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GéMagazine n°241 : Charles Moulin

Octobre 2004

“ Un homme de Cœur ”

Le Cercle généalogique de la Drôme provençale fête ses dix ans. A cette occasion, il accueille début novembre les 17èmes Journées régionales de Généalogie à Montélimar, et nous avons choisi de présenter l'ascendance d'un enfant du pays, Charles Moulin, comédien, homme de cœur - il n'oublia pas les vieux comédiens et participa activement à l'association “ La roue tourne ” - et disciple de l'abbé Pierre - il a créé, pour les Noëls des Compagnons d'Emmaüs, le “ Théâtre sur le tas ”.

 

Champion de France du 150 mètres trois nages.

Charles Moulin vint au monde le 11 décembre 1909 à Montélimar, au bord du Roubion, où ses parents tenaient un café-restaurant. Sportif, il pratiqua de nombreux sports, et bien qu'il travailla comme mécanicien, puis comme forgeron, la pratique de la natation lui permit de devenir champion de France du 150 mètres trois nages.

Son service militaire accompli, il s'orienta vers le cinéma et obtint un rôle dans “ L'Epervier ” de Marcel L'Herbier, fut maître nageur dans “ L'ange au Foyer ” de Léon Mathot, puis tourna en 1937 “ Aloha, le Chant des îles ” et devint alors le “ Tarzan français ”. Le vrai démarrage de sa carrière vint de sa rencontre avec Marcel Pagnol et Raimu lors du tournage de “ La femme du boulanger ” ; 107 films et 40 pièces vont suivre. Il s'est fait diseur-minéo-dramatique de poésies traitant de sujets comme l'ouvrier, le vagabond, l'homme primitif, mais n'a pas pour autant délaissé les sports puisqu'il fut Professeur d'éducation physique, kinésithérapeute et rugbyman.

 

Au fil du Roubion

C'est à Bourdeaux, Mornans, Puy St Martin, Bonlieu et Allan, villages le long du Roubion, que l'on trouve les ancêtres en ligne directe de Charles Moulin.

Les berceaux sont principalement localisés en région Rhône-Alpes, le reliquat se cantonnant à la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Les départements de la Drôme et de l'Ardèche sont différemment représentés, puisque la presque totalité des lieux de naissance sont localisés dans la Drôme. Les cantons de Marsanne et de Montélimar sont très largement majoritaires par rapport à Loriol et Dieulefit. Des origines géographiques, somme toute, très concentrées.

 

Bourdeaux, berceau de la famille Moulin et haut-lieu du protestantisme.

Le village perché de Bourdeaux, situé en bordure du Roubion, est un haut-lieu du protestantisme.

L'ascendance en ligne directe de Charles Moulin remonte à un certain Pierre Moulin (n° 144), marié avec Jeanne Galand (n° 145). Cette dernière est décédée le 12 février 1748 à Bourdeaux. Elle lui a donné au moins un fils, Antoine Moulin (n° 72) né au même lieu le 5 avril 1696. Son mariage fut célébré le 19 mai 1722 à saint Sauveur en Diois avec Magdeleine Berlhe (n° 73), native de Saou (Drôme). Ils sont tous deux décédés à Bourdeaux, Antoine Moulin (n° 72) le 21 février 1782, Magdeleine Berlhe (n° 73), le 7 janvier 1780.

C'est à Bourdeaux que fut enregistré la naissance de leur fils, Jean Pierre Moulin (n° 36) le 4 décembre 1724. Son mariage fut célébré le 26 juin 1752 au Désert avec Anne Cordeil (n° 37), elle aussi native de Bourdeaux. Le Désert, c’est l’ensemble des lieux cachés (grottes, ravins, forêts,...) où les protestants vont célébrer leur culte dans la clandestinité pendant plus d’un siècle d’intolérance et de persécutions à la suite de la Révocation de l’Edit de Nantes. La communauté protestante était d'ailleurs fortement implantée à la fin de l'Ancien régime dans la vallée de la Drôme, la région de Dieulefit et de Pays de Bourdeaux. Louis Moulin (n° 18) est né, semble-t-il, en août 1759 à Bourdeaux. Il eut de son épouse, Marguerite Bouchet (n° 19), une fille, Reine Moulin (n° 9) qui resta célibataire et donna naissance à un enfant naturel, Sulpice Joseph Moulin (n° 4), né en 1841.

 

Champcella, dans les Hautes-Alpes, berceau de la famille Pons.

A la dixième génération apparaît un nouveau site, localisé dans le département des Hautes-Alpes, il s'agit de la paroisse de Champcella, près de saint Crépin, sur l'arrondissement de Briançon (Région Provence Alpes Côte d'Azur). C'est le berceau de famille Pons, représentée à la dixième génération par Jean Pons (n° 680), époux de Suzanne Chambon (n° 681). Après avoir eu un fils, François Pons (n° 340), né vers 1663, la famille Pons s'est installée à Pont de Barret, dans la Drôme. François Pons s'y est d'ailleurs marié le 9 février 1696 avec Isabeau Gautier (n° 341). L'un et l'autre y furent inhumés, lui, le 24 mars 1733, elle, le 12 mai 1735. Le 28 mars 1697 fut enregistrée la naissance de Jean Pons (n° 170), leur fils, qui a vécu à Pont de Barret jusqu'à son décès survenu le 9 janvier 1757. Il y avait épousé le 1er décembre 1719 mois Gabrielle Magnet (n° 171), mariage suivi le 5 avril 1722 de la naissance d'une fille, Elisabeth Pons (n° 85), épouse Paul Gautier (n° 84). Ces derniers sont les parents de Jean Gautier (n° 42), né le 24 septembre 1757 à Pont de Barret qui épousa le 13 juillet 1784 à La Bâtie Rolland Marguerite Baudon (n° 43).

 

Mariage entre cousins germains chez les Carret.

Joseph François Estran (n° 14) a épousé le 2 mai 1848 à Saint Montan sa cousine germaine, Félicité Carret (n° 15). En effet, la mère du marié, Marie Jeanne Carret (n° 29), et le père de la mariée, François Noël Carret (n° 30), sont tous deux issus de Guillaume Carret et de Jeanne Marie Ferrent. En conséquence, on attribue à Guillaume Carret et Jeanne Marie Ferrent qui apparaissent par deux fois dans l'ascendance de Charles Moulin deux numéros, à Guillaume Carret, les numéros 58 et 60, à Jeanne Marie Ferrent, les numéros 59 et 61.

L'ascendance se poursuit avec le mariage de Jean Joseph Carret (n° 116 et 120) et Elisabeth Coulomb (n° 117 et 121) célébré le 1er août 1741 à Pierrelatte, paroisse de naissance de la future. Jean Joseph Carret est, lui, né le 6 février 1713 à Bollène de Jean Claude Carret et Philippa Lassiade.

 

Les Freydier de saint Gervais et les Freydier de Charols.

Marie Freydier (n° 23) est la fille de Philippe Jacques Freydier (n° 46) et de Anne Blache (n° 47). Constance Marie Pellegrin (n° 25) est la fille d'Antoine Constant Pellegrin (n° 50) et de Catherine Freydier (n° 51). Un lien de parenté entre Philippe Jacques Freydier (n° 46) et Catherine Freydier (n° 51) existe-t-il ?

L'ascendance en ligne directe de Philippe Jacques Freydier (n° 46) révèle que celui-ci est fils de Jean Baptiste Freydier (n° 92) et de Louise Vigne (n° 93), petit-fils d'autre Jean Baptiste Freydier (n° 184) et de Catherine Baudon (n° 185), et arrière-petit-fils de Henri Freydier (n° 368) et de Blanche Reynaud (n° 369). L'ascendance en ligne directe de Catherine Freydier (n° 51) s'écrit de la manière suivante, fille de Jean Freydier (n° 102) et de Marianne Maillet (n° 103), petite-fille de Jean Antoine Freydier (n° 204) et de Marianne Girardin (n° 205), et arrière-petite-fille d'Antoine Freydier (n° 408) et de Laurence Pouget (n° 409). A la neuvième génération, aucun lien de parenté n'apparaît bien que la première famille est localisée à saint Gervais sur Roubion dès 1696, la seconde, à Charols en 1694, communes du canton de Marsanne.

 

Parenté avec Emile Loubet, président de la république ?

C'est à Marsanne que naquit le 31 décembre 1838, Emile François Loubet, avocat et président de la République française du 18 février 1899 au 17 janvier 1906. Son père, Antoine Loubet (1808-1882), était procureur du roi à Réauville, où l'on rencontre le patronyme Loubet dès le XVIIe siècle. Les Loubet, notables, se sont alliées avec des familles des paroisses environnantes comme Allan et Grignan. La mère du Président, Marguerite Marie Nicolet, est née à Marsanne ; son grand-père maternel, François Jean Nicolet, a vu le jour le 29 juillet 1775 à Cléon d'Andran.

Les familles alliées portent, entre autres, les noms de : Alleman, Bayle, Cheynet, Couston, Girard, Jarrias, Marignan, Meynier et Pelisse.

On relève dans l'ascendance de Charles Moulin, les patronymes : Loudet d'Allan, avec Marie Anne Loudet (n° 53) ; Loubet de Réauville, avec Isabeau Loubet (n° 197) née le 26 décembre 1667 ; Girard de Châteauneuf de M, avec Pierre Jean Girard (n° 228) né le 15 novembre 1695. A la neuvième génération, l'ascendance établie fait état de Dominique Loubet (n° 394) né le 28 août 1633 à Allan, décédé le 20 avril 1685 à Réauville, et de Jeanne Anthonie Marignan (n° 395) née le 26 décembre 1640 à Réauville et y est décédée le 6 mars 1728. L'ascendance d'Emile Loubet donne comme ascendants à la septième génération, Dominique Loubet, Consul à Réauville en 1665 et 1682, décédé après 1682, marié le 6 janvier 1661 avec Jeanne Marignan. Il y a de fortes probabilités pour qu'Isabeau Loubet, ascendant n° 197 de Charles Moulin, et Jean Joseph Loubet, fils de Dominique Loubet cité ci-dessus, soit sœur et frère. Si cela se vérifiait, Charles Moulin serait parent avec le Président Emile Loubet.

 

Remerciements :

Paulette Boisson, Présidente du Cercle Généalogique de la Drôme Provençale.

 

Sources :

“ Charles Moulin 1909-1992 - Le berger de Marcel Pagnol ” Sa carrière de Marylène Ponthier. Généalogie par Odette Blanc, Paulette et Max Boisson. Cercle généalogique de la Drôme Provençale. Service des Archives - Mairie - 26200 Montelimar.

“ Les Présidents de la République française et leur famille ” de Michel Sementéry. Editions Christian 1982.