance de Louis Braille, mais où l'on trouve trace d'un grand nombre de ses ancêtres : les Auville, les Bellot, les Duchesne, mais aussi les Vaudescart et les Lebeau. C'est ainsi que Denis Vaudescart (n° 54) y a épousé le 15 juillet 1640 Marie Lebeau (n° 55), que l'un et l'autre y sont décédés, le premier le 3 février 1681, la seconde, le 6 avril 1692.

 

Fermier au prieuré de Conches.

François Touffu (n° 44) est natif de Chessy (Arrondissement de Meaux, canton de Lagny-sur-Marne). Son épouse, Anne Boujard (n° 45) y décède le 2 mai 1710, elle est âgée de soixante dix ans. Leur fils, Nicolas Touffu (n° 22), voiturier par terre, fermier au prieuré de Conches à la naissance de sa fille Geneviève Touffu (n° 11), s'installe ensuite avec sa famille à Bailly-Romainvilliers où sa femme Elisabeth Jamet (n° 23) s'éteint le 27 mai 1721, lui, le 24 janvier 1723

 

Féminisation du patronyme Cot en Cotte.

L'épouse de Thomas Cot alias Cotte (n° 126), Jeanne Baillet (n° 127), est décédée âgée de quatre vingt quatre ans le 20 novembre 1711 à Mareuil-lès-Meaux. Leur fille Jeanne Cotte (n° 63), épouse de Jean Judas (n° 62), donna naissance le 12 mars 1685 à Mareuil à une petite fille prénommée Marie. Née dans les années 1652, Jeanne Cotte (n° 63), dont le patronyme est ici féminisé, s'éteignit le 15 janvier 1721 à Mareuil

La petite Marie Judas (n° 31) épousa le 10 juillet 1700 à Mareuil Jean Male alias Masle (n° 30), fils de Claude Masle (n° 60), vigneron, et de Marguerite Carré (n° 61).

 

Ses mains à Coupvray, ses cendres au Panthéon.

Aveugle, Louis Braille fréquenta toutefois l'école communale de Coupvray, puis fut admis en 1819 à l'école fondée par Valentin Haüy (1745-1822), l'institution Royale des Jeunes Aveugles. Répétiteur dès 1828, Louis Braille mit au point une méthode d'écriture dont la valeur fut très vite reconnue. De santé fragile, on allégea petit à petit son programme de professeur ne lui laissant à partir de 1840 que ses leçons de musique. Affaibli par des hémorragies abondantes, il mourut le 6 janvier 1852 à Paris. Il fut inhumé à Coupvray le 10 janvier suivant. Un siècle plus tard, les cendres de Louis Braille furent transportées au Panthéon, ses mains sont gardées dans une urne par la commune de Coupvray.

 

Sources :

“ Une dynastie de modestes bourreliers et un aveugle de génie ” de André George. Gé-magazine n° 164, Octobre 1997.

“ La famille de Louis Braille ” de Chantal Davourie-Veniard. Gé-magazine n° 169, mars 1998.

“ Ancestors of Louis Braille ” de Joël Cordoin et Chantal Davourie dans Gene@star.